Russie

Poutine célèbre le 9-Mai en grande pompe, aux côtés de ses alliés et partenaires

Auteur: admin Source: Actu France
Mai 9, 2025 at 08:50
© Sputnik / Sergey Bobylev
© Sputnik / Sergey Bobylev

Vladimir Poutine et une vingtaine de chefs d'État, dont le Chinois Xi Jinping et le Brésilien Lula, assistent vendredi à une grande parade militaire sur la place Rouge, à Moscou, pour les 80 ans de la victoire sur l'Allemagne nazie. Un événement commémoré pour la quatrième année consécutive dans l'ombre du conflit en Ukraine.


Le président Vladimir Poutine a célébré, vendredi 9 mai, le "courage" des soldats russes engagés en Ukraine, devant des milliers de militaires rassemblés sur la place Rouge et une vingtaine de dirigeants étrangers, qui ont fait le déplacement à Moscou pour assister aux commémorations des 80 ans de la victoire sur l'Allemagne nazie.

Vladimir Poutine a une nouvelle fois voulu dresser des parallèles historiques entre la Seconde Guerre mondiale et l'assaut de grande ampleur contre l'Ukraine qu'il a ordonné en février 2022, à l'occasion du 9-Mai, la fête la plus importante du calendrier patriotique russe.

"L'ensemble du pays, la société, le peuple soutiennent les participants à l'opération militaire spéciale" en Ukraine, a-t-il déclaré, utilisant l'euphémisme en vigueur pour désigner le conflit.

"Nous sommes fiers de leur courage et de leur détermination, de leur force d'âme qui nous a toujours apporté la victoire", a-t-il ajouté, tout en assurant que la Russie "a été et sera une barrière indestructible contre le nazisme, la russophobie, l'antisémitisme".

 
Des chasseurs russes Sukhoi Su-30 dans le ciel de Moscou pendant la répétition générale du défilé du Jour de la Victoire, le 7 mai 2025
Des chasseurs russes Sukhoi Su-30 dans le ciel de Moscou pendant la répétition générale du défilé du Jour de la Victoire, le 7 mai 2025 © TATYANA MAKEYEVA / AFP

 

Dans les tribunes sur la place Rouge se tenaient des vétérans et les dirigeants d'une vingtaine de nations, dont de nombreux alliés ou partenaires de la Russie, comme la Chine, le Brésil, le Kazakhstan, la Biélorussie, le Vietnam, l'ArménieCuba et le Venezuela.

Malgré la politique d'isolement prônée par les Occidentaux, le Premier ministre slovaque Robert Fico – défiant les injonctions de l'Union européenne – et le chef de l'État serbe Aleksandar Vucic étaient également sur place, de même que le président des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, recherché par la justice bosnienne.

Devant eux ont défilé quelque 11 000 soldats, dont 1 500 militaires ayant combattu en Ukraine, selon l'agence étatique TASS. Des soldats de 13 pays ont aussi pris part à la parade, dont ceux de la Chine, du Vietnam, de la Birmanie et de l'Égypte.

Vladimir Poutine a également brièvement salué des officiers nord-coréens en marge de la cérémonie, alors que des soldats de Pyongyang ont participé aux combats contre les Ukrainiens dans la région russe de Koursk.

Cette année, de nombreux armements étaient présents au défilé, dont des chars modernes T-90, des missiles Iskander et des systèmes antiaériens S-400. Pour la première fois, des drones ont également été montrés, dont des Orlan, Lancet et des Geran, utilisés quasi quotidiennement par l'armée russe pour frapper l'Ukraine. La présence de ces armements contraste avec les parades des deux premières années du conflit, lorsque les forces russes étaient confrontées à une situation plus difficile sur le front.

 

Cessez-le-feu

Le président russe a ordonné d'observer un cessez-le-feu du 8 au 10 mai, à l'occasion de ces célébrations, mais l'Ukraine a accusé jeudi son adversaire d'attaquer sur toute la ligne de front. L'armée russe a, de son côté, dit "respecter strictement" ce cessez-le-feu et simplement "répondre" à des violations ukrainiennes.

 

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue chinois Xi Jinping à Moscou, le 8 mai 2025
Le président russe Vladimir Poutine et son homologue chinois Xi Jinping à Moscou, le 8 mai 2025 © Kirill KUDRYAVTSEV / POOL/AFP

 

Le chef de la diplomatie ukrainienne a par ailleurs condamné vendredi la "monopolisation" par la Russie de la mémoire de la victoire de la Seconde Guerre mondiale. Vladimir "Poutine peut se considérer comme le soi-disant vainqueur, mais il n'a pas le droit de monopoliser la victoire", a lancé Andriï Sibyga en marge d'une rencontre avec ses homologues européens à Lviv, consacrée à la création d'un tribunal spécial pour juger les "crimes d'agression" russes en Ukraine.

Depuis mardi, l'Ukraine avait multiplié les frappes de drones en Russie, visant notamment la capitale et provoquant le retard ou l'annulation de centaines de vols. La situation était toutefois calme vendredi matin à Moscou.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a vivement critiqué la parade militaire sur la place Rouge et dit considérer toute participation étrangère comme "un soutien à l'État agresseur" russe.

De son côté, la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a indiqué que Kiev et ses soutiens approuveraient vendredi la création d'un tribunal spécial pour juger les "crimes d'agression" russes.

 

 

 

Moscou et Pékin contre l'Occident

Ces trois dernières années, Vladimir Poutine a évoqué la mémoire de la victoire sur l'Allemagne nazie pour défendre l'offensive militaire contre l'Ukraine, la Russie assurant vouloir "dénazifier" ce pays voisin dont elle occupe environ 20 % du territoire.

La Seconde Guerre mondiale, qui a fait plus de 20 millions de morts en URSS et réclamé des sacrifices inouïs de la part de la population, a causé un traumatisme qui se ressent toujours au sein de la société et qui a nourri un patriotisme exploité par le président Poutine.

Peu après le début de l'assaut contre l'Ukraine en février 2022, les autorités russes avaient interdit toute critique des forces armées, accentuant une répression qui a jeté plusieurs centaines de personnes en prison et poussé des milliers d'autres à s'exiler.

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Lors d'une rencontre au Kremlin jeudi, Vladimir Poutine et Xi Jinping ont une nouvelle fois affiché leur entente face un Occident présenté comme "hégémonique". Ils ont aussi annoncé qu'ils défendront la "vérité historique" sur la Deuxième Guerre mondiale, que le dirigeant russe accuse les Occidentaux de vouloir déformer.

La Chine est accusée d'aider la Russie à contourner les sanctions occidentales, voire de lui fournir des armes, comme l'a affirmé Kiev, ce que dément Pékin.

Avec AFP

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