Le procès de Ryan Routh, accusé d'avoir tenté d'assassiner Donald Trump sur un parcours de golf en Floride pendant la campagne de la dernière élection présidentielle, s'ouvre jeudi, braquant un peu plus les projecteurs sur le problème de la violence politique aux États-Unis au lendemain du meurtre d'un activiste d'extrême droite.
Ryan Routh, 59 ans, a plaidé non coupable de cinq chefs d'accusation retenus contre lui par la justice fédérale, dont celui de tentative d'assassinat d'un candidat à la présidence.
Il risque la réclusion criminelle à perpétuité.
Son procès s'ouvre alors que Charlie Kirk, fervent soutien de Donald Trump, très influent auprès des jeunes conservateurs, a été abattu en pleine conférence dans une université de l'Utah, replongeant le pays dans le tourbillon des violences politiques.
Donald Trump, qui a gracié ses partisans condamnés ou accusés de violences lors de l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021 dès son retour à la Maison-Blanche en janvier dernier, a lui-même a été la cible de deux tentatives d'assassinat pendant la campagne présidentielle de 2024.
Le parquet accuse Ryan Routh de s'être embusqué avec un fusil près du vert du sixième trou du Trump International Golf Club à West Palm Beach (Floride) dans l'intention de tuer le candidat républicain alors que celui-ci jouait au golf le 15 septembre 2024.
Un agent des services secrets a repéré le suspect et son fusil dépassant d'une clôture et a ouvert le feu, forçant Ryan Routh à prendre la fuite sans tirer, selon l'acte d'accusation.
Ryan Routh a été arrêté l'après-midi même après avoir été contrôlé par la police sur une autoroute de la Floride.
L'incident est survenu environ deux mois après que Donald Trump a été blessé à l'oreille par un tireur embusqué lors d'un rassemblement de campagne en Pennsylvanie. Le tireur a été abattu sur place.
Cycle de violences politiques
Ryan Routh, propriétaire d'une entreprise de construction en difficulté financière à Hawaï, a par le passé pris des positions publiques en faveur de Taïwan ou de l'Ukraine.
En juillet, il a déclaré à la juge fédérale Aileen Cannon qu'il ne faisait pas confiance à un inconnu pour parler en son nom et qu'il se défendrait donc lui-même. Ses deux anciens avocats commis d'office l'assistent uniquement dans les démarches logistiques.
Le jury, composé de sept femmes et de cinq hommes, écoutera jeudi les déclarations liminaires du procès.
Les États-Unis font face depuis la première élection de Donald Trump, en 2016, au pire cycle de violences politiques depuis les années 1970. Outre l'assaut du Capitole, qui visait à empêcher la certification de la victoire de Joe Biden en 2020 et qui a fait quatre morts, dont un policier, plusieurs responsables républicains comme démocrates ont été assassinés ou victimes de tentatives d'assassinat pendant cette période.
Donald Trump a encore fait monter la tension depuis sa réélection, notamment en déployant les soldats de la Garde nationale à Los Angeles et à Washington au nom de la lutte contre la criminalité, et en menaçant d'étendre cette pratique à d'autres villes dirigées par des démocrates qui résistent à la traque des immigrés clandestins par la police fédérale, comme Chicago.
Aileen Cannon, la juge au procès de Ryan Routh, avait été chargée d'instruire les poursuites intentées contre Donald Trump pour avoir conservé des documents classifiés dans sa résidence floridienne de Mar-a-Lago à l'issue de son premier mandat.
Nommée par l'actuel président en 2020, elle avait classé l'affaire avant même que celle-ci n'atteigne le stade du procès.
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