Moyen Orient

Israël menace de continuer à frapper le Liban si le Hezbollah n’est pas désarmé

Auteur: admin, Agence France-Presse Source: Radio Canada
Juin 7, 2025 at 09:36
Des résidents de la banlieue sud de Beyrouth reviennent chez eux après des frappes israéliennes survenues la veille. PHOTO : GETTY IMAGES / AFP
Des résidents de la banlieue sud de Beyrouth reviennent chez eux après des frappes israéliennes survenues la veille. PHOTO : GETTY IMAGES / AFP

Israël a averti vendredi qu'il continuerait à frapper le Liban jusqu'au désarmement du Hezbollah, au lendemain d'une série de raids contre des cibles du mouvement libanais dans la banlieue sud de Beyrouth.

Les frappes aériennes de jeudi soir étaient les plus violentes contre ce bastion du Hezbollah depuis le cessez-le-feu du 27 novembre qui a mis fin à un an de conflit entre Israël et le Hezbollah, soutenu par l'Iran.

Environ une heure avant les raids, l'armée israélienne a appelé la population à évacuer des zones de la banlieue sud, poussant des milliers d'habitants à la fuite à la veille de l'Aïd el-Adha, la plus importante fête musulmane.

 

Il n'y aura pas de calme à Beyrouth ni d'ordre ou de stabilité au Liban sans sécurité pour l'État d'Israël, les accords doivent être respectés et si vous ne faites pas ce qu'il faut, nous continuerons à agir, et avec une grande force.

Une citation de Israël Katz, ministre de la Défense

 

L'armée israélienne a indiqué qu'elle avait frappé des sites de production souterrains de drones et des installations de stockage utilisées par l'unité aérienne du Hezbollah. Cette unité travaillait à la production de milliers de drones en vue de la prochaine guerre, a-t-elle ajouté en accusant l'Iran d'en financer la production.

Le Hezbollah n'a pas commenté les accusations israéliennes. Et l'Iran, ennemi juré d'Israël, a dénoncé un acte d'agression flagrant contre le Liban.

La vie continue

Les raids ont provoqué d'importantes destructions, ont constaté des journalistes de l'AFP. Plusieurs personnes ont été blessées par des éclats de verre, selon les autorités.

Selon le Hezbollah, neuf bâtiments ont été complètement détruits et des dizaines d'autres endommagés.

De retour chez eux, des habitants inspectaient les débris encore fumants et les dégâts causés à leurs maisons.

 

Des hommes discutent près de ruines encore fumantes.
Des habitants de la banlieue sud de Beyrouth inspectent les bâtiments détruits par les frappes israéliennes le 6 juin 2025. PHOTO : GETTY IMAGES / AFP

 

 

Une femme d'une quarantaine d'années, vivant près d'un des sites visés, a déclaré avoir fui à pied avec ses jeunes enfants, dont un bébé de trois mois. Dieu merci, le bâtiment n'a pas été détruit, a-t-elle dit.

Fatima, 40 ans, est elle aussi retournée chez elle avec ses enfants, âgés de sept et neuf ans, et veut célébrer l'Aïd el-Adha malgré tout. La vie continue.

Le président libanais, Joseph Aoun, a dénoncé une violation flagrante du cessez-le-feu.

Selon un responsable militaire libanais, l'armée libanaise a tenté de se rendre sur l'un des sites mentionnés dans l'appel à évacuer avant qu'il ne soit bombardé, mais des frappes de sommation israéliennes l'en ont empêchée.

L'armée a menacé de suspendre sa coopération avec le Comité international de suivi du cessez-le-feu, composé des États-Unis, de l'ONU et de la France en ce qui concerne l'inspection des sites et dénoncé l'insistance de l'ennemi israélien à refuser de coopérer avec le comité.

La France a condamné les frappes israéliennes et appelé Israël à se retirer au plus vite de l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah très affaibli par la guerre

Au lendemain de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque du Hamas palestinien contre Israël le 7 octobre 2023, le Hezbollah a ouvert un front en tirant des roquettes à partir du sud du Liban sur le nord d'Israël, affirmant agir en soutien au Hamas, son allié.

Ces hostilités ont dégénéré en guerre ouverte en septembre 2024 avant un accord de cessez-le-feu le 27 novembre.

Cet accord prévoit notamment que l'armée libanaise et les Casques bleus soient les seules forces présentes dans le sud du Liban, ainsi que le désarmement des groupes non étatiques et le retrait des forces israéliennes du sud du Liban.

Israël maintient toujours des positions jugées stratégiques dans le sud du Liban et mène régulièrement des frappes contre le Hezbollah.

Longtemps force politique dominante au Liban, le Hezbollah, seule faction à avoir conservé ses armes après la guerre civile au Liban (1975-1990), est sorti très affaibli de la guerre, sa direction ayant été quasiment décimée.

Le mouvement pro-iranien refuse toute discussion sur la remise de ses armes tant que l'armée israélienne ne se sera pas totalement retirée du Liban.

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