Face à la baisse des inscriptions locales, l’Allemagne attire toujours plus d’étudiants étrangers. Selon “Die Zeit”, ils compensent le déclin démographique des universités, tandis que la “Deutsche Welle” souligne leur rôle clé dans l’économie.
En 2024, le nombre d’étudiants étrangers en première année dans les universités allemandes a bondi de 10 %. “Au total, 491 400 étudiants de première année se sont inscrits dans toute l’Allemagne”, rapporte Die Zeit. Une progression qui contraste avec la baisse de 1,1 % des étudiants allemands. Résultat : 30 % de tous les nouveaux inscrits viennent désormais de l’étranger.
Cette dynamique s’observe surtout dans les sciences de l’ingénieur, où les effectifs globaux ont progressé de 3,6 %, ainsi que dans les filières de médecine et de santé. “On a constaté une augmentation plus faible du nombre de nouvelles inscriptions en droit, en économie, en sciences sociales et en sciences humaines”, indique le quotidien. Les étudiants internationaux compensent un déclin démographique : en dix ans, le nombre d’inscriptions allemandes a chuté de 13 %, tandis que celui des étrangers a bondi de 33 %, indique l’Office fédéral de la statistique.
Selon un article de la Deutsche Welle, une étude récente de l’Institut économique allemand (IW) révèle que les étudiants internationaux apportent justement une contribution significative à l’économie allemande. En 2022, les 79 000 étudiants étrangers ayant commencé leurs études en Allemagne devraient, au cours de leur vie, verser près de 15,5 milliards d’euros de plus en impôts et cotisations sociales qu’ils ne recevront en prestations. Joybrato Mukherjee, président du service allemand d’échanges universitaires (DAAD), affirme que ces résultats démontrent que “les étudiants internationaux sont un atout pour [le] pays à bien des égards, académiquement bien sûr, mais aussi économiquement”.
L’Allemagne bénéficie d’un taux de rétention élevé : selon une étude de l’OCDE de 2022, environ 45 % des étudiants étrangers arrivés en 2010 étaient encore présents dix ans plus tard. L’IW estime que le coût de leur formation est amorti si 40 % d’entre eux restent au moins trois ans après l’obtention de leur diplôme.
Attirés par l’absence de frais de scolarité, les étudiants étrangers contribuent également à l’économie pendant leurs études en occupant des emplois à temps partiel. Cependant, l’intégration professionnelle après l’obtention du diplôme peut s’avérer complexe. Younis Ebaid, ingénieur logiciel égyptien diplômé en 2024, a mis huit mois pour décrocher un emploi à temps plein, travaillant entre-temps dans la restauration. Il note que “le principal problème est que les grandes entreprises perdent de l’argent, donc elles ferment de nombreux projets et licencient beaucoup de personnes”.
L’IW recommande une “promotion ciblée de l’immigration” pour mieux intégrer ces diplômés, tout en reconnaissant que former des individus du monde entier renforce les relations internationales et la communauté académique, même si certains choisissent de retourner dans leur pays d’origine.
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