
Le président ukrainien souhaite maintenir la pression sur la Russie, alors que Donald Trump appelle à la désescalade. Vendredi, le président américain n'avait pas donné suite à sa demande de lui fournir les missiles de croisière.
Volodymyr Zelensky est catégorique. Son pays a « besoin » de 25 nouveaux systèmes antiaériens américains Patriot pour l'aider à faire face aux frappes russes. Lors d'une conférence de presse, ce lundi, le président ukrainien a déclaré avoir « engagé des discussions avec des entreprises du secteur de la défense » afin « de préparer un contrat pour 25 systèmes Patriot ».
Les batteries Patriot, modernes et très coûteuses, sont considérées comme l'un des meilleurs systèmes d'interception du monde. En juillet dernier, Donald Trump s'était engagé à en fournir à Kiev. Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, avait précisé que l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Finlande, le Canada, la Norvège, la Suède et le Danemark achèteraient lesdites batteries pour les offrir à Kiev. En effet, les Etats-Unis ne fournissent plus à l'Ukraine que des armements payés par les Européens. Par conséquent, explique Volodymyr Zelensky ce lundi, l'argent pour les 25 nouveaux Patriot devra « provenir de l'utilisation des avoirs russes gelés ».
Une rencontre à trois ?
Vendredi, de passage à la Maison-Blanche, le président ukrainien n'avait pas réussi à convaincre Donald Trump de lui fournir des missiles de croisière Tomahawk. Ces armes américaines, qui peuvent parcourir 2.000 kilomètres, auraient permis à Kiev de frapper plusieurs grandes villes à l'intérieur de la Russie. Mais le président américain n'a pas donné son feu vert, redoutant un regain de tension dans ce conflit qu'il cherche à stopper à tout prix. « À mon avis, il ne souhaite pas d'escalade avec les Russes avant de les avoir rencontrés » à Budapest, a jugé Volodymyr Zelensky.
Donald Trump et Vladimir Poutine doivent se retrouver prochainement dans la capitale hongroise pour leur deuxième sommet destiné à trouver une issue à la guerre en Ukraine. Une rencontre à laquelle le président ukrainien se dit prêt à participer. « Si je suis invité à Budapest, s'il s'agit d'une invitation sous la forme d'une rencontre à trois, ou comme on l'appelle, d'une diplomatie itinérante, où le président Trump rencontre Poutine et où le président Trump me rencontre, alors, sous une forme ou une autre, nous nous mettrons d'accord », a déclaré Volodymyr Zelensky.
Rencontre prochaine entre Zelensky et Macron
Selon le président ukrainien, les conditions de la Russie pour aboutir à une paix demeurent inchangées, avec notamment le retrait des forces ukrainiennes de la totalité du Donbass. Vendredi, lors de sa visite à Washington, Volodymyr Zelensky a dit avoir expliqué à ses interlocuteurs américains que « la position de l'Ukraine n'avait pas changé », c'est-à-dire qu'elle rejetait les conditions russes. « Nous n'allons pas donner la victoire aux Russes », a-t-il insisté.
Sur X ce lundi, Volodymyr Zelensky affirme s'être entretenu avec Emmanuel Macron à ce sujet. « Emmanuel et moi avons discuté de tous les aspects diplomatiques actuels et de nos récents contacts avec nos partenaires », écrit-il. « Le moment est venu de faire avancer la situation vers une fin de guerre, et le plus important est de saisir pleinement chaque opportunité et d'exercer une pression adéquate sur la Russie. Faire pression sur celui qui a déclenché la guerre est la clé d'un dénouement », ajoute-t-il, remerciant le chef de l'Etat français et annonçant une rencontre « prochainement » avec ce dernier.
I spoke with President of France @EmmanuelMacron. Now is the right moment to push the situation toward ending the war, and the most important thing is to fully seize every opportunity and apply the right kind of pressure on Russia. Pressuring the one who started the war is the…
— Volodymyr Zelenskyy / Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) October 20, 2025