Volodymyr Zelensky s'inquiète de la présence de ces renforts étrangers près de la ligne de front, et de l'absence de réponse de ses alliés occidentaux.
Volodymyr Zelensky a affirmé lundi que 11 000 soldats nord-coréens étaient déployés dans la région russe de Koursk pour y soutenir l'armée du Kremlin, qui tente d'expulser les forces ukrainiennes de ce territoire frontalier de l'Ukraine. Il a également déploré l’absence d’une réaction proportionnelle de la part de ses alliés occidentaux à cette escalade du conflit.
Ils sont déjà 11 000 dans la région de Koursk. Nous voyons une augmentation du nombre de Nord-Coréens mais pas d'augmentation de la réaction de nos partenaires occidentaux, a déploré le président ukrainien dans son allocution quotidienne.
L'armée ukrainienne, en manque d'hommes et de munitions, notamment en raison des retards de l'aide occidentale, recule depuis des mois sur le terrain. Selon Kiev et ses alliés, elle doit également faire face, désormais, à des soldats nord-coréens.
Signe d'une alliance toujours plus visible, le président russe Vladimir Poutine, lui, a reçu lundi, au Kremlin, la cheffe de la diplomatie nord-coréenne, Choe Son-hui,qui lui a transmis de très sincères salutations du dirigeant Kim Jong-un.
Moscou et Pyongyang n'ont toutefois ni confirmé ni nié la présence de ces troupes en Russie.
Pour sa part, le chef de l'administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak, sur Telegram, a également affirmé que des Nord-Coréens étaient présents dans la région de Koursk et que, selon lui, ils mourront.
Zelensky furieux de l'inaction de ses alliés
Volodymyr Zelensky avait déjà fustigé la semaine passée l'Occident pour sa réponse zéro à la présence de soldats nord-coréens en Russie.
L'Ukraine voit tous les sites où la Russie rassemble ces soldats nord-coréens sur son territoire et pourrait les frapper si elle avait les armes et l'autorisation de les utiliser, avait-il déclaré samedi.
[Mais au lieu d'agir], l'Amérique observe, la Grande-Bretagne observe, l'Allemagne observe. Tout le monde attend que l'armée nord-coréenne commence à frapper les Ukrainiens.
Une citation de Volodymy Zelensky, président de l'Ukraine
L'Allemagne est le deuxième fournisseur d'aide financière pour la défense de l'Ukraine après les États-Unis, mais Kiev est agacé par le refus répété du chancelier Olaf Scholz de soutenir son adhésion à l'OTAN et de lui livrer des missiles à longue portée Taurus, par crainte d'une escalade du conflit.
Lundi, sa ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, n'a d'ailleurs pas répondu à cette demande de Kiev d'autoriser des frappes en profondeur en Russie avec des armes à longue portée.
Si la ministre allemande a réitéré le soutien de son pays à l'Ukraine, qui subit depuis bientôt trois ans l'invasion russe, elle n'a pas donné publiquement de réponses concrètes aux griefs de Kiev. Ce huitième voyage de Mme Baerbock en Ukraine depuis le début de l'attaque russe à grande échelle intervient à un moment critique.
Lors d'une conférence de presse avec son homologue ukrainien, Andriï Sybiga, Annalena Baerbock n'a pour sa part fait que mentionner l'aide militaire reçue par Moscou de la Corée du Nord, sans plus de déclarations.
Je sais à quel point certains débats en Allemagne semblent effrayants dans vos pays, alors que certains de mes compatriotes doutent du soutien allemand à l'Ukraine, a admis Mme Baerbock. C'est pourquoi je le répète très clairement […] nous nous tenons fermement à vos côtés tant que vous avez besoin de nous, a-t-elle souligné.
L'importante présidentielle américaine pour l'Ukraine
L'Ukraine attend par ailleurs avec anxiété la présidentielle américaine de mardi, craignant de voir l'aide militaire se tarir en cas de victoire du candidat républicain Donald Trump face à sa rivale démocrate Kamala Harris.
Les Ukrainiens ont peur que Donald Trump ne les force à négocier avec la Russie dans des conditions très favorables à Moscou.
Il ne peut y avoir de négociations basées sur la coercition. Des négociations qui se feraient par-dessus votre tête et celle de l'Europe, a assuré lundi Annalena Baerbock, sans mentionner M. Trump directement. Surtout, aussi triste et amer que cela soit, Poutine ne donne aucun signe de vouloir négocier, a-t-elle ajouté.
Moscou continue de gagner du terrain
En parallèle, l'armée russe a accéléré ses gains territoriaux dans l'est de l'Ukraine où elle a l'initiative depuis un an.
La Russie a conquis un total de 610 km2 de territoire ukrainien en octobre, le plus gros gain mensuel depuis mars 2022, d'après une analyse de l'AFP lundi, à partir de données de l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).
Sur ce dernier mois, la Russie avance en moyenne de 22 km2 chaque jour, selon cette source, son plus haut rythme depuis juillet 2022.
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