Enjeux Internationaux

Droits de douane : l'Europe et Donald Trump s'accordent sur un tarif à 15 %

Auteur: Fabienne Schmitt Source: Les Echos:::
Juillet 27, 2025 at 15:50
Donald Trump et Ursula von der Leyen à Turnberry, en Ecosse. (Brendan SMIALOWSKI/AFP)
Donald Trump et Ursula von der Leyen à Turnberry, en Ecosse. (Brendan SMIALOWSKI/AFP)

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président américain sont parvenus à sceller un accord sur les tarifs douaniers dimanche soir à l'issue d'âpres négociations.


Ursula von der Leyen et Donald Trump ont annoncé dimanche soir être parvenus à sceller un accord sur les tarifs douaniers, à l'issue de leur rencontre en fin d'après-midi organisée sur le parcours de golf de la famille Trump à Turnberry en Ecosse.

L'accord, qui va permettre aux deux continents d'éviter une guerre commerciale, prévoit des droits de douane de 15 % sur la plupart de leurs exportations. L'UE s'est engagée à 750 milliards de dollars d'achats d'énergie et à 600 milliards d'investissements supplémentaires aux Etats-Unis, selon le président américain. Il a qualifié cet accord de « plus grand » jamais conclu en matière de commerce, y voyant une promesse « d'unité et d'amitié ». Ursula von der Leyen s'est, quant à elle, réjouie d'un « bon accord qui apportera de la stabilité et de la prévisibilité » des deux côtés de l'Atlantique.

Il intervient moins d'une semaine avant la date limite fixée vendredi pour l'entrée en vigueur des droits de douane plus élevés. En mai, le président américain avait menacé d'imposer des droits de douane de 50 % sur la quasi-totalité des produits de l'UE, accentuant la pression et accélérant les négociations, avant de les abaisser à 30 %.

Un tarif de 15 %

Alors que les détails de l'accord ne sont pas encore connus, certains éléments avaient fuité dans la journée. Il intégrerait le principe de la clause de la nation la plus favorisée, garantissant une égalité de traitement entre partenaires commerciaux. Ce pourcentage est plus élevé que ce que l'UE espérait, elle qui ambitionnait au départ un accord « zéro pour zéro » sur les biens industriels. 

Des exemptions seraient prévues pour l'aéronautique et les spiritueux, mais a priori pas le vin, même si Ursula von de Leyen devait tenter de convaincre Donald Trump de le rajouter.

Les secteurs précédemment menacés de lourdes surtaxes spécifiques seraient également soumis au taux de 15 %, notamment la pharmacie, les semi-conducteurs et l'automobile - alors que celui-ci est actuellement soumis à des droits punitifs de 27,5 %.

 

Engagements d'achats

Pour l'acier, secteur où Trump est traditionnellement inflexible, l'accord proposerait un système de contingent permettant l'importation d'un certain volume d'acier à un taux préférentiel, au-delà duquel s'appliquerait un tarif prohibitif de 50 %. L'accord inclurait aussi un engagement commun UE-Etats-Unis pour traiter la question des surcapacités chinoises dans ce secteur.

L'UE maintiendrait encore dans l'accord sa « souveraineté totale » sur ses normes dans les domaines du numérique et du phytosanitaire. Les réglementations européennes sur le numérique (DSA et DMA), malgré les virulentes critiques américaines, resteraient donc inchangées. Et les règles sanitaires européennes concernant les produits agricoles, comme l'interdiction de la viande de boeuf aux hormones, seraient maintenues.

Au-delà des aspects tarifaires, l'UE s'était déjà dite prête à prendre des engagements d'achats et d'investissements aux Etats-Unis. Les Vingt-Sept souhaitaient d'abord obtenir un accord sur des grands principes et que l'ensemble des détails juridiques, la manière dont l'accord serait rédigé -une partie loin d'être anodine-, soit renvoyé à plus tard.

Fabienne Schmitt (Bureau de Bruxelles)

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