Les forces de sécurité israéliennes montent la garde dans une rue menant à la résidence du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Césarée, une ville côtière du centre d'Israël, le 19 octobre 2024. © Jack Guez, AFP
Vers une nouvelle escalade militaire ? Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé le Hezbollah libanais d'avoir tenté de l'assassiner et menacé de faire payer un "prix élevé" à l'Iran et ses alliés, après qu'un drone a visé sa résidence privée samedi 19 octobre.
Ces accusations amplifient les craintes d'une escalade militaire au Moyen-Orient, alors qu'Israël a maintes fois menacé de riposter à une attaque de missiles de l'Iran, son ennemi juré, le 1er octobre, et mène la guerre au Hamas à Gaza et au Hezbollah au Liban.
Malgré les coups dévastateurs infligés à ces deux mouvements islamistes avec la mort de leurs dirigeants, tués par Israël, ces alliés de l'Iran ont juré de continuer le combat contre l'ennemi israélien.
Samedi, un drone a été lancé vers la résidence privée de Benjamin Netanyahu à Césarée (centre), mais ni Benjamin Netanyahu ni son épouse ne s'y trouvaient, a indiqué le bureau du Premier ministre, alors que l'armée a dénombré au moins 115 projectiles tirés du Liban voisin.
"Le Hezbollah, allié de l'Iran qui a tenté de m'assassiner, moi et ma femme, aujourd'hui (samedi), a fait une regrettable erreur", a réagi Benjamin Netanyahu dans un communiqué. "Je dis aux Iraniens et à leurs partenaires de l'axe du Mal : quiconque fait du mal aux citoyens de l'État d'Israël paiera un prix élevé pour ça", a-t-il ajouté.
The attempt by Iran’s proxy Hezbollah to assassinate me and my wife today was a grave mistake.
— Benjamin Netanyahu - בנימין נתניהו (@netanyahu) October 19, 2024
This will not deter me or the State of Israel from continuing our just war against our enemies in order to secure our future.
I say to Iran and its proxies in its axis of evil:…
"Nous sommes devenus des morts-vivants"
La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une offensive dévastatrice à Gaza. Le lendemain, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël, en soutien au Hamas.dfsf
Dans la bande de Gaza, "plus de 400 morts", dont des femmes et des enfants, ont été trouvés depuis le 6 octobre dans le nord du territoire palestinien, où l'armée israélienne mène une offensive aérienne et terrestre, selon la Défense civile, liée au Hamas. Israël affirme que le Hamas cherche à y reconstituer ses forces.
"Chaque jour, chaque heure, il y a un massacre. Voilà ce qu'est devenue notre vie, nous sommes devenus des morts-vivants", dit Nasser, un Palestinien, devant l'hôpital Al-Aqsa de Deir el-Balah (centre), où ont été transportées des victimes palestiniennes.
Le directeur de l'hôpital indonésien à Beit Lahia (Nord), Marouane Sultan, a accusé l'armée israélienne d'avoir bombardé son établissement. "Les chars israéliens ont encerclé l'hôpital, coupé l'électricité et tiré des obus." Deux patients sont morts, selon le ministère de la Santé du Hamas, mouvement qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.
"Profonde inquiétude" des familles des otages
Réunis en Italie, les ministres de la Défense du G7 ont demandé "une augmentation significative et durable" de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, où les 2,4 millions d'habitants sont assiégés par Israël et menacés de famine selon l'ONU.
Ils ont en outre appelé "l'Iran à s'abstenir de fournir un soutien au Hamas, au Hezbollah, aux Houthis (rebelles yéménites) et autres acteurs non étatiques, et à s'abstenir de prendre toute mesure supplémentaire susceptible de déclencher un processus d'escalade incontrôlé".
Vendredi, au surlendemain de la mort du chef du Hamas, Yahya Sinouar, tué par des soldats israéliens dans la bande de Gaza, la branche armée du mouvement a affirmé que le combat contre Israël continuerait "jusqu'à la libération de la Palestine".Yahya Sinouar est considéré comme le cerveau de l'attaque du 7 octobre 2023 ayant entraîné la mort de 1 206 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels, incluant les otages morts en captivité. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque, 97 sont toujours otages à Gaza dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée.
Les familles des otages, tout en saluant la mort de Sinouar, ont exprimé leur "profonde inquiétude" sur le sort de leurs proches.
Le Hamas a affirmé que les otages ne seraient pas libérés avant "l'arrêt" de l'offensive israélienne à Gaza qui a coûté la vie à au moins 42 519 Palestiniens, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas.
Après près d'un an d'échanges de tirs frontaliers avec le Hezbollah et après avoir affaibli le Hamas à Gaza, l'armée israélienne a déplacé mi-septembre le front de la guerre au Liban. Israël dit vouloir neutraliser le Hezbollah dans le sud du Liban pour permettre le retour chez eux de quelque 60 000 déplacés du nord d'Israël, cible des roquettes de ce mouvement.
Au Liban, l'armée israélienne a dit avoir frappé des caches d'armes et un centre du renseignement du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth. Des frappes ont aussi visé l'est et le sud du Liban, des fiefs du Hezbollah.
Une autre frappe, qui a fait deux morts, a touché l'autoroute reliant Beyrouth au nord du Liban, selon les autorités, dans une zone chrétienne épargnée jusque-là.
Le Hezbollah a lui revendiqué des tirs de roquettes sur le nord d'Israël. Les secours israéliens ont fait état d'un mort par les débris d'une roquette près d'Acre (Nord).
Outre les bombardements aériens, l'armée israélienne mène depuis le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud du Liban, où est déployée une force de maintien de la paix de l'ONU, qui a accusé les soldats israéliens d'avoir ciblé certaines de ses positions.
Au moins 1 418 personnes ont été tuées au Liban depuis l'intensification des frappes israéliennes le 23 septembre, d'après un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.
Avec AFP
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