À peine arrivé en France, les problèmes s'accumulent pour Shein. Alors que le géant chinois de la fast-fashion a ouvert mercredi 5 novembre sa toute première boutique physique dans l'Hexagone, au BHV à Paris, le chef du gouvernement Sébastien Lecornu a annoncé une procédure de "suspension" de la plateforme chinoise, "le temps" que cette dernière se conforme aux lois du pays. Cette annonce intervient en plein scandale lié à la vente de poupées sexuelles ressemblant à des fillettes.
"Sur instruction du Premier ministre, le gouvernement engage la procédure de suspension de Shein, le temps nécessaire pour que la plateforme démontre aux pouvoirs publics que l'ensemble de ses contenus soient enfin en conformité avec nos lois et règlements", a détaillé Matignon dans un communiqué transmis à l'AFP. "Un premier point d'étape devra être fait par les ministres dans les 48 prochaines heures."
Suspension des ventes de la "marketplace"
Dans la foulée, l'entreprise de vente en ligne a annoncé la suspension des ventes de sa "marketplace" en France, c'est-à-dire les produits proposés en ligne par des vendeurs tiers. "Cette mesure permet de mener une revue approfondie pour garantir le plein respect de la loi française et les plus hauts standards en termes de protection du consommateur", a indiqué le groupe dans un communiqué.
Shein a fait ce choix "à la suite de préoccupations liées à certaines mises en ligne effectuées par des vendeurs tiers indépendants", peut-on y lire. Une source proche du dossier précise à l'AFP que cette annonce est indépendante de la décision du gouvernement d'engager une procédure de suspension de la plateforme Shein en France. Une décision dont le géant chinois dit prendre acte, précisant vouloir "engager dans les plus brefs délais un dialogue avec les autorités françaises".
"Nous prenons acte de l'annonce faite aujourd'hui par le gouvernement. La sécurité de nos clients et l'intégrité de notre 'marketplace' sont nos priorités absolues", explique dans un communiqué Quentin Ruffat, porte-parole de Shein en France.
Régulièrement pointé du doigt par les associations de défense, critiques de son modèle à bas coût, l'entreprise est désormais au cœur d'un nouveau scandale concernant la vente de poupées sexuelles à l'effigie d'enfant. Le parquet de Paris a annoncé lundi l'ouverture d'une enquête en France.
Avec AFP et Reuters