Iran

États-Unis. Le camp Trump se rallie au président après les frappes en Iran

Auteur: Gabriel Hassan Source: Le Courier International
Juin 22, 2025 at 15:42
Le président des États-Unis Donald Trump dans la salle de crise de la Maison-Blanche le 21 juin 2025. White House / via REUTERS
Le président des États-Unis Donald Trump dans la salle de crise de la Maison-Blanche le 21 juin 2025. White House / via REUTERS

Depuis le début du conflit entre Israël et l’Iran, le camp trumpiste se déchirait, parfois violemment, quant à une éventuelle participation des États-Unis. Pourtant, après l’annonce par le président Trump, samedi 21 juin outre-Atlantique, du bombardement de trois sites nucléaires iraniens, ses partisans “rentrent dans le rang pour l’essentiel”, constate Politico.

Alors qu’elles s’inquiétaient haut et fort d’une trahison du principe “l’Amérique d’abord”, après-coup, plusieurs figures “Maga” (pour le slogan de Trump “Make America Great Again”) “ont applaudi des frappes limitées”.

 

“L’Iran n’a pas laissé le choix au président Trump”, a estimé sur le réseau X l’activiste conservateur Charlie Kirk, “critique envers les faucons républicains”, rappelle Politico.

“Nous avons assisté à une frappe chirurgicale parfaitement mise en œuvre. Le président Trump a agi avec prudence et résolution.”

 

L’ex-représentant républicain de Floride Matt Gaetz a comparé ces bombardements à l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani en 2020 : “Au fond, le président Trump veut que cette opération soit comme celle contre Soleimani : un coup et c’est fini. Pas question de changer le régime par la guerre. Trump le Faiseur de paix !”

Déjà des critiques dans la sphère Maga

“Le camp Maga uni autour de Trump sur les frappes contre l’Iran… pour l’instant”, ajoute quand même le site Axios. D’après Steve Bannon, Donald Trump “doit parler aux Maga. Une bonne partie d’entre eux ne sont pas contents de ce qui s’est passé”, a souligné l’ancien stratège de Trump, évoquant les commentaires en ligne “que des partisans de Trump en colère laissaient sur des plateformes conservatrices de streaming”, explique The Washington Post.

Pour le président républicain “qui a bâti son pouvoir il y a dix ans en partie sur son rejet de la guerre en Irak”, la décision d’intervenir au Moyen-Orient est un virage majeur, souligne le journal de la capitale.

Et Steve Bannon d’ajouter sur son podcast, samedi soir :

“Je pense qu’il réussira à embarquer les Maga avec lui mais il lui faut faire beaucoup de pédagogie et aller au fond des choses.”

 

“Trump pourrait être confronté à un retour de bâton parmi ses partisans les plus jeunes”, ajoute le Washington Post. “La génération Z demande vraiment : ‘Pourquoi est-ce qu’on donne la priorité à un autre pays alors qu’on a des problèmes chez nous ?’”, déclare Jack Posobiec, un commentateur influent de la droite radicale.

“Le président n’a pas le droit”

Pour l’heure, ce sont surtout les démocrates qui font entendre leur mécontentement. D’après eux, le président “avait besoin de l’autorisation du Congrès pour faire usage de la force militaire de façon aussi provocatrice”, explique Axios.

À lire aussi : Iran. Trump contredit son propre renseignement, qui ne juge pas Téhéran lancé vers l’arme nucléaire

En effet, seul le Congrès est autorisé par la Constitution à déclarer la guerre. D’après une source européenne du New York Times, la Maison-Blanche entend présenter l’attaque de samedi comme une opération limitée et non comme une déclaration de guerre.

Lors d’un rassemblement dans le cadre de sa tournée “Fight Oligarchy”, le sénateur de gauche Bernie Sanders a fustigé les frappes devant un public qui scandait “Plus de guerre”, comme le cite Politico.

 

“Vous savez tous que la seule entité qui puisse impliquer ce pays dans une guerre est le Congrès des États-Unis. Le président n’a pas le droit.”
 

Les chefs de file démocrates au Congrès se plaignent en outre de ne pas avoir été informés en amont, contrairement à leurs collègues républicains, ajoute Axios.

De leur côté, les patrons du parti de Trump au Congrès ont apporté leur soutien aux frappes. Un élu républicain, Thomas Massie, a néanmoins fait entendre une voix discordante : “La Constitution n’est pas respectée”, a réagi ce représentant du Kentucky, “un libertarien qui exprime souvent des désaccords avec Trump”. Ce républicain avait déposé avec un élu démocrate une résolution pour empêcher l’implication dans un conflit sans accord du Congrès.

 

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