Le résultat de l'élection présidentielle du 5 novembre pourrait s’avérer déterminant pour l’avenir de l’aide militaire que livrent les États-Unis à l’Ukraine.
Au cœur de Lviv, la grande ville de l’ouest ukrainien, la plaie est encore vive.
Dans le quartier historique, les dommages de l’attaque russe du 4 septembre sont encore visibles. Toitures arrachées, murs endommagés : les frappes de drones et de missiles ont causé des dégâts importants.
Sur la rue, non loin des débris, un mémorial rappelle les sept morts civils de cette attaque. Parmi eux, quatre membres d’une même famille, une mère et ses trois filles.
Cette nuit-là, Yuri a aussi perdu sa femme Irina, tuée par un éclat dans leur appartement.
Ils tuent des civils, dénonce-t-il dans son appartement, où on peut encore voir les dégâts causés par la frappe. Derrière lui, un portrait d’Irina est bien en évidence.
Yuri n’arrive pas à s’expliquer qu'ils n’aient pas pu être protégés de cette attaque, compte tenu des systèmes de défense antiaérienne que l’Ukraine reçoit de la part de ses alliés.
Le monde entier aide l’Ukraine. Les pays font beaucoup pour nous, mais il nous faut peut-être plus, déclare l’homme endeuillé.
Washington, un soutien crucial
C’est à des milliers de kilomètres de là, aux États-Unis, que le sort de l’appui à son pays sera déterminé.
Selon le Council on Foreign relations, Washington a déjà octroyé 175 milliards de dollars à l’Ukraine, un montant destiné non seulement à l’armement, mais aussi à l’aide humanitaire et économique.
Si la candidate démocrate à la Maison-Blanche, Kamala Harris, a promis un soutien inébranlable à Kiev, sans cependant donner beaucoup plus de détails, il en va autrement pour son adversaire républicain.
Donald Trump et son colistier J.D. Vance remettent en question le bien-fondé de cet appui financier, qui, selon eux, permet la poursuite du conflit. En septembre, aux côtés de Volodymyr Zelensky qui était en tournée aux États-Unis, le candidat républicain a affirmé que, s’il gagnait, il allait régler la situation assez rapidement. L’ancien président a même évoqué un délai de 24 heures pour y parvenir.
À Lviv, le député d’opposition Roman Lozynskyi est plus que sceptique.
Certaines personnes disent qu'il ne faut pas envoyer plus de munitions et d’armes parce que ça veut dire que la guerre se poursuivra. Mais enfin, la guerre va se poursuivre de toute manière tant que nous n’arrêterons pas la Russie.
Une citation de Roman Lozynskyi, député du parti d’opposition Holos
L’élu à la Rada, le Parlement ukrainien, assure que son pays ne peut pas se permettre de plan B. Bien sûr, Kiev ne dépend pas que de Washington pour son armement. Plusieurs gouvernements européens, auprès desquels le président Volodymyr Zelensky a multiplié les rencontres ces dernières semaines, fournissent aussi des armes, des munitions et de l’argent.
Mais Roman Lozynski rappelle que plusieurs de ces pays consultent les États-Unis, dont certains dépendent sur le plan de contrats militaires, avant d’officialiser leur aide à l’Ukraine. C’est difficile de dire à quel point les pays européens sont indépendants. L’influence américaine est importante, ajoute M. Lozynskyi.
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