À quelques jours de l’élection présidentielle, les opinions sont plus partagées que jamais dans les « swing states », ces sept États clés qui peuvent basculer d’un côté comme de l’autre. Des dynamiques jusqu’ici bien établies semblent même s’inverser.
Qui remportera l’élection présidentielle américaine ? C’est la question que tout le monde se pose, alors que le scrutin de mardi est annoncé comme particulièrement serré. Et même si les sondeurs tentent de jouer les devins, une donnée vient rendre leur travail particulièrement difficile : à quelques jours du 5 novembre, 10 % des électeurs sont susceptibles de changer d’avis.
Preuve de cette incertitude, les enquêtes d‘opinion varient beaucoup d’une agence à l’autre. Selon une enquête d’Harris X et Forbes publiée jeudi, Kamala Harris dispose d’une légère avance dans chacun des sept Etats-pivots, tandis qu’à en croire un sondage d’AtlasIntel dévoilé samedi, c’est Donald Trump qui serait en tête dans tous les « swing states ».
D’après les chiffres du think tank « Data for Progress », le candidat républicain est en tête d’un point dans cet État du sud-ouest américain, avec 48 % des intentions de vote, contre 47 % pour Kamala Harris. Ces chiffres sont inversés pour CNN, selon un sondage publié mercredi concernant les Américains susceptibles d’aller voter - et non pas l’ensemble des personnes inscrites sur les listes électorales. Il montre une progression de la vice-présidente par rapport aux enquêtes du mois d’août, notamment chez les femmes, les jeunes et les Latino-Américains.
La moyenne des sondages dressée par le site 538 montre, elle, un écart de 2,5 points entre les deux candidats en faveur de Donald Trump, qui s’est creusé tout au long du mois d’octobre.
La plupart des sondages donnent Donald Trump en tête en Caroline du Nord, un État qu’il avait déjà remporté en 2020. Selon Fox News - une chaîne conservatrice qui soutient sans conteste le candidat républicain - celui-ci mènerait de deux points (49 % contre 47 %). Le site 538, qui fait la moyenne de tous les sondages, donne le milliardaire en avance d’1,6 point.
Les chiffres de CNN, publiés jeudi, vont dans le sens inverse en montrant que Kamala Harris a pris une légère avance dans cet État de l’Est, où elle était pourtant au coude à coude avec le milliardaire républicain le mois dernier. Elle se maintient à 48 % des intentions de vote mais son rival, lui, perd un point (47 %). Une particularité est à souligner : comparé au mois de septembre, les interrogés sont plus nombreux à dire qu’ils glisseront un bulletin Kamala Harris pour faire barrage à Donald Trump et moins nombreux à voter pour la candidate seulement parce qu’ils lui sont favorables.
La situation est très incertaine dans le Nevada. Le think tank « Data for Progress » voit la vice-présidente arriver en tête de deux points devant Donald Trump (49 % contre 47 %), quand les chiffres de l’Emerson College, dévoilés vendredi, la donnent gagnante par un point (48 % à 47 %).
En revanche, un sondage de CNN montre que chez les citoyens susceptibles d’aller voter, 48 % soutiennent l’ancien président républicain, contre 47 % pour Kamala Harris. La moyenne établie par le site 538 montre un écart très faible entre les deux candidats depuis le mois d’août (souvent moins d’un point). Le 1er novembre, il s’établissait à 0,6 point en faveur de Donald Trump.
Selon un sondage du Washington Post, l’écart entre Kamala Harris et Donald Trump était d’un point vendredi, avec la candidate démocrate en tête. Elle obtient 48 % chez les votants ou ceux susceptibles de voter, contre 47 % pour le républicain. Selon ce même sondage, les Américains ayant choisi le vote par anticipation ont pour une très grande majorité (63 %) donné leur voix à l’actuelle vice-présidente. En revanche, chez ceux qui ne se sont pas encore exprimés, 52 % ont l’intention de mettre un bulletin au nom du milliardaire dans l’urne.
Le think tank « Data for Progress » voit l’ancienne procureure de Californie avec deux points d’avance sur son concurrent, à 50 % contre 48 %. En revanche, d’après Fox News, CNN et CBS/Yougov, dont les chiffres datent de mercredi, les deux candidats sont au coude à coude, avec entre 48 et 49 % chacun, selon les enquêtes. Les sites agrégeant tous les sondages (comme RealClear Polling ou 538) constatent, eux, une inversion de la dynamique, avec un Donald Trump prenant la tête dans cet État, à quelques jours du scrutin.
L’écart est tellement serré que la dynamique s’inverse d’un sondage à l’autre dans cet État longtemps acquis à Donald Trump - mais où Joe Biden l’avait emporté avec une très courte avance en 2020. Selon des chiffres publiés vendredi par « Data for Progress », Kamala Harris part légèrement favorite en Géorgie, avec 49 % des interrogés se déclarant en sa faveur contre 48 % pour Donald Trump.
En revanche, un sondage dévoilé la veille par CNN donne le candidat républicain en avance d’un point sur sa rivale démocrate (48 % contre 47 %). Ces chiffres étaient inversés en août. À en croire les agrégateurs de sondages, c’est toujours le républicain qui est en tête dans l’État aux 16 grands électeurs, à quelques jours du scrutin.
Dans cet État du nord des États-Unis, frontalier avec le Canada, l’avance de Kamala Harris se dessine dans la plupart des sondages. Selon CNN, dont les chiffres datent de mercredi, la démocrate a même cinq points d’avance sur Donald Trump. Le même jour, un sondage de Fox News accordait à la vice-présidente deux points d’avance (à 48 % contre 46 %). D’après les chiffres du Washington Post dévoilés jeudi, Donald Trump est en tête chez les personnes inscrites sur les listes électorales (47 % contre 45 %), mais c’est Kamala Harris qui l’emporte de peu chez les personnes susceptibles d’aller voter (47 % contre 46 %).
Dans le Wisconsin, voisin du Michigan, la plupart des sondages donnent toujours Kamala Harris en tête. Selon CNN, dont les chiffres datent de mercredi, la démocrate parviendrait même à décrocher 51 % des votes, contre 45 % pour Donald Trump. Un total qui grimpe même à 52 % chez les Américains « extrêmement motivés pour voter ». La moyenne, établie par le site 538 qui s’appuie sur tous les sondages, donne un avantage bien moins marqué à l’ancienne procureure de Californie, à seulement 0,6 point de son adversaire.
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