Lors de la présentation mercredi de son "plan de victoire" au Parlement ukrainien, Volodymyr Zelensky a exclu de céder du territoire ou d'accepter un gel de la ligne de front pour mettre fin à la guerre avec la Russie. Moscou a immédiatement rejeté ce plan, qui sera à l'agenda des discussions de la réunion ministérielle de l'Otan qui débute jeudi à Bruxelles, accusant le président ukrainien de "pousser" l'Alliance atlantique à "entrer en conflit direct" avec la Russie.
Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy s'adresse aux parlementaires à la Verkhovna Rada à Kiev, Ukraine le 16 octobre 2024. © Service presse présidence Ukraine, via AP
"La Russie doit perdre la guerre contre l'Ukraine. Il ne peut y avoir de 'gel' (du front). Il ne peut y avoir d'échange concernant le territoire de l'Ukraine ou sa souveraineté". Tel est le message martelé, mercredi 16 octobre, par le président Volodymyr Zelensky devant les députés ukrainiens.
Le président Zelensky a enjoint ses alliés à "forcer la Russie à participer à un sommet de la paix et à être prête à mettre fin à la guerre", prônant le déploiement de leur part de moyens de dissuasion non-nucléaires sur le sol ukrainien.
Le dirigeant a de nouveau demandé à ce que les alliés occidentaux de Kiev "lèvent les restrictions sur l'utilisation des armes à longue portée sur l'ensemble du territoire ukrainien occupé par la Russie et sur le territoire russe", ainsi que la poursuite de l'aide pour "l'équipement des brigades de réserve des forces armées ukrainiennes".
I presented the Victory Plan to the Verkhovna Rada and the people of Ukraine. It is the path to strengthening Ukraine, not just to defend our positions but to build a bridge to the second Peace Summit, which will bring a just end to this war for Ukraine. pic.twitter.com/S6rArS9PJl
— Volodymyr Zelenskyy / Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) October 16, 2024
Volodymyr Zelensky a annoncé qu'il présenterait jeudi son "plan de victoire" à un sommet de l'UE à Bruxelles, suite à l'invitation du président du Conseil européen, Charles Michel. "Demain, je présenterai publiquement le plan de victoire lors d'une réunion du Conseil européen", a-t-il déclaré.
Le plan de Zelensky à l'agenda de la réunion de l'Otan
Ce "plan de victoire" sera également à l'agenda des discussions de la réunion ministérielle de l'Otan qui débute jeudi à Bruxelles, a annoncé mercredi le secrétaire général de l'Alliance Mark Rutte.
"Il sera sur la table (...) lorsque nous aurons notre rencontre Otan/Ukraine jeudi soir", a déclaré le nouveau chef de l'Otan lors d'une conférence de presse, évoquant ce plan présenté devant le Parlement ukrainien par Volodymyr Zelensky qui a exclu toute concession territoriale à la Russie.
"Je ne vais pas commenter chaque élément du plan mais il constitue, bien sûr, un signal fort de la part de Zelensky et de son équipe", a-t-il poursuivi. "Cela ne signifie pas que je peux dire ici que je soutiens l'ensemble du plan", a-t-il cependant souligné.
"Le plan contient de nombreux volets, plusieurs questions politiques et militaires dont nous devons discuter avec les Ukrainiens pour voir ce que nous pouvons faire et ce que nous ne pouvons pas faire", a ajouté le responsable néerlandais, tout en insistant sur l'importance de continuer, pour l'heure, à fournir une "aide militaire massive" à Kiev.
La Russie appelle Kiev à "se réveiller"
De son côté, le Kremlin a immédiatement rejeté le plan de victoire présenté par Volodymyr Zelensky, appelant l'Ukraine à "se réveiller".
"Le seul plan de paix qui puisse être, c'est la compréhension par le régime de Kiev que sa politique est sans perspective et qu'il est nécessaire de se réveiller", a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Volodymyr Zelensky "pousse les pays de l'Otan à entrer en conflit direct avec notre pays", a dénoncé de son côté la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
"Ce n'est certainement pas un plan, c'est un ensemble de slogans incohérents, c'est de la bave sanglante aux lèvres d'un meurtrier néonazi", a-t-elle asséné lors de sa conférence de presse hebdomadaire.
Le président russe Vladimir Poutine répète inlassablement qu'il attend, d'une part, que Kiev cède les régions annexées en 2022 par Moscou qui ne les contrôle toutefois pas entièrement et, d'autre part, que l'Ukraine renonce à rejoindre l'Otan. Des conditions inacceptables pour Volodymyr Zelensky et les Occidentaux.
Face aux députés, le président ukrainien a critiqué le soutien de la Chine, de la Corée du Nord et de l'Iran à l'effort de guerre de la Russie, dénonçant "la coalition des criminels".
L'Ukraine, en manque critique d'hommes et de ressources pour tenir sur le front de l'Est où la Russie grignote progressivement du terrain, espère une fin de la guerre dans le courant de l'année 2025, mais continue de voir ses villes et ses infrastructures énergétiques pilonnées par Moscou.
L'armée russe a revendiqué mercredi la prise de deux nouveaux villages, celui de Nevské dans la région de Lougansk, et celui de Krasniï Yar, situé à une douzaine de kilomètres de Pokrovsk, nœud ferroviaire et routier pour les forces ukrainiennes.
AFP
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