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Ottawa veut diminuer le nombre de résidents temporaires de près de la moitié

Auteur: user avatar admin Source: Radio Canada
Le nombre de résidents temporaires qui seront admis au Canada sera coupé de près de la moitié au cours des prochaines années. (Photo d'archives)  Photo : iStock
Le nombre de résidents temporaires qui seront admis au Canada sera coupé de près de la moitié au cours des prochaines années. (Photo d'archives) Photo : iStock

Nouveauté cette année : les cibles d’immigration sont annoncées dans le budget fédéral.

Le nombre de résidents temporaires qui seront admis au Canada sera réduit de près de la moitié. Il passe de 673 650 à 385 000, de 2025 à 2026; puis à 370 000 pour les deux années suivantes.

C’est ce qu’a annoncé le gouvernement Carney dans son budget 2025. Il s’agit d’une baisse d’environ 43 %.


 

De 2018 à 2024, la part de résidents temporaires dans la population a plus que doublé, passant de 3,3 % à 7,5 %, note-t-on dans le budget.

Ce qui a exercé des pressions sur l’offre de logements, le système de santé et les écoles, affirme le gouvernement fédéral, reconnaissant que ce système n’est plus viable, reconnaît Ottawa.

Les nouvelles cibles réduiront la part de résidents temporaires à moins de 5 % de la population d’ici la fin de 2027.

 

Au cours des dernières années, le système est devenu encore plus difficile à gérer et moins fonctionnel, et le rythme des arrivées a commencé à dépasser la capacité habituelle du Canada à absorber et à soutenir les nouveaux arrivants.

Une citation deExtrait du budget 2025, Un Canada fort

 

Or, certains secteurs économiques et régions éloignées comptent sur ces travailleurs pour fonctionner.

Le Plan des niveaux d’immigration 2026-2028 tiendra compte des industries et des secteurs touchés par les droits de douane ainsi que des besoins propres aux communautés rurales et éloignées, assure le gouvernement.

Cette réduction de l’immigration temporaire se traduira par un coût de 168,2 millions $ sur quatre ans à partir de 2026-2027, puis à 35,7 millions $ ensuite. Il s’agit de la perte nette des frais perçus par le fédéral.

Le gouvernement fait déjà état de certaines améliorations en 2025 : une baisse du tiers des demandes d’asile, une diminution de 50 % des travailleurs étrangers temporaires et de 60 % des nouveaux étudiants internationaux par rapport à 2024.

Cibles de résidents permanents

Les cibles d’admissions de résidents permanents seront, elles, réduites et stabilisées à 380 000 par année pendant trois ans. En 2025, elle était de 395 000.

La part de migrants économiques sera revue à la hausse. Elle passera de 59 % à 64 %. Rappelons que le Québec détermine ses propres seuils d’immigration en matière économique.

 


Ainsi, le nombre d’arrivées de résidents permanents sera stabilisé à moins de 1 % de la population canadienne après 2027.

Par ailleurs, la part d’immigrants francophones hors Québec est appelée à augmenter progressivement, passant de 9 % (30 367) en 2026, à 9,5 % (31 825) puis à 10,5 % (35 125) en 2028, lit-on dans le budget.

Recruter plus de 1000 chercheurs étrangers

La fronde de l’administration Trump contre la science et la fermeture de ses frontières aux étrangers pourraient offrir des occasions professionnelles au nord de la frontière.

Dans le budget, le gouvernement propose une initiative unique et ciblée de recrutement de plus d’un millier de chercheurs étrangers hautement qualifiés au Canada. Leur expertise permettra au Canada d’améliorer sa compétitivité à l’international, estime le gouvernement.

Ainsi, le gouvernement prévoit 1,7 milliard $ pour une série de mesures de recrutement :

  • 1 milliard $ sur 13 ans, à compter de 2025-2026, pour une initiative accélérée de chaires de recherche visant à recruter des chercheurs étrangers d’exception dans les universités canadiennes.

  • 400 millions $ sur sept ans, à compter de 2025-2026, pour garantir que les chercheurs recrutés pour occuper les chaires disposent de l’équipement nécessaire.

  • 133,6 millions $ sur trois ans, à compter de 2026-2027, pour la réinstallation des meilleurs étudiants au doctorat et boursiers de recherches postdoctorales du monde entier.

  • 120 millions $ sur 12 ans, à compter de 2026-2027, pour aider les universités à recruter des professeurs adjoints à l’étranger.

L’administration Trump a récemment fait passer de 215 $ à 100 000 $ le coût d’un visa pour les travailleurs hautement qualifiés (H1-B). Le premier ministre Carney y a vu une occasion et annonce un processus accéléré pour les détenteurs d’un tel visa de ce côté-ci de la frontière.

Par ailleurs, l’effort d’économies dans la fonction publique canadienne sera abaissé à 2 % pour les Instituts de recherche en santé du Canada, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.

Reconnaissance des compétences

Ottawa évalue que la surqualification des immigrants pour leur emploi coûte des milliards de dollars à l’économie canadienne. Le bât blesse surtout dans les secteurs touchés par une pénurie de main-d’œuvre, comme en santé ou dans la construction.

Plus de la moitié des immigrants détenant un baccalauréat ou un diplôme supérieur sont surqualifiés pour leur emploi, constate le gouvernement.

Ainsi, le budget de 2025 prévoit 97 millions $ sur cinq ans, à compter de 2026-2027, pour le Fonds d’action pour la reconnaissance des titres de compétences étrangers. L’annonce a déjà été faite le 27 octobre.

Ottawa mise sur une collaboration avec les provinces et territoires afin de rendre le processus de reconnaissance des titres de compétences étrangers plus équitable, transparent, rapide et uniforme.

Accélérer l’accès à la résidence permanence

Le budget dévoile une initiative unique pour accorder le statut de résident permanent à des personnes protégées admissibles dans les deux prochaines années.

Puisque la vaste majorité de ces personnes ne peuvent retourner dans leur pays d’origine, Ottawa mise sur cette mesure pour accélérer leur intégration et leur chemin vers la citoyenneté canadienne.

Son coût budgétaire est de 120,4 millions $ sur quatre ans à compter de 2026-2027.

Les fonds vont permettre à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada et à l’Agence des services frontaliers du Canada de traiter les demandes supplémentaires, mais ce coût sera en partie compensé par la hausse des revenus liés aux frais perçus.

Une seconde mesure, ponctuelle cette fois, propose d’accélérer en 2026 et en 2027 la transition d’au plus 33 000 travailleurs titulaires d’un permis de travail vers la résidence permanente.

Ces personnes ont tissé des liens forts dans leur communauté; elles paient de l’impôt et elles aident à bâtir l’économie forte dont le Canada a besoin, explique le gouvernement.

Le coût budgétaire de cette mesure est de 19,4 millions $ sur quatre ans, à compter de 2026-2027.

Il faudra attendre le dépôt du Rapport annuel au Parlement sur l’immigration de 2025 pour obtenir davantage de détails sur le Plan des niveaux d’immigration 2026-2028.

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