La Maison-Blanche prévoit de restreindre le partage de ces renseignements avec les parlementaires après que la divulgation d’un document confidentiel du Pentagone a semé le doute sur l’efficacité des bombardements américains en Iran, ont rapporté mercredi plusieurs médias américains.
C’est une décision qui a provoqué mercredi 25 juin la fureur du chef de la minorité démocrate au Sénat, Charles E. Schumer. Devant la chambre haute, l’homme politique a appelé mercredi la Maison-Blanche à “annuler immédiatement” sa décision de limiter le partage d’informations classifiées avec le Congrès, après les bombardements en Iran, rapporte The Washington Post.
“L’administration n’a pas le droit de faire obstruction au Congrès sur les questions de sécurité nationale, a déclaré Schumer. Les sénateurs méritent d’être informés, et l’administration a l’obligation légale d’informer précisément le Congrès de ce qui se passe actuellement à l’étranger.”
Le média Axios a été le premier à révéler l’information mercredi : quatre sources différentes ont affirmé au site américain que la Maison-Blanche prévoyait de restreindre le partage de ces renseignements avec les parlementaires en réaction à la divulgation d’un document confidentiel mardi qui a semé le doute sur l’efficacité des bombardements américains en Iran. Un haut responsable de l’administration Trump a par la suite confirmé cette information à plusieurs autres médias.
La chaîne américaine CNN avait révélé mardi une évaluation de la DIA, la branche chargée du renseignement au Pentagone, affirmant que les frappes américaines sur les infrastructures de Téhéran n’avaient pas détruit “les parties centrales du programme nucléaire” du pays. Donald Trump avait à l’inverse soutenu que les installations iraniennes avaient été “complètement oblitérées”.
“Convaincre les parlementaires et les Américains du succès des frappes”
La Maison-Blanche a toutefois prévu jeudi une réunion d’information au sujet des frappes avec les sénateurs. Une rencontre qui promet d’être “houleuse”, note le Washington Post.
L’administration Trump veut “convaincre les parlementaires et les Américains du succès de la mission” américaine, souligne le quotidien américain. La Maison-Blanche a notamment prévu une visite au Pentagone jeudi matin, où le ministre de la Défense Pete Hegseth tiendra une “grande conférence de presse” pour “se battre pour la dignité de nos grands pilotes américains”, a annoncé Trump sur sa plateforme Truth Social.
“Sans donner de détails”, le directeur de la CIA, John Ratcliffe, est venu appuyer mercredi les affirmations du président républicain, note CNN. Il a affirmé dans un communiqué que, selon “des informations crédibles”, le programme nucléaire de Téhéran avait été “gravement endommagé par les frappes ciblées récentes”. “Cela inclut de nouvelles informations venant d’une source/méthode historiquement fiable et exacte selon lesquelles plusieurs infrastructures nucléaires clés de l’Iran ont été détruites et leur reconstruction devrait prendre plusieurs années”, a ajouté l’agence américaine du renseignement.
L’administration républicaine a par ailleurs réfuté mercredi l’hypothèse que l’Iran ait déplacé son uranium hautement enrichi avant les frappes américaines. “Je peux vous dire que les États-Unis n’ont eu aucune indication que de l’uranium hautement enrichi ait été déplacé avant les frappes, comme je l’ai vu aussi raconté à tort”, a déclaré à Fox News la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt.
Des experts ont soulevé la possibilité que Téhéran se soit préparé à l’attaque en évacuant ses quelque 400 kilogrammes d’uranium enrichi à 60 %, niveau proche du seuil de 90 % nécessaire à la conception d’une bombe atomique.
L’accès clé des inspecteurs de l’AIEA aux sites attaqués
Pour le Wall Street Journal, le “différend” autour de l’impact des frappes américaines “met en lumière un problème plus vaste qui risque de perturber […] les experts des services de renseignements américains pendant de nombreux mois, alors qu’ils tentent de déterminer l’étendue des dommages causés aux installations nucléaires touchées”.
“Bien que de nombreux éléments indiquent que le programme iranien a subi des dommages importants […], l’état du programme iranien pourrait ne pas être pleinement connu tant que les inspecteurs ne sont pas autorisés à visiter les sites attaqués et les emplacements suspects où pourraient être dissimulés de l’uranium enrichi et des équipements nucléaires.”
Or, rapporte The Guardian, le Parlement iranien a décidé mercredi à l’unanimité de suspendre toute coopération avec l’AIEA, l’organisme d’inspection nucléaire de l’ONU. Signe que “l’Iran compte durcir sa position dans les négociations sur sa coopération avec l’Occident”.
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