ENTRETIEN - Emmanuel Macron aborde sa visite en Chine, du 3 au 5 décembre, sans aucune illusion sur sa capacité à faire fléchir Xi Jinping sur le plan économique, analyse le sinologue. Notre pays, seul, n’a en effet plus les moyens d’imposer un rapport de force avec Pékin, ajoute-t-il.
Par Ronan Planchon
Emmanuel Lincot est professeur à l’Institut catholique de Paris et directeur de recherche à l’Iris.
LE FIGARO. - Face à l’offensive chinoise sur les véhicules électriques et plus largement sur les technologies stratégiques, Emmanuel Macron va-t-il, lors de ce déplacement à Pékin et Chengdu, sonner le tocsin d’un réarmement commercial ?
Emmanuel LINCOT. - Il y a une volonté de Bruxelles de mieux s’armer juridiquement face aux mesures de rétorsion chinoises, par exemple sur l’approvisionnement en terres rares. Mais les Chinois sont aujourd’hui en position de force dans presque tous les domaines. Une réponse globale et uniforme est vouée à l’échec, tant les rapports de force sont asymétriques. Il faut donc procéder au cas par cas et constituer des coalitions d’États membres par secteur.
Dans l’automobile, par exemple, la France et l’Allemagne ne partagent absolument pas la même optique. En revanche, sur l’intelligence artificielle ou d’autres technologies émergentes, une position commune…