Les États-Unis maintiennent depuis longtemps une présence militaire considérable au Moyen-Orient. Cette présence s'est accrue au cours de la dernière année et, avec la menace d'une intervention américaine en Iran, puis d'une riposte de Téhéran, le mouvement de troupes s'accélère.
Les États-Unis maintiennent des forces à au moins 19 endroits à Bahreïn, en Égypte, en Irak, en Israël, en Jordanie, au Koweït, au Qatar, en Arabie saoudite, en Syrie et dans les Émirats arabes unis. L'armée américaine utilise également de grandes bases à Djibouti et en Turquie.
Tous ces sites sont à portée des armes iraniennes et des groupes pro-iraniens dans la région.
Généralement, il y a environ 30 000 militaires américains dans la région. En ce moment, ce chiffre a augmenté à 40 000 militaires, dont une grande proportion est déployée sur des navires.
Selon l'Institute for the Study of War (ISW) (nouvelle fenêtre), au moins 17 ravitailleurs en vol américains sont en déplacement de l’Europe vers des positions au Moyen-Orient.
De plus, une trentaine d’avions de ravitaillement et des avions de combat auraient été envoyés dans des lieux stratégiques en Europe, notamment en Angleterre, en Espagne, en Allemagne et en Grèce, selon Aurora Intel, un groupe qui examine en temps réel les informations de source ouverte sur le Moyen-Orient, et selon la BBC (nouvelle fenêtre).
En mars, des bombardiers furtifs B-2 – qui peuvent transporter la bombe GBU-57A/B, qui aurait la capacité de détruire le complexe militaire souterrain de Fordo en Iran – ont été déployés à la base militaire conjointe des États-Unis et du Royaume-Uni à Diego Garcia, une île du territoire britannique dans l'océan Indien.
Présence accrue depuis un an
Les Américains avaient déjà commencé à renforcer leur présence dans la région depuis le déclenchement de la guerre entre le Hamas et Israël, allié et partenaire de défense des États-Unis, en octobre 2023.
Cela a notamment permis aux avions de guerre et aux navires américains d'intercepter en avril 2024 des dizaines de drones et de missiles tirés par l’Iran vers Israël.
De plus, les forces américaines déjà présentes étaient de plus en plus ciblées par l’« Axe de résistance », composé du Hezbollah (Liban), du Hamas (Palestine), des Houthis (Yémen) et des milices pro-iranienne en Irak. Ceux-ci ont mené environ 200 attaques contre des positions américaines en Irak et en Syrie entre octobre 2023 et novembre 2024, selon l’Institute for the Study of War.
En mars 2025, les forces du Commandement central des États-Unis ont riposté en lançant une offensive aérienne sur les territoires contrôlés par les Houthis au Yémen à partir de navires de guerre stationnés en mer Rouge.
Ces groupes pro-iraniens menacent eux aussi les États-Unis de représailles si Washington s’engage dans ce conflit.
Préparatifs pour des contre-attaques en mer
Les États-Unis se préparent aussi à devoir protéger davantage les navires marchands en mer Rouge et dans le golfe d'Aden.
La fermeture du détroit d'Ormuz, par lequel transite 20 % de la consommation mondiale quotidienne de pétrole, est une des options que l'Iran envisage pour répondre à ses ennemis, a déclaré Behnam Saeedi, membre de la commission de sécurité nationale du Parlement iranien, à l'agence de presse semi-officielle Mehr.
Selon le New York Times (nouvelle fenêtre), les autorités américaines auraient évoqué la possibilité que l'Iran pose des mines dans le détroit d'Ormuz afin de compliquer le passage des navires militaires américains.
Selon des responsables américains, en cas de participation des États-Unis dans ce conflit, les Houthis reprendraient presque certainement leurs attaques contre les navires étrangers en mer Rouge.
Déjà en mars, les rebelles houthis au Yémen et en mer Rouge ont accéléré leurs attaques contre des positions américaines. En avril, les forces spéciales du Corps des gardiens de la révolution d’Iran ont saisi un porte-conteneurs dans le détroit d'Ormuz.
La marine américaine a longtemps mené des opérations dans la région. Cependant, depuis le début du deuxième mandat du président Trump, plusieurs navires de guerre ont plutôt été rapatriés aux États-Unis pour soutenir les efforts de sécurité des frontières intérieures.
Des destroyers sont tout de même déjà présents en mer Rouge. D'autres sont basés en Méditerranée occidentale et participent à des exercices en mer Baltique.
Selon Reuters, en raison des récents événements entre Israël et l’Iran, les États-Unis ont ordonné le déplacement du porte-avions USS Nimitz de la mer de Chine méridionale vers le Moyen-Orient. Celui-ci devrait arriver d’ici la fin du mois. Ce porte-avions se joindra au USS Carl Vinson, qui se trouve déjà en mer d'Arabie avec les quatre navires de guerre de son groupe d'attaque.
Le porte-avions USS Gerald R. Ford est en route pour l’Europe. Ce déploiement était planifié avant le début du conflit irano-israélien, mais la présence de ce porte-avions et des navires de guerre qui l'accompagnent donnera au président Trump une troisième option pour contre-attaquer dans ce conflit.
Articles plus récents
<p>L’épouse de Donald Trump est saluée par les internautes ukrainiens pour avoir contribué au récent revirement du président...