Affaires mondiales Canada indique être informé qu’environ 55 Canadiens détenus par l’agence fédérale de contrôle de l'immigation (Immigration and Customs Enforcement, ICE), un chiffre qui peut fluctuer.
Paula Callejas, de Montréal, était en train de finaliser un visa de travail lorsqu’elle a été arrêtée pour un délit mineur, puis transférée dans un centre de détention de l’ICE.
Cynthia Olivera — née à Mississauga, en banlieue de Toronto, mais vivant à Los Angeles — a été arrêtée le mois dernier alors qu’elle se rendait, avec son mari, à un bureau d’immigration pour finaliser son entretien de demande de citoyenneté américaine.
Leurs proches témoignent des grandes difficultés rencontrées pour obtenir des informations de base.
Nous sommes très inquiets pour sa sécurité et sa santé , a confié un membre de la famille proche de Callejas. CBC News ne nomme pas cette personne, car elle craint d’avoir elle-même des problèmes d’immigration en voyageant aux États-Unis.
Le mari de Mme Olivera, Frank Olvera, affirme que ce qui devait être un simple entretien d’immigration s’est transformé en piège.
Nous étions sidérés, raconte-t-il. Il n’y a eu aucune procédure régulière.
Cynthia Olivera, 45 ans, a déménagé aux États-Unis avec sa famille lorsqu’elle était enfant, selon son mari. Ils se sont rencontrés dans les années 1990, se sont mariés (elle a gardé son nom de famille), ont eu des enfants et vivent depuis à Los Angeles.
Il y a environ deux ans, comme les enfants étaient plus grands, nous avons décidé d’engager un avocat et de lancer la procédure d’immigration de façon officielle , explique son mari.
Ils nous ont attirés à ce rendez-vous d’immigration… ont arrêté ma femme, lui ont mis les menottes et l’ont emmenée
Une citation de Frank Olvera, mari de Cynthia Olivera
Ils ne nous ont même pas laissé l’opportunité de passer l’entretien. Rien. , dit-il.
Au lieu de terminer l’entretien, Mme Olivera a été arrêtée par des agents de l’immigration en raison d’un problème frontalier vieux de plusieurs décennies, poursuit son mari.
En 1999, elle s’était rendue au Canada pour assister aux funérailles de sa mère et s’était vue refuser son retour aux États-Unis parce qu’elle était enceinte et avait dit aux agents frontaliers qu’elle prévoyait d’accoucher aux États-Unis.
Mme Olivera est désormais détenue par l’ICE dans un centre de rétention à El Paso, au Texas, indique son mari.
Plus tôt cette année, le président américain Donald Trump a signé une série de décrets visant à renforcer la lutte contre l’immigration illégale et à réaliser son objectif d’orchestrer la plus grande opération de déportation de l’histoire américaine.
Stephen Miller, chef de cabinet adjoint à la Maison-Blanche et principal architecte des politiques migratoires de Trump, a demandé à l’ICE d’atteindre au moins 3000 arrestations par jour, contre environ 650 par jour durant les cinq premiers mois du second mandat de Donal Trump.
En détention depuis trois mois
Paula Callejas était pour sa part en train de finaliser un visa de travail lorsqu’elle a été inculpée pour un délit mineur en Floride. Bien qu’elle ait plaidé non coupable, elle a été remise à l’ICE et est détenue depuis plus de trois mois. Âgée de 45 ans, elle se rendait aux États-Unis ces dernières années avec l’intention d’y développer sa marque de maillots de bain, selon sa famille.
Contactée, l’ICE a confirmé que Mmes Callejas et Olivera sont toutes deux en détention, sans fournir beaucoup de détails.
La famille de Paula Callejas indique qu’elle a été transférée à plusieurs reprises et, selon leurs dernières nouvelles, elle se trouvait en Arizona. Mais l’ICE a dit à CBC News qu’il semble qu’elle soit à El Paso.
Nous sommes totalement stressés, car nous n’avons aucune idée si elle est toujours là ou ailleurs , a dit un membre de sa famille.
Sa famille doit également assumer les frais juridiques liés à son affaire criminelle et à son dossier d’immigration. Ils souhaitent son retour au Canada afin qu’elle puisse régler son accusation de délit mineur.
Un Canadien décédé en détention
Au moins un Canadien détenu par l’ICE a fini par être libéré. Jasmine Mooney, de Colombie-Britannique, avait été arrêtée et détenue pendant près de deux semaines après avoir tenté de renouveler son visa de travail. Elle est rentrée au Canada à la mi-mars.
Johnny Noviello, un autre citoyen canadien, est décédé la semaine dernière alors qu’il était en détention de l’ICE. Une enquête est en cours.
M. Olvera affirme que sa femme a accepté d’être déportée afin de pouvoir poursuivre sa demande de citoyenneté depuis le Canada avant de revenir vivre avec sa famille. Mais selon lui, l’ICE ne semble pas pressée.
Il n’y a absolument aucune raison pour que l’ICE ne la déporte pas. Ils prennent simplement tout leur temps et je ne sais pas pourquoi.
Une citation de Frank Olvera, mari de Cynthia Olivera,
Nous sommes prêts à payer son billet, peu importe le coût, poursuit-il. Je suis prêt à payer un agent de l’ICE pour l’escorter au Canada si c’est nécessaire. Je suis prêt à payer aussi le billet retour de cet agent.
Comme Mme Callejas, Cynthia Olivera a été transférée à plusieurs reprises, dit son mari. Les deux familles se disent préoccupées par les conditions de détention.
Son mari avait voté Trump
Frank Olvera, Américain de troisième génération dont la famille est originaire du Mexique, dit qu’il vote généralement pour les Démocrates mais qu’il a voté pour Trump en novembre, car il voulait un changement. Il semble désormais remettre ce choix en question.
J’ai honte d’être Américain en ce moment. J’allume la télé et je les vois courir partout… ils traquent juste les gens de couleur maintenant , dit-il.
Le jour de l’arrestation de sa femme, Olvera explique que son avocat et lui n’ont pas pu sortir par l’entrée principale du bâtiment.
Ils nous ont escortés à l’arrière, près des poubelles, à la rampe de livraison , raconte-t-il. Ils ne voulaient pas repasser par le hall d’entrée, car ils piégeaient d’autres personnes à ces rendez-vous d’immigration.
Avec les informations de Darren Major, de CBC News
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