La Russie a revendiqué mercredi la prise de deux localités dans l'est de l'Ukraine, dans un secteur stratégique où Moscou a effectué ces derniers jours de rapides avancées laissant augurer une percée d'ampleur.
L'armée russe accélère en Ukraine, où elle a effectué une avancée record en plus d'un an, au moment où les Européens et Volodymyr Zelensky tentaient de convaincre Donald Trump, mercredi 13 août, par visioconférence, de défendre les intérêts de Kiev face à Vladimir Poutine.
À quelques jours du sommet entre le président américain et son homologue russe Vladimir Poutine, prévu pour vendredi en Alaska, les forces russes ont réalisé mardi leur plus grande progression en 24 heures en territoire ukrainien depuis plus d'un an, selon l'analyse par l'AFP des données fournies par l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).
Les troupes russes, dont l'avancée s'accélère, ont dit avoir conquis plus de 110 km2 supplémentaires au 12 août par rapport à la veille, ce qui n'était plus arrivé depuis fin mai 2024. Ces dernières semaines, il leur fallait habituellement six jours pour progresser autant.
Signe de la dégradation de la situation : l'Ukraine a ordonné mercredi l'évacuation de familles dans une dizaine de localités situées près du secteur de l'est de l'Ukraine où l'armée russe a rapidement avancé ces derniers jours.
La Russie a revendiqué la prise de deux localités dans la région de Donetsk.
Moscou a aussi lancé une nouvelle vague d'attaques par les airs, avec au moins cinquante drones et deux missiles balistiques de mardi soir à mercredi matin, selon les forces aériennes ukrainiennes. Au moins trois personnes ont été tuées dans des attaques d'artillerie et de drones russes dans la région de Kherson (sud) tôt mercredi, d'après les autorités régionales.
Frénésie diplomatique
Pendant ce temps, l'activité diplomatique bat son plein depuis l'annonce du sommet à Anchorage, en Alaska, dont les Européens redoutent qu'il ne débouche sur une issue défavorable à l'Ukraine, après trois ans et demi de conflit.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a fait état de plus de 30 échanges et consultations avec ses alliés ces derniers jours, quand Vladimir Poutine a conversé avec ses plus proches partenaires : le Chinois Xi Jinping, l'Indien Narendra Modi, le Brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et le Nord-Coréen Kim Jong-un.
Mercredi, le chancelier allemand, Friedrich Merz, a reçu Volodymyr Zelensky à Berlin pour une visioconférence avec Donald Trump, les principaux dirigeants européens, ceux de l'UE et de l'Otan.
"Nous espérons que le thème central de la réunion" en Alaska sera "un cessez-le-feu immédiat", a déclaré Volodymyr Zelensky, pour lequel "des sanctions doivent être mises en place et renforcées si la Russie" refuse une trêve.
L'Ukraine "doit être à la table" lors des prochaines "réunions", a réclamé Friedrich Merz, rappelant la position des Européens selon laquelle la "ligne de contact" (ligne de front) devait "être le point de départ" d'éventuelles négociations territoriales.
L'Ukraine "est prête à discuter de questions territoriales" mais pas d'une "reconnaissance légale" de l'occupation par la Russie de certaines parties de son territoire, a aussi dit Friedrich Merz.
"Les questions territoriales qui relèvent de l'Ukraine ne peuvent être négociées, ne seront négociées que par le président ukrainien", a dit de son côté Emmanuel Macron, pour qui "il n'y a pas aujourd'hui, de manière sérieuse, des schémas d'échanges territoriaux qui sont sur la table".
Un responsable du ministère russe des Affaires étrangères, Alexeï Fadeïev, a jugé "insignifiantes" les consultations des Européens avec Washington, affirmant que l'Union européenne "sabot(ait)" les "efforts diplomatiques de Washington et Moscou pour régler la crise ukrainienne".
Les Européens sont "des gens formidables qui souhaitent voir un accord conclu", a commenté Donald Trump sur son réseau Truth Social.
Avec AFP
<p>Les principaux dirigeants européens ont appelé, dimanche, à maintenir la pression sur la Russie pour obtenir la paix et réitéré leur...