Sommet Trump-Poutine : les Européens appellent à maintenir la pression sur la Russie

Source: www.france24.com
Août 10, 2025 at 08:54

Les principaux dirigeants européens ont appelé, dimanche, à maintenir la pression sur la Russie pour obtenir la paix et réitéré leur soutien à l'Ukraine, avant le sommet annoncé entre Vladimir Poutine et Donald Trump, qui fait craindre à Kiev un accord à ses dépens.


 

Sommet Trump-Poutine : les Européens appellent à maintenir la pression sur la Russie
(De gauche à droite) Le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président français Emmanuel Macron et le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une visite à Kiev, le 10 mai 2025. © Ludovic Marin, AFP

 

Les coups de téléphone se multiplient à cinq jours du sommet Trump-Poutine sur l'Ukraine. Les principaux dirigeants européens ont appelé, dimanche 10 août, à maintenir la pression sur la Russie pour obtenir la paix et réitérer leur soutien à l'Ukraine

Les présidents russe et américain doivent se retrouver le 15 août en Alaska, aux États-Unis, dans le cadre des efforts du président américain pour trouver une issue au conflit que la Russie a déclenché en février 2022.

Cette rencontre très attendue se déroulera sans le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui ne cesse pourtant d'exiger d'être partie prenante.

"Toute décision qui serait prise contre nous, toute décision qui serait prise sans l'Ukraine, serait une décision contre la paix", a averti Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux. "Les Ukrainiens n'abandonneront pas leur terre aux occupants."

"Il doit y avoir une fin honnête à cette guerre, et il appartient à la Russie de mettre fin à la guerre qu'elle a commencée", a insisté le président ukrainien, samedi soir, dans son discours quotidien à la population. L'armée russe contrôle actuellement environ 20 % du territoire ukrainien.

Intense activité diplomatique

Au cours d'une conversation téléphonique avec le Premier ministre britannique Keir Starmer samedi, Volodymyr Zelensky a exhorté ses alliés européens à prendre des "mesures claires" pour définir une approche commune, alors que ces derniers sont aussi écartés des pourparlers.

Dans la nuit de samedi à dimanche, les principaux dirigeants européens se sont dit convaincus que "seule une approche combinant une diplomatie active, un soutien à l'Ukraine et une pression sur la Fédération de Russie" pouvait réussir.

"Nous saluons le travail du président Trump pour arrêter le massacre en Ukraine" et "sommes prêts à soutenir ce travail sur le plan diplomatique ainsi qu'en maintenant notre soutien militaire et financier substantiel à l'Ukraine" et "en maintenant et en imposant des mesures restrictives à l'encontre de la Fédération de Russie", ont déclaré les dirigeants français Emmanuel Macron, italienne Giorgia Meloni, allemand Friedrich Merz, polonais Donald Tusk, britannique Keir Starmer et finlandais Alex Stubb, ainsi que la présidente de la Commission européenne Ursula Von Der Leyen.

"La voie de la paix en Ukraine ne peut être tracée sans l'Ukraine", ont-ils ajouté rappelant leur attachement "au principe selon lequel les frontières internationales ne doivent pas être modifiées par la force" et précisant que "la ligne de contact (ligne de front) actuelle devrait être le point de départ des négociations".

L'initiative de Donald Trump a provoqué une intense activité diplomatique. Le président ukrainien a eu des échanges téléphoniques avec Emmanuel Macron et le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez.

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy a, de son côté, reçu samedi à Londres le vice-président américain JD Vance, le chef de l'administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak et l'ex-ministre ukrainien de la Défense Roustem Oumerov, ainsi que des les conseillers à la sécurité nationale européens pour "discuter des prochaines étapes vers la paix en Ukraine".

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a, pour sa part, eu un échange téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine.

Premier tête-à-tête entre depuis 2019

Un règlement du conflit comprendra des échanges de territoires "au bénéfice de chacun", a assuré Donald Trump vendredi, sans donner plus de détails.

 

Des barbelés dans un champ dans la région de Dnipropetrovsk, le 9 juillet 2025, en Ukraine
Des barbelés dans un champ dans la région de Dnipropetrovsk, le 9 juillet 2025, en Ukraine © Roman PILIPEY / AFP

 

"On parle d'un territoire sur lequel les combats font rage depuis plus de trois ans et demi (...), c'est compliqué", a-t-il encore dit à la Maison Blanche.

Le président américain, qui a promis à maintes reprises de mettre fin à la guerre en Ukraine, a plusieurs fois parlé au téléphone avec son homologue russe ces derniers mois mais ne l'a pas encore revu en personne depuis son retour aux affaires le 20 janvier.

Le tête-à-tête annoncé sera le premier entre les deux hommes depuis juin 2019 au Japon, un an après un sommet à Helsinki où Donald Trump avait eu un ton résolument conciliant avec Vladimir Poutine.

Ce dernier n'a de son côté plus foulé le sol américain depuis 2015, sous la présidence de Barack Obama.

Les États-Unis ne reconnaissant pas la Cour pénale internationale (CPI), qui a émis un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine en raison du transfert "illégal" d'enfants ukrainiens vers la Russie, Vladimir Poutine ne craint pas d'être arrêté dans ce territoire de l'extrême nord-ouest du continent américain, acheté en 1867 à la Russie.

Les Russes avancent lentement

Après plus de trois ans de combats, les positions ukrainienne et russe sont toujours irréconciliables.

Moscou réclame que l'Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce aux livraisons d'armes occidentales et à toute adhésion à l'Otan.

Des exigences inacceptables pour Kiev, qui veut le retrait des troupes russes de son territoire et des garanties de sécurité occidentales, dont la poursuite des livraisons d'armes et le déploiement d'un contingent européen, ce à quoi s'oppose la Russie.

 

Volodymyr Zelensky le 10 juillet 2025 à Rome
Volodymyr Zelensky le 10 juillet 2025 à Rome © Andreas SOLARO / AFP

 

Sur le terrain, les affrontements et frappes meurtrières se poursuivent et l'armée russe continue d'avancer dans l'Est face à un adversaire moins nombreux et moins bien équipé.

Samedi, le ministère russe de la Défense a revendiqué la prise de la localité d'Iablonivka dans la région industrielle et minière de Donetsk (est), où se concentre l'essentiel des combats.

Les forces russes, qui ont accéléré leur progression ces derniers mois, menacent actuellement deux places fortes ukrainiennes du Donbass, Kostiantynivka et Pokrovsk, ainsi que la ville stratégique de Koupiansk, dans la région de Kharkiv.

Avec AFP

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