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Donald Trump réitère son intention d’annexer le Canada

Auteur: admin Source: Radio Canada
Février 9, 2025 at 20:14
Le président américain répète depuis le mois de novembre qu'il souhaite que le Canada devienne le 51e État américain. PHOTO : AFP VIA GETTY IMAGES / JASON REDMOND
Le président américain répète depuis le mois de novembre qu'il souhaite que le Canada devienne le 51e État américain. PHOTO : AFP VIA GETTY IMAGES / JASON REDMOND

Le premier ministre Justin Trudeau a affirmé vendredi que le président américain Donald Trump a l'intention « d'absorber » le Canada.

Lors d’une entrevue accordée à la chaîne américaine Fox News avant le début du Super Bowl LIX, le président américain Donald Trump a déclaré qu’il souhaite sérieusement que le Canada devienne le 51e État des États-Unis. Il a ainsi répété une intention qu’il exprime régulièrement depuis la fin du mois de novembre.

M. Trump a répondu : Oui, c'est vrai lorsque l’animateur Bret Baier lui a demandé si son idée d’annexer le Canada est bien réelle.

 

Donald Trump, poing en l'air, sur un terrain de football.
Le président américain Donald Trump est à La Nouvelle-Orléans, en Louisiane, dimanche pour la soirée du Super Bowl. Il a préalablement accordé une entrevue à la chaîne Fox News, qui diffuse la partie. PHOTO : ASSOCIATED PRESS / BEN CURTIS  

Il a de nouveau prétendu que les États-Unis versent 200 milliards de dollars par année à leur voisin du Nord et qu'il serait d'accord pour subventionner le Canada s'il était un État américain, une référence apparente au déficit commercial entre les deux pays.

Selon Statistique Canada, l'excédent commercial global du Canada avec les États-Unis s'est élevé à 94,4 milliards en 2023, principalement en raison des exportations de pétrole.

Durant l’entrevue accordée à Fox News, M. Trump a également déclaré que le Canada et le Mexique n'ont pas pris suffisamment de mesures pour éviter les tarifs douaniers qu'il menace d'imposerNon, ce n'est pas suffisant, a-t-il affirmé. 

« Pas de plan pour envahir le Canada », dit Mike Waltz

Je ne crois pas qu'il y ait un plan pour envahir le Canada, a pour sa part déclaré Mike Waltz, le conseiller à la Sécurité nationale de Donald Trump, plus tôt dimanche à l'émission Meet the Press, diffusée sur NBC News. Il a cependant ajouté que les États-Unis souhaitent réaffirmer leur leadership de l'Arctique au canal de Panama.

S'étant fait demander si les États-Unis ont l'intention d'annexer le Canada, M. Waltz a d'abord répondu en mentionnant que de nombreux Canadiens ne sont pas contents des dix dernières années de gouvernance libérale et progressiste de [Justin] Trudeau. Il a ensuite précisé qu'il ne croit pas qu'il y ait un plan pour envahir le Canada.

Le conseiller à la Sécurité nationale a cependant expliqué que les États-Unis ont l'intention de réaffirmer leur leadership dans l'hémisphère occidental, de l'Arctique jusqu'au canal de PanamaC'est ce à quoi nous assistons présentement, a-t-il déclaré lors d'un entretien avec l'animatrice Kristen Welker.

 

Le président américain Donald Trump est accompagné du conseiller à la Sécurité nationale Michael Waltz.
Le président américain Donald Trump accompagné du conseiller à la Sécurité nationale Mike Waltz (à droite) lors d'une réunion dans le bureau ovale de la Maison-Blanche, le 4 février 2025 à Washington. PHOTO : GETTY IMAGES / ANNA MONEYMAKER

 

Du Groenland à la sécurité de l'Arctique en passant par le canal de Panama, il faut que tout cela revienne sous l'égide des États-Unis. Les États-Unis ont évité [toute action dans] leur propre hémisphère – où nous avons l'énergie, la nourriture et les minéraux essentiels – pendant bien trop longtemps, et vous voyez une réaffirmation du leadership du président Trump, a-t-il résumé.

Mike Waltz répondait aux propos du premier ministre du Canada, Justin Trudeau, qui, dans une allocution prononcée vendredi à Toronto devant un parterre de gens d'affaires, a déclaré que le président Donald Trump veut vraiment annexer le Canada et en faire le « 51e État » américain.

Le premier ministre fédéral a aussi souligné que les États-Unis ont besoin de plusieurs ressources canadiennes, y compris l'énergie et les minéraux critiques.

M. Trump a en tête que le moyen le plus simple d'y parvenir est d'absorber notre pays, et c'est une réalité, a affirmé M. Trudeau lors de la réunion nommée sommet Canada–États-Unis.

L'idée du « 51e État » a d'abord émergé lors d'un souper à Mar-a-Lago le 29 novembre dernier entre Donald Trump, Justin et Trudeau et Dominic LeBlanc. Ces deux derniers s'étaient envolés pour la Floride peu après que M. Trump eut annoncé son intention d'imposer des tarifs douaniers sur les exportations canadiennes aux États-Unis.

 

Justin Trudeau est assis à côté de Donald Trump.
Le premier ministre Justin Trudeau s'est rendu à Mar-a-Lago, en Floride, le 29 novembre 2024 pour y rencontrer le président désigné Donald Trump. PHOTO : TIRÉE DU COMPTE X DE JUSTIN TRUDEAU 

L'ambiance qui a régné lors de ce souper a été « cordiale » et « chaleureuse ». Les politiciens canadiens ont alors interprété cette suggestion comme une boutade. C’est sûr qu’il y avait des blagues, c’était une soirée sociale, a raconté le ministre Dominic LeBlanc, qui était présent à la table au côté de M. Trudeau.

Toutefois, ce qui a d'abord été perçu comme une simple blague s'est peu à peu transformé en véritable menace : le président Trump a répété ad nauseam sur son réseau Truth Social son intention d'annexer son voisin du Nord, en plus de qualifier le premier ministre Justin Trudeau de « gouverneur du Canada ».

Velléités expansionnistes

De plus, les velléités expansionnistes du président américain ne se limitent pas au Canada puisque depuis qu'il a été élu président des États-Unis, le 5 novembre dernier, Donald Trump a également jeté son dévolu sur le Groenland et sur le canal de Panama.

En ce qui concerne le Groenland – un territoire qui appartient au Danemark –, Donald Trump a déclaré qu'il veut acheter cette île pour des raisons de sécurité nationale et de liberté dans le monde, [car] les États-Unis estiment que la propriété et le contrôle du Groenland sont une nécessité absolue.

Donald Trump fils, l'aîné du président, s'était d'ailleurs rendu au Groenland début janvier pour une visite privée de quelques heures, relançant ainsi les conjectures au sujet des intentions d'annexion de ce territoire.

Devant les déclarations de Donald Trump, les classes politiques groenlandaise et danoise ont été unanimes et ont catégoriquement refusé de céder aux convoitises américaines.

 

Un avion qui porte l'inscription Trump circule sur une piste d'atterrissage devant un paysage enneigé le 7 janvier 2025.
L'avion qui transportait Donald Trump fils a atterri à Nuuk le 7 janvier 2025 pour une visite de quelques heures. PHOTO : GETTY IMAGES / EMIL STACH/RITZAU SCANPIX/AFP

 

Le premier ministre du territoire danois, Múte B. Egede, avait répondu en disant que le Groenland n'est pas à vendre mais qu'il est ouvert aux affaires. Le Groenland, dont l'emplacement est stratégique sur le plan géopolitique, possède de vastes réserves minières et pétrolières inexploitées.

Le ministre danois des Affaires étrangères a quant à lui exclu un rattachement de l'île aux États-Unis. « Trump n'aura pas le Groenland. Le Groenland, c'est le Groenland, et le peuple groenlandais est un peuple au sens du droit international, protégé par le droit international », a-t-il soutenu.

Le canal de Panama, un passage maritime stratégique en Amérique centrale entre l'océan Pacifique et l'océan Atlantique, est également dans la mire de Donald Trump. Ce dernier a déclaré en décembre qu'il comptait reprendre le contrôle du canal afin de contrer l'influence de la Chine.

Le président du Panama, José Raúl Mulino, a aussitôt riposté en disant que « le canal appartient aux Panaméens » et « qu'il n'y a donc aucune possibilité d'entamer quelque type de conversation » que ce soit à ce sujet avec les États-Unis.

Cette semaine, le secrétaire d'État américain Marco Rubio s'est rendu au Panama pour y rencontrer le dirigeant panaméen et lui servir un avertissement : ou bien le gouvernement panaméen réduit l'influence chinoise sur la zone du canal de Panama, ou bien il devra faire face à des représailles potentielles de la part des États-Unis.

 

Avec les informations de Agence France-Presse, Associated Press et Reuters

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