Le patron de Tesla et SpaceX est intervenu samedi dans un meeting de l'extrême droite allemande. Il a fait l'éloge d'une « nation allemande », vieille « de milliers d'années » et a dénoncé un multiculturalisme, « qui dilue tout ».
« Il est bon d'être fier de la culture allemande, des valeurs allemandes, et de ne pas les perdre dans une sorte de multiculturalisme qui dilue tout. » Elon Musk, le patron de Tesla, SpaceX et X, s'est à nouveau immiscé dans la campagne électorale allemande ce samedi, en intervenant en direct devant plusieurs milliers de sympathisants du parti d'extrême droite « Alternative pour l'Allemagne » (AfD), réunis en congrès à Halle, dans l'est de l'Allemagne.
Le dirigeant a réitéré son soutien à l'AfD, qu'il considère comme « le meilleur espoir pour l'Allemagne ». L'homme le plus riche de la planète a dénoncé un « contrôle trop fort d'une élite mondiale » et estimé que l'AfD devait « se battre, se battre, se battre », notamment « plus d'autodétermination pour l'Allemagne et pour les pays d'Europe et moins de Bruxelles ».
« L'accent est trop mis sur la culpabilité du passé »
Lors d'une intervention vidéo assez décousue, Elon Musk a estimé que « le futur de la civilisation » pouvait dépendre des élections en Allemagne. Il a loué une « nation allemande », vieille de « milliers d'années » et a expliqué avoir lu que Jules César était déjà « impressionné » par la volonté de combattre des tribus germaniques.
Fin décembre, Elon Musk avait déjà choqué une grande partie de la classe politique allemande, en publiant une tribune au vitriol en faveur de l'AfD, avant de mener, début janvier, un échange lunaire avec la candidate de l'AfD à la chancellerie, Alice Weidel. Dans le cadre des élections du 23 février, le parti d'extrême droite est aujourd'hui crédité de 20 à 22 % d'intentions de vote, derrière les conservateurs de la CDU/CSU (28 à 33 %).
Manifestations contre l'extrême droite
Les propos d'Elon Musk interviennent alors que des manifestations contre l'extrême droite ont eu lieu ce samedi dans une soixantaine de villes en Allemagne. Selon la police, environ 40.000 personnes étaient rassemblées à Cologne. A Berlin, quelque 35.000 personnes ont manifesté devant la porte de Brandebourg (100.000 selon les organisateurs), dont beaucoup de familles avec enfants. « La démocratie est sexy », « Jamais plus de fascisme », « Les nazis dehors », proclamaient les panneaux des manifestants. La nuit tombée, ils ont formé une « mer de lumières » avec leurs téléphones portables.
Un durcissement des contrôles
Des slogans visaient aussi le chef du parti conservateur, Friedrich Merz, qui a annoncé vouloir présenter au Parlement une loi durcissant le contrôle aux frontières, après l'attaque au couteau qui a fait deux morts mercredi en Bavière. Le leader de la CDU-CSU préconise un refus d'entrer en Allemagne « pour tous ceux qui ne disposent pas de documents valables ou qui font usage de la libre circulation européenne », un contrôle « durable » des frontières et l'expulsion systématique des demandeurs d'asile déboutés ou dangereux.
D'après plusieurs médias allemands, Friedrich Merz entend présenter ces propositions, « indépendamment de qui les approuvera ». Des propos qui font craindre au parti social-démocrate et aux Verts, que le leader des conservateurs ne soit tenté de rompre « le cordon sanitaire » mis en place par les partis politiques allemands vis-à-vis de l'AfD.
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