This article is more than
1 year oldI say to the women's rights organizations, to the human rights organizations: You've heard of the rape of Israeli women, horrible atrocities, sexual mutilation - where the hell are you?
— Prime Minister of Israel (@IsraeliPM) December 5, 2023
I expect all civilized leaders, governments, nations, to speak up against this atrocity. pic.twitter.com/eFg3i6Y24h
Que disent les nouveaux témoignages ?
Viols en réunion, mutilations génitales post-mortem… Sur le site du festival Tribe of Nova ou dans les kibboutz, les témoignages attestant d’agressions sexuelles commises par les hommes du Hamas le 7 octobre sont de plus en plus nombreux à faire surface. Ce sont essentiellement des témoins oculaires qui ont pris la parole jusqu’à présent. Certains affirment avoir assisté à des scènes de viols, d’autres, comme les secouristes et les bénévoles de Zaka, ont raconté leurs macabres découvertes sur les lieux des massacres, allant des sous-vêtements arrachés aux objets contondants retrouvés plantés dans les zones génitales.
La parole directe des victimes est plus rare. Nombre d’entre elles seraient décédées et celles qui ont survécu commencent à peine à sortir du silence, à l’image d’Esther, qui a accepté de nous raconter ce qu’elle a subi lors du festival. Selon la police israélienne, citée par la BBC, il existerait d’autres survivantes. Certaines se trouveraient depuis le 7 octobre dans des hôpitaux psychiatriques tant ce qu’elles ont vécu est d’une atrocité inouïe.
Ces derniers jours, à ces témoignages s’en ajoutent de nouveaux, suggérant que des abus sexuels ont également été commis sur des otages. Un médecin qui a pris en charge quelques-unes des 110 personnes libérées a déclaré à Associated Press qu’au moins 10 hommes et femmes avaient été agressés ou abusés sexuellement lors de leur captivité à Gaza. Des récits similaires ont été évoqués mardi lors d’une réunion entre le cabinet de guerre israélien et un groupe composé d’ex-otages et de proches d’otages encore détenus dans l’enclave palestinienne, rapporte la presse israélienne.
La veille, un responsable américain avait assuré que les efforts pour prolonger la trêve à Gaza entre les deux belligérants avaient en partie échoué parce que le Hamas « ne veut pas que les femmes racontent ce qui leur est arrivé pendant leur détention », insinuant des agressions sexuelles.
Où en est l’enquête ?
La police israélienne a annoncé l’ouverture d’une enquête le 14 novembre. Début décembre, un policier a déclaré devant le Parlement israélien que les enquêteurs avaient jusque-là recueilli « plus de 1 500 témoignages choquants et pénibles ». Ils s’appuient également sur les centaines de photos et vidéos prises par les terroristes, les caméras de surveillance et les secouristes lors de l’attaque, ainsi que sur les rapports établis par les médecins légistes sur les corps retrouvés. Lundi, la police a présenté certains éléments de son enquête lors d’une conférence au siège de l’ONU.
La police israélienne se dit convaincue que le Hamas a commis des « viols répétés » mais son enquête se heurte au manque de preuve matérielle. Les prélèvements médico-légaux prouvant un viol n’ont quasiment pas été pratiqués à la suite des massacres, puisque de nombreux corps étaient trop dégradés. En Israël, les enquêteurs travaillent en étroite collaboration avec une commission civile composée de juristes et de militantes créée spécialement pour documenter les crimes sexuels perpétrés le 7 octobre.
Un travail que réalisent également, de façon indépendante, des ONG internationales, à l’image de We are not weapons of war (WWoW). « On peut établir qu’il y a une forme de systématisation dans la commission de ces viols parce qu’on a 22 endroits où il y a eu des violences », a déclaré Céline Bardet, juriste internationale et fondatrice de WWoW, sur RFI ce jeudi. Selon elle, l’enquête doit encore déterminer l’ampleur des violences et s’il y a eu des ordres donnés aux terroristes. De son côté, le Hamas a toujours « rejeté » les accusations, les qualifiant de « mensonges ».
Quelle est la réponse internationale ?
Depuis le début, Israël fustige le silence de la communauté internationale à ce sujet, en pointant particulièrement les ONG de défense des droits des femmes. L’État hébreu a mené des campagnes sur les réseaux sociaux telles que « MeToo à moins que vous ne soyez juive » afin de les exhorter à reconnaître les crimes sexuels et les condamner. La colère a gagné l’étranger puisqu’en France ou aux États-Unis, des manifestations ont eu lieu pour dénoncer l’inaction supposée des organisations féministes.
Il a fallu attendre le 29 novembre pour que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, estime que les « incalculables récits de violences sexuelles durant les actes abominables de terreur du Hamas le 7 octobre doivent faire l’objet d’enquêtes et être poursuivis ». Le président américain, Joe Biden, lui a emboîté le pas en appelant, mardi, à « condamner sans ambiguïté » les violences sexuelles commises par le Hamas.
Dans le viseur d’Israël, ONU Femmes a finalement réagi vendredi 1er décembre. Elle a dit être « consciente des inquiétudes » et avoir rencontré des organisations de femmes israéliennes pour « écouter leurs récits horribles ». « Aucune femme ne devrait se penser négligée ou abandonnée par ONU Femmes », a assuré l’organisation, qui a publié un communiqué pour se dire « alarmée par les nombreux témoignages de violences sexistes et sexuelles durant l’attaque » du Hamas et appeler à « des enquêtes et des poursuites ».
We unequivocally condemn the brutal attacks by Hamas on Israel on 7 October.
— UN Women (@UN_Women) December 2, 2023
We are alarmed by the numerous accounts of gender-based atrocities and sexual violence during those attacks.
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