Une Canadienne détenue aux États-Unis en raison d’un casier judiciaire de 1995

Elle voulait prendre quelques jours de vacances aux États-Unis et profiter des plages du Delaware, mais Roxane Pigeon, une quinquagénaire originaire des Laurentides, se retrouve plutôt détenue en raison d'un casier judiciaire remontant à 1995.

Le cauchemar de cette infirmière, qui exerce sa profession depuis 16 ans, a commencé début avril, au poste frontalier de Cornwall, en Ontario, raconte son fils Jimmy Petit, qui voyageait avec elle et tente aujourd'hui désespérément de la faire sortir de prison.

 

Dans leur système informatique, les douaniers américains s'aperçoivent alors que Roxane Pigeon a un casier judiciaire, datant de 1995, pour possession simple de drogue.

Un casier qui ne l’a pourtant jamais empêchée de voyager à Cuba et dans d’autres pays depuis une trentaine d’années.

Mme Pigeon, qui ne parle pas anglais, peine pendant plusieurs heures à répondre aux questions des douaniers. Elle sera finalement détenue. Son fils a appris qu’elle a été transférée dans la prison du comté de Rensselaer à Troy, dans l’État de New York.

Affaires mondiales Canada est au courant du cas de Roxane Pigeon, qui aura droit à un appui consulaire.

Elle doit comparaître jeudi, aidée par une avocate américaine.

Entre-temps, Jimmy Petit et sa famille ont recours à des plateformes de collecte de fonds pour l'aider à payer les frais judiciaires onéreux aux États-Unis.

Durcissement à la frontière sud

Pour M. Petit, il n'y a pas de doute : sa mère est une victime collatérale des tensions et des chamboulements provoqués par l'arrivée de l'administration de Donald Trump.

Affaires mondiales Canada a d'ailleurs publié sur son site une mise en garde à l'intention des voyageurs aux États-Unis : Attendez-vous à un examen minutieux aux ports d'entrée, y compris des appareils électroniques, peut-on lire. Si l'entrée vous est refusée, vous risquez d'être détenu en attendant votre expulsion.

 

Selon Me Jean-Sébastien Boudreault, avocat en immigration, c’est une mauvaise idée de vouloir traverser la frontière vers les États-Unis si on a un casier judiciaire en lien avec la drogue ou la fraude. Même si une personne a obtenu un pardon pour de telles infractions, cela ne la met pas à l’abri d’ennuis avec les agents frontaliers.

C’est de plus en plus difficile de passer la frontière américaine parce qu’on applique les règles de façon beaucoup plus stricte. Cette personne [Mme Pigeon] est la deuxième personne dont j’entends parler dans les deux dernières semaines […] il faut s’assurer de ne pas avoir de squelettes dans le placard.

Une citation deMe Jean-Sébastien Boudreault, avocat en immigration

Avec les informations de Carla Oliveira