La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré vendredi qu’il y avait de bonnes chances que la Russie envahisse à nouveau l’Ukraine s’il n’y a pas de garanties de sécurité dans un accord de paix.
Ses commentaires sont intervenus après que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et le président américain Donald Trump se sont livrés à une bagarre verbale choquante à la Maison-Blanche vendredi.
Cette démonstration a incité les dirigeants européens et les politiciens canadiens à montrer en ligne leur soutien à l’Ukraine.
Dans une déclaration sur les réseaux sociaux, le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que le Canada « continuera à soutenir l’Ukraine et les Ukrainiens dans leur quête d’une paix juste et durable ».
La Russie a envahi illégalement et injustement l’Ukraine.
— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) February 28, 2025
Depuis trois ans, les Ukrainiens se battent avec courage et résilience. Leur combat pour la démocratie, leur liberté et leur souveraineté nous concerne tous.
Le Canada continuera à soutenir l’Ukraine et…
Vendredi soir, le bureau du premier ministre a annoncé qu’il assisterait dimanche à un sommet sur la défense à Londres, qui ne devait initialement inclure que les dirigeants européens.
L’Europe a été secouée, plus tôt ce mois-ci, par les ouvertures de M. Trump envers la Russie et a commencé à élaborer ses propres plans pour renforcer la défense de l’Ukraine, la considérant comme une défense plus large de l’Europe.
M. Starmer doit rencontrer le président Zelensky avant les pourparlers de dimanche, et a également invité les dirigeants de l’OTAN, de la Commission européenne, ainsi que plus d’une douzaine de pays, dont la France, l’Allemagne, le Danemark, l’Italie et les Pays-Bas. Le bureau du premier ministre britannique a déclaré dans un communiqué que l’événement vise à élargir l’action européenne sur l’Ukraine, y compris l’objectif de conclure un accord de paix, avec des discussions sur le soutien militaire continu et l’augmentation de la pression économique sur la Russie.
De nombreux dirigeants qui seront présents à Londres, y compris M. Trudeau, étaient à Kiev il y a seulement cinq jours pour marquer le troisième anniversaire de l’invasion à grande échelle de la Russie. Donald Trump a décidé de rétablir les liens avec Moscou et ses responsables ont commencé à tenir des pourparlers de paix avec la Russie sur l’Ukraine sans que l’Ukraine soit présente à la table des négociations.
Justin Trudeau et la plupart des dirigeants européens ont souligné que l’Ukraine doit être impliquée dans tout accord de paix.
Mme Joly a déclaré aux journalistes à Vancouver vendredi après-midi que « nous pensons que les Ukrainiens se battent pour leurs propres libertés, mais aussi pour les nôtres, et nous savons que (le président russe Vladimir) Poutine n’a pas de lignes rouges ».
« Si nous n’avons pas un bon accord pour l’Ukraine, si nous ne soutenons pas l’Ukraine, il y a un risque réel que le président Poutine retourne en Russie, se réarme et réenvahisse l’Ukraine. »
Elle a averti que cela constituerait une menace pour la sécurité non seulement de l’Ukraine, mais aussi de l’OTAN.
Les oppositions réagissent
Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, a réitéré son appel au gouvernement fédéral pour qu’il interdise à Donald Trump de venir au Canada pour le sommet du G7 en juin prochain.
« Le président Zelensky incarne le courage à notre époque. C’est comme ça qu’on résiste à Donald Trump. Il n’a pas sa place au prochain sommet du G7 au Canada », a écrit M. Singh dans un message sur X.
Le chef néo-démocrate a déclaré qu’il préférerait se « tenir aux côtés du président Zelensky n’importe quand », plutôt que d’inviter Donald Trump au Canada.
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a exprimé son indignation face au traitement réservé par M. Trump au président Zelensky. « Nous nous tenons sans équivoque aux côtés de l’Ukraine et Volodymyr Zelensky », a-t-il écrit sur X.
Le chef conservateur Pierre Poilievre n’a pas publié de déclaration en réaction à l’échange. Invité à commenter, un porte-parole conservateur a fait référence à un message de M. Poilievre publié plus tôt cette semaine et a soutenu que « les conservateurs soutiennent l’Ukraine alors qu’elle continue de se défendre contre l’invasion illégale de Vladimir Poutine ».
Maxime Bernier, ancien ministre conservateur des Affaires étrangères devenu chef du Parti populaire du Canada, s’est rangé derrière Donald Trump.
Dans une entrevue, M. Bernier a déclaré que le président américain avait raison d’être ferme, tandis que M. Zelensky était « très arrogant ». Maxime Bernier insiste depuis un certain temps sur le fait que le Canada a eu tort de dépenser des milliards pour aider l’Ukraine, bien qu’il reste en dehors des opinions politiques dominantes au Canada.
Alexandra Chyczij, la présidente nationale du Congrès ukrainien canadien, a publié une déclaration affirmant que « l’attaque honteuse de Trump et Vance contre le président Zelensky était l’une des choses les plus honteuses que nous ayons jamais vues » de la part d’une administration américaine.
Orest Zakydalsky, le conseiller politique principal du groupe, a déclaré en entrevue qu’il s’agissait d’un « piège » consistant à inviter « un dirigeant d’un pays qui se bat pour sa survie dans le bureau Ovale, puis à l’attaquer et à le réprimander sans aucune raison ».
« Cela fait partie de la nouvelle réalité dans laquelle nous vivons, à savoir que les États-Unis sous le président Trump ne sont plus un allié fiable pour l’Ukraine ou, franchement, pour aucun de ses autres alliés, a-t-il soutenu. Ce que le président et le vice-président ont fait est absolument épouvantable. »
La ministre Joly a rappelé que le Canada continue de discuter avec les responsables européens de la poursuite du soutien à l’Ukraine. Elle a ajouté que le monde ne peut pas se permettre un mauvais accord, car cela démontrerait que Vladimir Poutine peut profiter d’autres pays, y compris les États-Unis.
« De toute évidence, les Russes prennent note de l’interaction qui s’est produite aujourd’hui, a commenté Mme Joly. Notre objectif est de nous assurer que nous pouvons continuer à soutenir les Ukrainiens et que nous pouvons maintenir une unité très forte du G7 au milieu de toute cette imprévisibilité, et parfois même du chaos. »
Lors de sa visite à Kiev, plus tôt cette semaine, Justin Trudeau a déclaré que le Canada pourrait finir par envoyer des troupes dans la région dans le cadre d’un accord de paix.
Le Canada n’a pas été mentionné comme l’un des pays invités à se joindre à la réunion lorsque le premier ministre britannique Keir Starmer a évoqué l’événement lors de son voyage à Washington pour rencontrer Donald Trump jeudi.
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