Si Pékin est officiellement resté silencieux, samedi 1er mars, la presse liée au régime s’est gargarisée de la position inconfortable des alliés de Washington, coupable de s’en être remis à la première puissance mondiale pour leur sécurité.
Déjà circonspect face au rapprochement entre Washington et Moscou, ces dernières semaines, le régime chinois ne s’est pas montré beaucoup plus bavard dans le sillage de l’explosif échange entre Volodymyr Zelensky, Donald Trump et J.D. Vance, vendredi 28 février, à la Maison-Blanche. “Pékin est resté silencieux”, samedi 1er mars, note le South China Morning Post (SCMP).
Mais pas la presse officielle, poursuit le journal hongkongais. D’autant que la visite de Zelensky devait, avant de finalement tourner court, se solder par la signature d’un accord sur l’accès des Américains aux minéraux critiques ukrainiens. Le but de Washington : contrer la domination de la Chine sur les chaînes d’approvisionnement de matières premières essentielles pour les secteurs de l’automobile et de l’aéronautique.
La jubilation des Russes
Plusieurs médias liés au régime de Xi Jinping ont, dans un premier temps, relayé les réactions russes à l’événement. La télévision d’État CCTV a ainsi cité la jubilation de Dimitri Medvedev, numéro deux du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, face à “la bonne baffe” reçue par “le clown cocaïné”. La chaîne a également fait la part belle aux propos virulents de Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe :
“Que Trump et Vance aient réussi à se retenir de le frapper relève d’un miracle de retenue.”
Dans des textes publiés en ligne, les chroniqueurs de la presse officielle ont surtout retenu une leçon principale, pour les alliés de Washington : s’appuyer sur les États-Unis comporte des risques importants. “Au fond, la situation actuelle est liée à l’erreur de jugement de Zelensky en 2019, au moment de sa prise de fonction, assure Hu Xijin, ancien rédacteur en chef du Global Times, au détour d’un post traduit en anglais par le SCMP. Il a poussé l’Ukraine vers l’adhésion à l’Otan, abandonnant sa position neutre entre la Russie et l’Otan. Ce faux pas originel l’a placé dans une position complètement passive.”
Même son de cloche chez Shen Yi, “voix influente chez les nationalistes”, comme le qualifie le SCMP. “Dans le futur, de plus en plus de pays vont comprendre quelques vérités fondamentales, à savoir que s’en remettre aux États-Unis peut avoir des conséquences désastreuses”, écrit ce professeur à l’université de Shanghaï Fudan. Une analyse loin d’être anodine, alors que la Chine cherche à profiter du vide laissé par Washington avec le lancement récent d’une offensive de charme dans les capitales européennes. “Aussi, se concentrer sur sa propre force […], alimenter sa propre puissance et assurer sa sécurité devraient être des principes ultimes.”
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