Les États-Unis et la Colombie ont rappelé jeudi leurs représentants diplomatiques respectifs pour consultations. Cette nouvelle passe d'armes entre les deux pays survient alors que Gustavo Petro, le premier président colombien de gauche, a récemment accusé les États-Unis et des "personnes d'extrême droite" de préparer un projet de coup d'État contre lui.
Les États-Unis ont annoncé, jeudi 3 juillet, le rappel de leur chargé d'affaires à Bogota pour des "consultations d'urgence", s'inquiétant de la détérioration des relations avec la Colombie de Gustavo Petro sur fond d'un complot présumé contre lui. La réaction ne s'est pas fait attendre, le président colombien annonçant à son tour sur X le rappel de l'ambassadeur de Colombie à Washington, Daniel Garcia Peña, pour consultations.
L'ambassadeur "doit venir nous informer de l'évolution de l'agenda bilatéral auquel je me suis engagé depuis le début de mon gouvernement", a ajouté le premier président de gauche de la Colombie, au pouvoir depuis 2022.
All my letters and communications to President Trump I have written personally, and this statement likewise comes directly from my own thoughts and my own hand:
— Gustavo Petro (@petrogustavo) July 3, 2025
In response to the decision by Mr. McNamara, chargé d’affaires of the U.S. Embassy in Colombia, to return for…
Auparavant, la porte-parole du département d'État, Tammy Bruce, avait annoncé dans un communiqué que le secrétaire d'État Marco Rubiorappelait "John T. McNamara, le chargé d'affaires par intérim de l'ambassade des États-Unis en Colombie, à Washington pour des consultations urgentes à la suite de déclarations infondées et répréhensibles émanant des plus hauts niveaux du gouvernement colombien". Outre le rappel du chargé d'affaires, "les États-Unis prennent d'autres mesures pour exprimer clairement leur profonde inquiétude quant à l'état actuel de nos relations bilatérales", a-t-elle ajouté.
La responsable n'a pas précisé quelles "déclarations infondées" ont provoqué la colère de Washington, mais le président colombien a accusé en juin dernier les États-Unis et des "personnes d'extrême droite" de préparer un projet de coup d'État contre lui. Il avait ainsi repris à son compte une accusation formulée par son homologue vénézuélien Nicolas Maduro.
Le parquet colombien a ouvert une enquête cette semaine sur ce complot présumé visant à renverser le président Petro avec l'aide d'hommes politiques colombiens et américains, à la suite de la publication par le quotidien espagnol El Pais d'enregistrements impliquant l'ancien ministre des Affaires étrangères Alvaro Leyva. "Ce n'est rien d'autre qu'une conspiration (d'Alvaro Leyva) avec des trafiquants de drogue et l'extrême droite apparemment colombienne et américaine", a dénoncé Gustavo Petro lundi.
Mécontentement
Cette nouvelle passe d'armes survient à un moment où le gouvernement Petro connaît des turbulences avec la démission de sa ministre des Affaires étrangères, Laura Sarabia, en raison de "divergences".
Par ailleurs, la Colombie a récemment annoncé qu'elle "suspendait" l'extradition vers les États-Unis de figures des groupes armés participant à des pourparlers de paix avec le gouvernement, quitte à détériorer des relations déjà tendues avec le gouvernement américain.
À Washington, le mécontentement grandit alors que la politique de "paix totale" de Gustavo Petro, lui-même ancien guérillero, est accusée d'avoir laissé les coudées franches au narcotrafic.
Les relations habituellement étroites entre les deux pays se sont dégradées depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier dernier. Les deux pays avaient connu une brève mais intense crise diplomatique fin janvier sur le renvoi en Colombie de migrants entrés illégalement aux États-Unis.
La Colombie connaît un regain de violences et traverse sa plus grave crise sécuritaire de la dernière décennie.
"Malgré les divergences politiques avec le gouvernement actuel, la Colombie reste un partenaire stratégique essentiel", a souligné le département d'État.
Avec AFP
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