En l’espace de 11 jours, le régime du clan al-Assad, qui régnait sur la Syrie depuis 54 ans, est tombé à la suite d’une attaque fulgurante des forces rebelles islamistes de l’Hayat Tahrir al-Cham. À quoi ressemble la Syrie depuis ? Tour d’horizon en cartes et en images.
Le territoire syrien est en constant changement depuis le début du mois de décembre. La carte ci-dessous montre l’état des lieux en date du mercredi 11 décembre, selon une analyse en continu de l’Institut pour l’étude de la guerre, un groupe de réflexion basé à Washington.
On voit notamment qu’une bonne partie du pays, hachurée en jaune, n’est désormais plus sous le contrôle de ce qui reste du régime al-Assad depuis sa chute, le 8 décembre. En rouge, on peut voir le territoire contrôlé par les forces de l’Hayat Tahrir al-Cham.
Dans le nord-est, les Forces démocratiques syriennes, une coalition menée par plusieurs groupes rebelles kurdes, ont toujours une emprise sur cette portion du territoire. L’Armée nationale syrienne, une autre coalition armée de groupes rebelles, ceux-ci soutenus par la Turquie, détient quant à elle une portion du nord du pays. À la frontière avec Israël, des forces de l’État hébreu ont aussi fait une incursion dans certain s zones.
Des traces visibles depuis l’espace
Des images satellites fournies par Maxar Technologies et Planet Labs permettent même de constater depuis l’espace les conséquences de la chute du régime al-Assad.
En comparant des images à Tartous, une ville côtière de la Syrie, on observe que la base navale militaire russe qui s’y trouve s’est vidée entre les 5 et 10 décembre. Les vaisseaux de guerre de l’armée du Kremlin qui s’y trouvaient ont disparu depuis. La ville a été visée par des tirs de l’armée israélienne, selon l’Agence France-Presse.
À gauche, la base navale russe de Tartous le 5 décembre ; à droite, le 10 décembre
Images: Maxar Technologies
Le port de Lattaquié, situé un peu plus au nord de Tartous, présente lui aussi des marques des bouleversements des derniers jours. Des installations militaires syriennes et plusieurs navires ont été endommagés par des frappes israéliennes, comme en témoignent ces images du port du 6 novembre et du 10 décembre. Ces frappes s’inscrivent dans une « opération de grande envergure », a affirmé l’armée israélienne après la fuite de Bachar al-Assad en Russie.
À gauche, le port de Lattaquié le 6 décembre ; à droite, le 10 décembre
Images: Maxar Technologies
Au sud de Damas, la base militaire aérienne de Marj Ruhayyil a elle aussi subi des frappes israéliennes. Des images du 9 décembre montrent l’impact de missiles sur plusieurs portions des installations.
À gauche, la base militaire aérienne de Marj Ruhayyil le 3 décembre ; à droite, le 9 décembre
Images: Planet Labs
Chaque année, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés fait un décompte des populations syriennes déplacées de force, à l’intérieur du territoire syrien et ailleurs dans le monde. Ces données, bien qu’elles sous-estiment parfois l’ampleur du phénomène dans un pays donné, permettent tout de même d’avoir un portrait des réfugiés et demandeurs d’asile dans le monde.
La Turquie arrive au premier rang des pays accueillant le plus de réfugiés syriens, avec plus de trois millions de personnes. Le Liban et l’Allemagne suivent, avec respectivement environ 787 000 et 778 000 Syriens, selon l’ONU. Certaines sources locales avancent plutôt le chiffre d’un million de réfugiés syriens au Liban et de plus de 900 000 en Allemagne.
Au Canada, l’Ontario est la province qui a hébergé le plus de réfugiés syriens depuis 2011, soit 19 635 personnes en date du 5 décembre. Le Québec suit avec 9400 réfugiés. Des 44 655 réfugiés accueillis au Canada depuis 2011, le gouvernement fédéral a pris en charge 21 745 d’entre eux.
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