Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le négociateur ukrainien Andriï Iermak ont salué dimanche les « bons progrès » dans leurs pourparlers en cours en Suisse sur le plan de Donald Trump pour mettre fin à la guerre avec la Russie.
Les délégations de l'Ukraine et des États-Unis sont réunies depuis plusieurs heures au sein de la représentation américaine à Genève. Du côté américain sont notamment présents Jared Kushner, gendre du président, et le commandant suprême des forces de l'OTAN en Europe, le général Alexus Grynkewich.
M. Rubio a évoqué devant les journalistes la réunion la plus productive et la plus significative jusqu'à présent dans tout ce processus, mais il a reconnu qu'il reste encore du travail.
Nous avons fait de très bons progrès, a déclaré à ses côtés M. Iermak, bras droit du président ukrainien, avant de repartir négocier.
Ils n'ont toutefois donné aucun détail. Les discussions portent sur ce plan américain en 28 points, qui vise à mettre fin au conflit provoqué par près de quatre ans d'invasion russe.
Donald Trump avait donné jusqu'au 27 novembre à son homologue ukrainien pour répondre avant d'indiquer samedi que le plan de paix ne constitue pas sa dernière offre pour régler le conflit.
La version initiale du document avait suscité l'opposition de Kiev et de ses alliés européens, venus dimanche à Genève pour éviter une paix en forme de capitulation.
Offrir aux Russes les territoires occupés
Salué par le président russe Vladimir Poutine, le texte initial reprend plusieurs exigences clés de Moscou : que l'Ukraine lui cède des territoires, accepte de réduire la taille de son armée et renonce à intégrer l'OTAN. Il offre aussi des garanties de sécurité occidentales à Kiev pour prévenir toute nouvelle attaque russe.
Le texte propose aussi la fin de l'isolement de la Russie par rapport au monde occidental avec sa réintégration au G8 et la levée progressive des sanctions.
Volodymyr Zelensky a déclaré qu'il était personnellement reconnaissant à Donald Trump après la publication par le président américain d'un message sur les réseaux sociaux accusant une nouvelle fois Kiev de ne faire preuve d'aucune gratitude.
Les responsables ukrainiens n'ont exprimé aucune gratitude pour nos efforts, a écrit le président américain sur Truth Social, affirmant avoir hérité d'une guerre qui n'aurait jamais dû arriver.
Le rôle de l'Union européenne
À Genève, les délégations américaine, ukrainienne et de pays européens, dont la France, ont multiplié dimanche les rencontres, les Européens cherchant à ne pas être tenus à l'écart des tractations autour du plan.
Réunis au Sommet du G20 à Johannesbourg, 11 pays principalement européens ont estimé samedi dans une déclaration que le plan américain requerra du travail supplémentaire, craignant qu'il ne laisse l'Ukraine vulnérable à de futures attaques.
Le président français Emmanuel Macron s'est entretenu au téléphone avec son homologue ukrainien, tandis que le chancelier allemand Friedrich Merz s'est dit sceptique quant aux chances de parvenir à un accord sur le plan d'ici le 27 novembre.
La tâche consiste désormais à faire du plan [...] un document viable, a encore déclaré M. Merz lors du Sommet du G20 à Johannesbourg. Il a indiqué avoir fait une proposition, actuellement en discussion à Genève, qui pourrait permettre de faire au moins un premier pas jeudi.
Le président finlandais Alexander Stubb a indiqué à l'AFP qu'il avait appelé dimanche son homologue américain, avec la première ministre italienne Giorgia Meloni, afin de discuter du plan pour l'Ukraine.
Présente au Sommet du G20, Giorgia Meloni a déclaré qu'il n'était pas nécessaire de présenter une contre-proposition complète au plan américain. Mme Meloni a affirmé que les discussions étaient à un stade très délicat et constituaient un test de maturité pour l'Europe.
L'Ukraine doit avoir la liberté et le droit souverain de choisir son propre destin. Elle a choisi un destin européen, a quant à elle affirmé la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, soulignant que le rôle central de l'Union européenne doit être pleinement reconnu dans tout plan de paix pour l'Ukraine.
Une réunion au sujet de l'Ukraine des dirigeants des pays de l'UE est prévue lundi, en marge d'un sommet avec des dirigeants africains en Angola, et le président français a annoncé une réunion mardi en visioconférence des pays qui soutiennent l'Ukraine.