ENTRETIEN EXCLUSIF - Un budget de la Sécu « contraire aux intérêts de la France », la place du RN dans l’arc républicain, l’absence d’un projet de « sursaut national » à droite… L’ancien premier ministre craint que « plus cette situation dure, plus les Français se tournent vers les extrêmes ».
Par Claire Conruyt, Emmanuel Galiero et Jim Jarrassé
LE FIGARO. - En 2007, vous affirmiez être à la tête d’un État « en faillite ». Quel regard portez-vous sur la France, aujourd’hui ?
FRANÇOIS FILLON. - En 2017, j’ai appelé à voter Emmanuel Macron. Jamais je n’aurais pu imaginer que huit ans après le pays soit dans une telle situation : Emmanuel Macron, c’est 1 milliard de dettes supplémentaires par jour ouvrable. Certes, depuis François Mitterrand, tous les présidents de la République ont accru le déficit et accumulé la dette. Le gouvernement que j’ai dirigé n’a pas échappé à ce travers. Tous nous avons été amenés à gérer des crises comme les pompiers éteignent les incendies. Tous nous avons cru que la croissance permettrait de réduire l’endettement. Ce faisant, nous avons négligé la question démographique, la désindustrialisation de l’Europe en général et de la France en particulier. Nous avons sous-estimé les conséquences d’une fiscalité et d’une réglementation excessives qui ont détruit notre compétitivité en laissant le…
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