Une immense foule a assisté samedi à Téhéran aux funérailles nationales d'une soixantaine de hauts gradés et de scientifiques du nucléaire tués pendant la récente guerre avec Israël, et ce, au cinquième jour d'un cessez-le-feu toujours incertain après de nouvelles menaces de Donald Trump.
Des milliers d'Iraniens, criant Mort à l'Amérique! et Mort à Israël!, se sont rassemblés dès le lever du jour dans le centre de Téhéran autour des cercueils recouverts de drapeaux iraniens et surmontés des portraits des commandants tués en uniforme.
Le cortège parti de la place Enghelab (révolution) s'est rendu à la place Azadi (liberté), distante de 11 kilomètres, sur fond de musique pop iranienne qui accompagnait l'éloge funèbre.
Après avoir participé aux cérémonies, le président Massoud Pezeshkian a remercié les Iraniens pour s'être associés à cet hommage.
Je vous remercie, chers compatriotes, du fond du cœur. Vous avez accompagné les martyrs de la patrie avec amour et la voix de notre unité a atteint les oreilles du monde.
Une citation de Massoud Pezeshkian, président de l'Iran, sur X
Servir une nation aussi libre est l'honneur de ma vie. Pour toujours, Iran! a-t-il ajouté.
La présence du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, n'a pas été confirmée. Au pouvoir depuis 1989, il a déjà présidé des funérailles nationales, notamment l'an dernier après la mort dans un accident d'hélicoptère du président d'alors, Ebrahim Raïssi.
Un de ses conseillers, Ali Shamkhani, blessé durant la guerre, a quant à lui été aperçu avec une canne.
La télévision d'État a également montré le général Esmaïl Qaani, responsable de la Force Qods, la branche des opérations extérieures des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique.
Des milliers d'Iraniens dans la rue
Dans la rue, des milliers d'Iraniens ont brandi des drapeaux de la République islamique, poing levé.
Boom boom Tel-Aviv, proclamait une banderole en référence aux missiles iraniens tirés sur Israël durant le conflit en représailles à des attaques contre l'Iran. Des répliques de missiles étaient exposées dans le cortège. Des drapeaux israéliens et américains ont été piétinés par la foule.
Le 13 juin, Israël a déclenché une guerre dans le but affiché d'empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique. La République islamique dément avoir une telle ambition, mais elle revendique un droit au nucléaire civil.
Les Iraniens ont donné de leur sang, pas leur terre; ils ont donné leurs proches, pas leur honneur; ils ont résisté à une pluie de bombes de mille tonnes, mais ils ne se sont pas rendus.
Une citation de Abbas Araghchi, ministre iranien des Affaires étrangères
Samedi sera un jour historique pour l'Iran islamique et pour l'histoire de la révolution, avait assuré vendredi Mohsen Mahmoudi, un responsable religieux pour la province de Téhéran.
Les administrations et de nombreux commerces sont restés fermés.
L'Iran a ainsi rendu hommage à une soixantaine de militaires de haut rang, de Gardiens de la révolution et de scientifiques liés au programme nucléaire tués par les bombardements israéliens.
Mohammad Bagheri, puissant général des forces armées iraniennes, tué au premier jour de la guerre, devait être enterré avec sa femme et sa fille.
M. Bagheri était le plus haut gradé des forces iraniennes, responsable à la fois de l'armée, du Corps des Gardiens de la révolution et du programme balistique du pays. Il travaillait directement sous l'autorité du guide suprême, ultime décisionnaire et commandant en chef des forces armées.
Selon le ministère iranien de la Santé, au moins 627 personnes ont été tuées et près de 4900 blessées parmi la population civile durant les 12 jours de guerre.
Les tirs iraniens de représailles vers Israël ont fait 28 morts, selon les autorités israéliennes.
Les États-Unis ont bombardé trois sites nucléaires en Iran dans la nuit du 21 au 22 juin, se joignant ainsi à l'offensive d'Israël.
Vendredi, le président américain a affirmé que les États-Unis mèneront sans aucun doute de nouvelles frappes en Iran si le pays enrichit de l'uranium à des niveaux qui lui permettraient de fabriquer des armes nucléaires.
Il a aussi accusé l'ayatollah Khamenei de manquer de reconnaissance, affirmant lui avoir évité une mort affreuse et ignominieuse.
Je savais exactement où il s'abritait, a déclaré Donald Trump, se vantant d'avoir infligé une raclée à l'Iran.
Téhéran a démenti reprendre des négociations avec les États-Unis sur son programme nucléaire, comme l'avait affirmé Donald Trump cette semaine. Si le président Trump souhaite vraiment conclure un accord, il devrait mettre de côté son ton irrespectueux et inacceptable à l'endroit du guide suprême iranien, a écrit Abbas Araghchi sur X.
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