Europe

Guerre en Ukraine : Trump déclare avoir « beaucoup de respect » pour Zelensky avant sa visite à Washington

Auteur: admin, Bastien Bouchaud
Février 27, 2025 at 21:48
Donald Trump a reçu le Premier ministre britannique Keir Starmer à la Maison-Blanche jeudi. (SAUL LOEB/AFP)
Donald Trump a reçu le Premier ministre britannique Keir Starmer à la Maison-Blanche jeudi. (SAUL LOEB/AFP)

Donald Trump a complimenté le dirigeant ukrainien lors d'une conférence de presse tenue à l'issue de la visite de Keir Starmer. Un changement de ton bienvenu avant la signature prévue vendredi matin de l'accord sur l'exploitation des minéraux.

La valse des dirigeants européens se poursuit à la Maison-Blanche. Après Emmanuel Macron lundi et avant Volodymyr Zelensky ce vendredi, c'était au tour du Premier ministre britannique de faire escale à Washington jeudi. Keir Starmer, tout comme le Président français, espérait s'appuyer sur sa relation personnelle avec Donald Trump pour infléchir l'approche américaine dans les négociations visant à mettre fin à la guerre en Ukraine.

Il a certainement réussi à séduire le Président américain. Donald Trump a loué ses talents de négociateur et accepté, visiblement ravi, de se rendre à Londres à l'invitation du roi Charles pour une « seconde visite d'Etat historique ». Il s'est toutefois abstenu de prendre des engagements sur les garanties de sécurité que les Etats-Unis pourraient apporter à l'Ukraine et à ses partenaires sur le terrain sur le long terme dans le cadre d'un éventuel accord de paix.

Changement de ton prometteur

Donald Trump a en revanche changé de discours vis-à-vis de l'Ukraine et de son Président. Il a déclaré avoir « beaucoup de respect pour lui », lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre britannique à la Maison-Blanche jeudi. Il a également fait l'éloge du peuple ukrainien et de sa ténacité sur le champ de bataille. « Nous leur avons donné beaucoup d'équipements et d'argent, mais ils se sont battus avec beaucoup de bravoure », a-t-il souligné.

Le Président américain avait déjà prétendu ne pas se souvenir d'avoir jamais qualifié Zelensky de dictateur durant de premiers échanges avec la presse dans le Bureau ovale jeudi. Il a également évoqué la possibilité d'obtenir des concessions territoriales en faveur de l'Ukraine durant les négociations de paix engagées avec Moscou, des commentaires qui pourraient refroidir les ardeurs de la Russie pour parvenir à un accord. « Une grande partie de la cote [ukrainienne, NDLR] a été conquise et nous en discuterons, nous verrons si nous pouvons en récupérer une partie pour l'Ukraine », a indiqué Donald Trump.

Un changement de tonalité prometteur en amont de la visite de Zelensky vendredi. Le Président ukrainien devrait signer un accord sur l'exploitation des ressources naturelles de l'Ukraine, une pièce essentielle aux yeux de Donald Trump pour avancer dans les négociations. L'accord prévoit la création d'un fonds détenu conjointement par les Etats-Unis et l'Ukraine, mais uniquement alimenté par Kiev grâce aux revenus tirés de l'exploitation de ses minéraux et hydrocarbures.

« Gagner la paix »

Donald Trump a proposé sur un séquençage clair sur la suite des négociations. Après la signature de l'accord avec l'Ukraine, il veut avancer rapidement sur une trêve. « Soit ce sera pour bientôt, soit ça n'aura pas lieu du tout », a-t-il déclaré. Pas question de discuter des conditions de la paix avant la suspension des hostilités, a-t-il insisté.

Keir Starmer n'a pas lésiné sur les comparaisons historiques avec la seconde guerre mondiale et les références à Winston Churchill, dont le buste a été réinstallé dans le Bureau ovale par Donald Trump, pour tenter d'amadouer le Président américain. Reprenant la trame utilisée par Emmanuel Macron en début de semaine, il a cherché à convaincre Donald Trump de se montrer implacable face à Moscou. « Nous devons gagner la paix. Il ne peut pas s'agir d'une paix qui récompense l'agresseur ou qui encourage des régimes comme l'Iran », a-t-il déclaré devant la presse.

Le Premier ministre britannique a également affirmé être prêt à « envoyer des troupes sur le terrain, et des avions dans le ciel » pour contribuer à la sécurité de l'Ukraine dans le cadre d'un accord de paix. La rallonge budgétaire annoncée pour l'armée britannique a d'ailleurs été saluée par Donald Trump. A défaut de s'engager à soutenir l'initiative européenne directement ou indirectement, le Président américain a au moins affirmé adhérer à l'article 5 de l'Otan, qui engage les membres de l'alliance à défendre l'un des leurs en cas d'attaque. L'alliance transatlantique est certainement moribonde, mais elle n'a pas encore rendu son dernier souffle.

 

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