Au-delà des rivalités entre réformistes et conservateurs, le conclave à venir permettra de déterminer si l’Église catholique est prête à se doter d’un nouveau pape non européen.
« Il nous a montré qu’il n’y a pas de limite », lance Yolanda, une fidèle mexicaine, en référence aux origines sud-américaines du pape François, mort lundi à 88 ans.
Dès la première journée de son pontificat, en 2013, Jorge Mario Bergoglio avait marqué l’histoire en devenant le premier pape originaire du continent américain.
Au lendemain de sa mort, alors que les funérailles puis le conclave qui désignera son successeur se préparent, la question revient fréquemment : de quelle région du monde viendra le prochain souverain pontife?
Parmi les noms qui circulent pour succéder à François, celui de l’Italien Pietro Parolin, responsable de la diplomatie du Vatican, revient souvent.
Le dernier souverain pontife originaire de son pays était Jean-Paul Ier, qui n’a régné que trois mois à la tête du Vatican, en 1978. Son successeur, Jean-Paul II, était polonais et a été suivi de Benoît XVI, un Allemand.
Malgré tout, l’Italie a largement été représentée au sein de l’Église catholique : 217 des 266 papes étaient originaires de ce pays.
Caroline, une Française de passage à Rome, croit donc qu’il faut suivre l’exemple de l’élection de François en 2013 et donner sa chance à un candidat venu d’un autre continent que le sien.
Cette ouverture vers le Sud, j’espère que ça va se poursuivre avec un pape qui ne vient pas d’Europe, lance-t-elle.
Sur les quelque 1,4 milliard de catholiques dans le monde, une minorité se trouve aujourd’hui en Europe.
À quelques kilomètres de là, devant la basilique Sainte-Marie-Majeure, là où sera inhumé le pape François, Timothy, un croyant venu du Ghana, abonde dans le même sens.
La papauté n’appartient pas à l’Europe, elle est au monde.
Une citation deTimothy, fidèle du Ghana
Un cardinal de son pays, Peter Turkson, ainsi que son collègue de Guinée, le cardinal Robert Sarah, font partie des candidats potentiels en vue du conclave qui se tiendra d’ici trois semaines dans la chapelle Sixtine.
La diversité du conclave
Pour moi, c’est égal; l’important, c’est que l'œuvre soit perpétuée, assure le prêtre guinéen Hermel Tonato.
Il souligne que, peu importe l’origine du prochain pape, l’Église a déjà commencé à se diversifier. Ainsi, pendant son pontificat, François a nommé de nouveaux cardinaux dans des régions qui n’avaient jamais été représentées.
Ce qui est certain, c’est qu’il a cherché des profils pastoraux, en phase avec le terrain […]. Ce sont des gens qui sont réputés pour avoir une connexion plus directe avec leur peuple, comme lui l’a toujours conservée, explique l’experte du Vatican pour le journal La Vie, Marie Lucile Kubacki.
Des pays comme la Mongolie et l’archipel des Tonga, dans le Pacifique, se sont par exemple vu attribuer des cardinaux, alors que d’autres pays, où les catholiques sont beaucoup plus nombreux, comme la Bolivie, n’en ont pas en ce moment.
L’Église est universelle, alors il faut qu’elle soit plus présente, plus représentée par l'intermédiaire des responsables que sont les cardinaux, qui vont se rassembler bientôt pour choisir le prochain pape… Il y a ce désir d’universalité qui a habité le cœur de François jusqu’à sa mort, croit le prêtre Hermel Tonato.
Il reste que, sur les 135 cardinaux qui auront droit de vote au conclave, 53 sont européens et 18 sont africains.
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