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Plan de paix américain pour l'Ukraine : Kiev prête à travailler avec Trump, l'UE sur ses gardes

Auteur: user avatar admin Source: France 24::
Donald Trump reçoit Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche à Washington, le 17 octobre 2025. © Tom Brenner / AFP
Donald Trump reçoit Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche à Washington, le 17 octobre 2025. © Tom Brenner / AFP

Alors que Kiev a confirmé jeudi avoir reçu un projet américain d'accord de paix faisant la part belle aux principales exigences de la Russie, la présidence ukrainienne s'est dite prête à travailler de manière "constructive" avec Washington. De son côté, l'UE a mis en garde contre une "capitulation" face à Moscou. 

Reconnaissance de l'annexion de la Crimée et d'autres régions prises par la Russie, réduction de la moitié des effectifs de l'armée de Kiev, abandon des armes à longue portée... l'Ukraine a reçu jeudi 20 novembre une proposition américaine en vue de mettre fin à la guerre, qui semble très favorable au Kremlin, alors que le président ukrainien doit rencontrer à Kiev une délégation du Pentagone. 

"Le président ukrainien a officiellement reçu un projet de plan de la part des États-Unis qui, selon l'évaluation américaine, pourrait redynamiser la diplomatie", a indiqué la présidence sur Telegram.

Elle a précisé que le président ukrainien Volodymyr Zelensky prévoit de discuter "dans les prochains jours" avec son homologue américain Donald Trump des "possibilités diplomatiques disponibles et des principaux points nécessaires à la paix".

"Nous sommes prêts à travailler de manière constructive avec la partie américaine et nos partenaires en Europe et dans le monde entier afin de parvenir à la paix", a-t-elle ajouté.

La divulgation dans les médias de cette initiative en 28 points, que la Maison blanche a refusé de commenter, intervient alors que le président ukrainien est fragilisé par un scandale de corruption ayant entraîné la démission de deux de ses ministres et que, même lentement, son armée ne cesse de perdre du terrain face aux troupes russes.

À l'approche de l'hiver, la Russie bombarde en outre systématiquement les villes et les infrastructures énergétiques ukrainiennes lors de raids nocturnes meurtriers pour les civils, qui provoquent de fréquentes coupures d'électricité.

"La paix ne peut pas être la capitulation"

Réunis à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont pris soin de ne pas commenter en détail le projet américain d'accord, dont seules les grandes lignes ont été dévoilées. Ils ont toutefois clairement prévenu qu'ils s'opposeraient à toute pression sur l'Ukraine visant à lui faire accepter des concessions exclues jusqu'à présent et la privant des moyens de se défendre.

"Pour qu'un plan fonctionne, il faut que les Ukrainiens et les Européens soient impliqués, c'est très clair", a déclaré Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne à Bruxelles.

"La paix ne peut pas être la capitulation", a renchéri le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, à son arrivée à Bruxelles pour une réunion de ses homologues de l'Union européenne.

Ces derniers ont tous, ou presque, rappelé la nécessité d'une paix "juste et durable", comme ils ne cessent de le faire, depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

"Nous devons comprendre que dans cette guerre, il y a un agresseur et une victime. Et, nous n'avons pas entendu parler de concessions de la part de la Russie", a souligné Kaja Kallas.

Ce n'est pas la première fois que les Européens rappellent ces conditions.

Ils s'étaient précipités à Washington, trois jours après la rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et Donald Trump à la mi-août en Alaska, avec une priorité : éviter une reddition sans conditions de l'Ukraine.

Voir "le côté positif"

"Nous voulons une paix durable qui soit entourée des garanties nécessaires pour prévenir toute nouvelle agression par la Russie de Vladimir Poutine", a rappelé jeudi Jean-Noël Barrot.

"Toutes les négociations concernant un cessez-le-feu, ainsi que tout développement pacifique ultérieur de l'Ukraine, ne peuvent être discutées et négociées qu'avec l'Ukraine. Et l'Europe devra y être impliquée", a assuré de son côté son homologue allemand, Johann Wadephul.

Pour y parvenir, ils misent sur une seule voie : accentuer la pression sur le Kremlin. L'annonce le mois dernier de sanctions par les États-Unis contre le pétrole russe, une des principales sources de financement de la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine, avaient rassuré les Européens. Mais ce nouveau plan américain semble désormais s'en éloigner, relèvent certains ministres.

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"J'espère que ce n'est pas la victime qui se voit imposer des restrictions sur sa capacité à se défendre, mais bien l'agresseur, dont le potentiel agressif devrait être limité", a ainsi jugé le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski.

Les alliés européens de l'Ukraine s'efforcent malgré tout de rester confiants.

"Je ne vois pas de grande tragédie à ce qu'il y ait des idées sur la manière de mettre fin à cette guerre, c'est bien que cela vienne des États-Unis", a ainsi jugé le ministre lituanien des Affaires étrangères Kestutis Budris.

"Regardez le côté positif, s'ils y travaillent, cela signifie qu'ils s'engagent".

Avec Reuters et AFP

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