En visite d'Etat jeudi et vendredi, le chef de l'Etat français a assuré que l'Europe répliquerait aux taxes américaines sur l'acier et l'aluminium ainsi que sur d'autres produits de manière réciproque.
L'Europe va répliquer à l'agression commerciale américaine. A peine de retour d'un voyage express à Washington en début de semaine où il a rencontré Donald Trump, Emmanuel Macron a confirmé, ce vendredi, que l'Union européenne prévoyait de taxer l'acier et l'aluminium américain.
A l'occasion d'une visite d'Etat au Portugal, jeudi et vendredi, le chef de l'Etat français a déclaré que si les droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium « sont confirmés, les Européens répondront et donc il y aura des tarifs réciproques. Parce qu'il faut qu'on se protège, qu'on se défende ». « Nous n'avons pas en quelque sorte à être faibles face à ces mesures », a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse aux côtés du Premier ministre portugais, Luís Montenegro.
Mercredi soir, le président américain avait aussi annoncé qu'il comptait appliquer des droits de douane de 25 % sur tous les produits de l'UE à partir du 2 avril prochain. « Si début avril, comme cela a été annoncé, des tarifs étaient mis sur les produits européens à cette hauteur-là, les Européens auront à répondre », a assuré le chef de l'Etat français. « Bien sûr que l'Europe devra réagir sur l'application de tarifs, du même montant ou semblables », a abondé le Premier ministre portugais, ajoutant que cela « n'aurait aucun sens de ne pas faire la même chose, rendre la pareille ».
La guerre des tarifs
La veille, au Cap, à l'occasion de la réunion des ministres des Finances du G20 , le ministre français de l'Economie, Eric Lombard avait aussi assuré que l'UE « fera de même » si « les Américains maintiennent des hausses de droits de douane ». « Même si c'est défavorable à l'intérêt général, nous devons, nous aussi, protéger nos intérêts et les intérêts des pays de l'Union », avait-il expliqué.
« Les guerres tarifaires conduisent à l'inflation, aboutissent à une moindre croissance et ne sont pas une solution. C'est d'ailleurs ce que l'on a dit au ministre Scott Bessent » lors d'une réunion, également au Cap, des ministres des finances du G7, à laquelle a participé en visioconférence le secrétaire au Trésor américain, a relaté le ministre français. « En matière tarifaire, nous avons des équilibres, a jugé Eric Lombard. Les Etats-Unis souhaitent que l'on en reparle, nous allons en reparler. »
Se profile donc une réelle guerre des tarifs si l'une et l'autre partie maintiennent leurs intentions. « Les mesures de rétorsion douanières de l'Union européenne contre les Etats-Unis seraient une mauvaise idée pour les Européens. De telles mesures augmenteraient les coûts des intrants pour les entreprises manufacturières européennes à un moment où de nombreux secteurs sont déjà en difficulté en raison des prix élevés de l'énergie et de la concurrence croissante de la Chine », estime Agathe Demarais, chercheuse en économie et géopolitique à l'European Council on Foreign Relations. A ses yeux, les droits de douane de rétorsion agiraient également comme une taxe sur les consommateurs européens, alimentant l'inflation à un moment où le coût de la vie est déjà leur principale préoccupation.
Richard Hiault
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