L’Iran a menacé dimanche de s’en prendre aux bases militaires des États-Unis au Moyen-Orient en représailles à l’attaque américaine sans précédent contre les sites nucléaires iraniens. La presse internationale juge toutefois qu’un conflit élargi n’est pas dans l’intérêt de la République islamique, car il pourrait menacer sa survie.
Vingt-quatre heures après les frappes de Washington contre des sites nucléaires iraniens, “tous les regards sont désormais braqués sur Téhéran” et sur sa riposte, note CNN.
L’Iran a menacé clairement les États-Unis de représailles dimanche 22 juin. Ali Akbar Velayati, un conseiller du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a notamment déclaré que les États-Unis “n’avaient plus leur place” au Moyen-Orient. “L’Amérique a attaqué le cœur du monde islamique et doit s’attendre à des conséquences irréparables, car la République islamique ne tolère aucune insulte ou agression à son encontre”, a-t-il prévenu, avertissant que les bases utilisées par les forces américaines au Moyen-Orient pour lancer des attaques contre les sites nucléaires iraniens seraient considérées comme des “cibles légitimes”.
“Le choix de la manière de riposter est une question existentielle” pour la République islamique, observe The Washington Post. “Une guerre plus large risquerait non seulement d’accroître la violence contre l’État iranien, mais un conflit étendu pourrait également menacer la survie du régime, selon de hauts responsables iraniens”, ont affirmé plusieurs analystes et responsables proches du dossier au quotidien américain.
Donald Trump a d’ailleurs laissé dimanche “la porte ouverte à l’éventualité” d’un “changement de régime”, remarque Politico, même si les hauts responsables à la sécurité nationale de son administration se sont évertués pendant une bonne partie de la journée à affirmer le contraire. “Il n’est pas politiquement correct d’utiliser l’expression ‘changement de régime’, mais si le régime iranien actuel est incapable de RENDRE SA GRANDEUR À L’IRAN, pourquoi n’y aurait-il pas un changement de régime ???” a lâché le président américain sur sa plateforme Truth Social.
Téhéran peut-il “sauver la face sans mettre en jeu sa survie” ?
Pour L’Orient-Le Jour, le régime de Téhéran est désormais “dos au mur”. “Les frappes américaines sur les installations nucléaires de Fordo, de Natanz et d’Ispahan, menées dimanche 22 juin avant l’aube, ne semblent laisser que deux options au régime iranien : s’engager sans réserve dans une escalade militaire qui pourrait avoir des conséquences désastreuses ou accepter la signature d’un accord qui marquerait une capitulation”, analyse le quotidien de Beyrouth. Mais “existe-t-il une autre voie qui permettrait à la République islamique de sauver la face sans mettre en jeu sa survie ?”
Si l’Iran a promis de “cibler les bases américaines où qu’elles soient, des attaques sur celles situées dans le Golfe semblent pour le moment hors limites”, souligne L’Orient-Le Jour. “L’option risquerait d’isoler l’Iran sur la scène diplomatique, alors que le pays s’est réconcilié ces dernières années avec ses voisins du Golfe, qui ont exigé des États-Unis de ne pas être impliqués dans le conflit.”
Téhéran pourrait toutefois “activer ailleurs son réseau de mandataires”, souligne le journal libanais. L’Iran pourrait aussi “activer des cellules dormantes pour perpétrer des attentats et des kidnappings contre les Américains partout dans le monde”.
Deux responsables de la défense américains et un haut responsable de la Maison-Blanche ont affirmé à NBC News que “les prochaines quarante-huit heures sont particulièrement préoccupantes”. “On ne sait pas si les représailles viseront des sites à l’étranger ou aux États-Unis, ou les deux”, ont-ils confié à la chaîne américaine.
Le détroit d’Ormuz, une “arme à double tranchant”
L’autre arme de l’Iran pourrait être économique. Le quotidien libanais rappelle que, selon le groupe de média iranien Press TV, le Parlement iranien aurait approuvé dimanche la fermeture du détroit d’Ormuz, voie de transit majeure du commerce mondial du pétrole. La décision définitive revient toutefois au Conseil suprême de sécurité nationale de l’Iran.
Même si cette fermeture était confirmée, elle constituerait une “arme à double tranchant” qui pourrait “pénaliser tout autant les amis de Téhéran, comme la Chine, que ses ennemis”, souligne le quotidien de Beyrouth.
L’un des facteurs susceptibles d’influer sur la réponse iranienne est “l’ampleur des dégâts causés” par les frappes américaines, observe de son côté The Wall Street Journal. “Les responsables iraniens ont déclaré avoir minimisé l’impact des frappes. Des images satellite recueillies par Maxar Technologies ont montré plusieurs larges trous percés dans une crête au-dessus du complexe souterrain d’enrichissement d’uranium de Fordo, ainsi que des entrées obstruées par de la terre et des débris”, rapporte le quotidien économique américain. Mais le sort des centrifugeuses et autres équipements ne sera probablement connu que si les inspecteurs internationaux peuvent accéder aux sites.”
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