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1 year oldLe premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a félicité Donald Trump pour sa réélection « décisive » à la présidence des États-Unis pour un second mandat. « Le monde est devenu encore plus difficile et plus complexe qu'il l'était il y a quatre ans, et je sais qu'il y a beaucoup de travail pour nous à accomplir », a-t-il ajouté en mêlée de presse.
Ça fait bien longtemps qu'en tant que gouvernement, on se prépare à cette possibilité, et on est prêt. On va recommencer notre approche [avec notre] Équipe Canada. On va recommencer à s'engager avec l'équipe de Donald pour s'assurer qu'on est en train de bâtir un monde meilleur pour les Canadiens, pour les Américains et pour tout le monde à travers la planète.
Selon nos sources, les deux hommes ne se sont pas encore parlé et le gouvernement canadien ne s’attendait pas à une victoire aussi franche de M. Trump et des républicains. De grosses réflexions s’imposeront, nous dit-on.
Dans une déclaration écrite officielle, M. Trudeau a aussi offert ses félicitations, au nom du gouvernement du Canada, au sénateur J.D. Vance pour son élection à la vice-présidence des États-Unis.
Sur le réseau social X, il a vanté l'amitié entre le Canada et les États-Unis, une relation qui, selon lui, fait l’envie du monde.
Je sais que le président Trump et moi collaborerons pour offrir plus d’opportunités, de prospérité et de sécurité aux citoyens de nos deux pays.
Une citation de Justin Trudeau, premier ministre du Canada
Félicitations à Donald Trump d’avoir été élu président des États-Unis.
— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) November 6, 2024
L’amitié entre le Canada et les É.-U. fait l’envie du monde. Je sais que le président Trump et moi collaborerons pour offrir plus d’opportunités, de prospérité et de sécurité aux citoyens de nos deux pays. pic.twitter.com/5g5vGOqeXN
Le Canada et les États-Unis entretiennent le partenariat le plus fructueux au monde. Nous sommes voisins et amis, unis par une histoire et des valeurs communes ainsi que par des liens solides entre nos populations. Nous sommes les principaux partenaires commerciaux l’un de l’autre et nos économies sont étroitement liées, a-t-il aussi écrit.
Relation canado-américaine : Tout va bien aller
Le premier ministre canadien a d'ailleurs mis l'accent sur le volet économique de la relation bilatérale dans sa déclaration écrite officielle, soulignant la renégociation avec succès de l'accord Canada‒États-Unis‒Mexique (ACEUM).
En 2023, le commerce entre le Canada et les États-Unis s’est élevé à plus de 1300 milliards de dollars, ce qui signifie que des biens et des services d’une valeur supérieure à 3,5 milliards de dollars ont traversé la frontière canado-américaine chaque jour cette année-là, a déclaré M. Trudeau.
Enfin, il a souligné le travail réalisé par Équipe Canada depuis 2015, qui a permis selon lui d'augmenter le commerce bilatéral […] de plus de 400 milliards de dollars.
Nous sommes prêts à travailler avec le président élu Trump et son administration dans divers dossiers, notamment le commerce et l’investissement ainsi que la paix et la sécurité sur le continent.
Une citation de Justin Trudeau, premier ministre du Canada
Consultez notre couverture en direct pour connaître les derniers développements de cette élection historique.
De son côté, la ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, a souligné la victoire du candidat républicain en tant que président élu sur les réseaux sociaux.
Le Canada et les États-Unis sont des amis, des voisins et des alliés, profondément liés par nos économies et nos peuples, a-t-elle écrit sur X. Ensemble, nous nous concentrerons sur l'investissement, la croissance, la paix et la sécurité dans le monde.
Son objectif des prochains jours et des prochaines semaines sera de développer encore davantage ces relations, parce qu'on sait à quel point c'est important en diplomatie, et en particulier avec l'équipe du président, a-t-elle ajouté en mêlée de presse.
Faisant écho aux propos de Justin Trudeau, elle a aussi indiqué que la situation mondiale n'était pas la même aujourd'hui qu'au moment du dernier passage de M. Trump dans le bureau ovale. Sur la situation en Ukraine, elle s'est avancée en affirmant que Kiev se bat pour sa liberté, mais aussi pour la nôtre.
La ministre des Affaires étrangères a aussi réitéré la promesse d'atteindre la cible de l'OTAN de 2 % du PIB en matière de défense, un seuil important pour M. Trump.
Au final, on sait très bien que les États-Unis sont nos meilleurs amis et notre voisin.
Une citation de Mélanie Joly, ministre canadienne des Affaires étrangères
La vice-première ministre, Chrystia Freeland, s’est voulue rassurante auprès des Canadiens qui sont inquiets des résultats de l'élection américaine, après avoir félicité M. Trump et son équipe pour leur victoire historique.
Ici, chez nous, au Canada, et dans nos liens avec les États-Unis et le monde, tout va bien aller, a déclaré Mme Freeland, qui est aussi ministre des Finances, en mêlée de presse dans les couloirs du parlement.
Les partis d'opposition soulignent la victoire des républicains
Félicitations à Donald J. Trump pour son élection en tant que 47e président des États-Unis, a écrit le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, sur X. Les États-Unis sont nos meilleurs amis ainsi que notre partenaire commercial le plus important, et je travaillerai avec le président pour le bien des deux pays.
Son message a ensuite pris une tournure partisane lorsqu'il a affirmé que les résultats d'hier confirment que nous devons annuler le plan de Trudeau, notamment en lien avec la taxe carbone et l'augmentation d'autres taxes et impôts, qui [pousseraient] des centaines de milliers d'emplois supplémentaires vers le sud, où le président Trump réduira encore plus les taxes et impôts.
Jagmeet Singh reconnaît que le retour de M. Trump pourrait avoir de potentiels impacts sévères sur les emplois et l'économie canadienne, mais il assure qu'il priorisera et défendra les intérêts des Canadiens. Il invite par ailleurs les différents partis à s'unir face à ce défi.
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet a déclaré sur le réseau social X qu'il est d’usage d’aborder le mandat d’un nouveau chef d’État avec des félicitations optimistes.
Le président élu des États-Unis a su lire le cœur de nombreux citoyens et leur offrir les mots qui les auront ralliés. Sachons désormais collaborer en voisins et amis désignés par l’histoire, en particulier sur les enjeux de migrations, de commerce, de climat et de sécurité, a écrit le chef bloquiste.
Des remous à prévoir
Du côté de la Banque du Canada, on se veut rassurant. Dans un certain sens, une grande partie de l'incertitude a été levée, a déclaré Carolyn Rogers, première sous-gouverneure de la Banque du Canada. Nous savons maintenant à quoi nous avons affaire et il nous reste encore deux mois pour que les résultats de campagne se traduisent en une gouvernance et des politiques concrètes, c'est là que cela pourrait devenir délicat. Nous attendrons donc de voir.
Mme Rogers a rappelé que les deux pays entretenaient des relations commerciales étroites. Je pense qu'il y a beaucoup de gens des deux côtés de la frontière qui savent à quel point cette relation est importante , a mentionné celle qui dit rester optimiste.
Une opinion qui tranche avec celle de l’ex-ambassadrice des États-Unis au Canada et républicaine pro-Trump, Kelly Craft. Si Donald Trump est élu, bouclez votre ceinture! avait-elle lancé, en entrevue exclusive à Radio-Canada à quelques jours du scrutin.
Le Canada et le monde entier doivent se préparer. Le président Trump va s’assurer de protéger notre industrie manufacturière contre l’influence étrangère. C'est une question de sécurité nationale.
Une citation de Kelly Craft, ex-ambassadrice des États-Unis au Canada
Bien que les deux candidats à la présidentielle aient mis de l'avant des politiques protectionnistes lors de la campagne électorale, certaines promesses de M. Trump pourraient avoir des conséquences importantes du côté nord de la frontière si elles se concrétisent.
Donald Trump proposait notamment d'imposer des tarifs douaniers de 10 à 20 % sur toutes les importations qui entrent aux États-Unis et de 60 % sur les importations en provenance de la Chine.
La gestion de l'offre, surtout en matière d'agriculture, risque de devenir une pomme de discorde dans la relation bilatérale.
Il y a des discussions en cours sur la gestion de l'offre. Je pense donc que jusqu'à ce que ce problème soit résolu, ce sujet va continuer de faire partie des discussions entre le Canada et les États-Unis, a dit l'ambassadeur américain au Canada, David Cohen, en entrevue mardi à Radio-Canada.
Le système canadien de gestion de l’offre vise à maintenir un équilibre entre la production et la consommation intérieures par le contrôle de la production, des importations et des prix de base. La quantité de produits importés au Canada est donc limitée en vertu de contingents tarifaires, au-delà desquels ces produits sont soumis à des tarifs douaniers plus élevés.
Cinq types de produits sont assujettis à la gestion de l'offre : le lait et ses produits dérivés, le poulet, le dindon, les œufs de consommation et les œufs d'incubation.
Dès la négociation de l'ACEUM, les États-Unis ont critiqué cette pratique et ont contesté le système canadien d'encadrement des produits laitiers à deux reprises à travers le mécanisme de règlement des différends prévu dans l'accord de libre-échange.
L'ambassadeur a dit être persuadé que les deux pays pourront trouver un terrain d'entente, mais il voit toutefois d’un mauvais œil le projet de loi C-282 du Bloc québécois, qui limiterait la capacité d'un futur gouvernement d’augmenter les contingents tarifaires applicables aux produits laitiers, à la volaille ou aux œufs dans les renégociations de l'ACEUM, lesquelles sont prévues pour dans deux ans.
Tisser sa toile partout
Même s'il convient « qu'il y aura des défis » avec cette nouvelle administration Trump, le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l'Industrie, François-Philippe Champagne, se dit « prêt ». À la tête d'Équipe Canada, M. Champagne a pris plusieurs fois la route des États-Unis ces derniers mois pour tisser des liens à plusieurs niveaux politiques, même jusqu'à celui de la Sécurité nationale.
Grâce à la préparation qu'on a faite, les relations qu'on a bâties, les chaînes d'approvisionnement stratégiques qui ont été créées, les investissements qu'on a faits, on est prêts, a expliqué M. Champagne au micro de l'émission Midi info sur ICI PREMIÈRE.
Autre source d'inquiétude : l'immigration. En campagne électorale, M. Trump a promis d'expulser toutes les personnes se trouvant sur le territoire des États-Unis de façon illégale.
Est-ce que le Canada anticipe une hausse de l'immigration et des demandeurs d'asile à la frontière canadienne? On anticipe plusieurs scénarios, a répondu le ministre de l'Immigration, Marc Miller, ajoutant : Ce qui est très clair, c'est qu'on va agir dans l'intérêt du Canada, dans l'intérêt des Canadiens. [...] Nos intérêts sont en ligne avec les Américains : on veut une frontière qui nous sépare qui est bien gérée. C'est dans l'intérêt national des deux pays.
Le premier ministre du Québec, François Legault, a aussi dit craindre une arrivée massive d'immigrants.
Le gouvernement du Québec va s'assurer que le gouvernement fédéral protège nos frontières, a-t-il déclaré, précisant qu'il faudra agir rapidement, dans la mesure où certaines personnes pourraient être tentées de fuir les États-Unis d'ici l'intronisation de Donald Trump, en janvier. On va interpeller le gouvernement fédéral. C'est la responsabilité du gouvernement fédéral de protéger les frontières , a dit M. Legault.
À lire aussi :
Avec les informations de Fannie Olivier, de Laurence Martin, de Louis Blouin, de Jérôme Labbé et de Christian Noël
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