LE POINT SUR LA SITUATION - Il y a «effectivement eu une explosion». Mais «rien n’a été endommagé, le pont fonctionne», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
L’attaque par l’Ukraine contre le pont de Crimée n’a pas fait de dégâts, a annoncé mercredi 4 juin 2025 le Kremlin, alors que l’armée russe a revendiqué la conquête d’un nouveau village dans la région ukrainienne de Soumy. La veille, tout règlement à court terme du conflit armé en Ukraine avait été écarté.
Zelensky considère que les conditions de paix proposées par Moscou sont des «ultimatums» inacceptables pour l’Ukraine, et a ajouté que les pourparlers étaient menés uniquement pour «retarder» de nouvelles sanctions américaines.
L’UE propose de prolonger la protection accordée aux réfugiés ukrainiens. Aux États-Unis, l’ambassadeur auprès de l’Alliance Matthew Whitaker a déclaré que l’Otan devait militairement dépasser la Russie. Le Figaro fait le point.
Aucun dégât après l’attaque ukrainienne contre le pont de Crimée
Le Kremlin a affirmé mercredi 4 juin que l’attaque la veille par l’Ukraine contre le pont de Crimée, qui relie au territoire russe cette péninsule annexée par Moscou, n’avait pas fait de dégâts, se bornant à parler d’une «explosion». Les services de sécurité ukrainiens (SBU) avaient revendiqué mardi une nouvelle attaque contre cet ouvrage déjà visé à plusieurs reprises depuis le début de l’assaut russe en Ukraine en février 2022. Ils avaient assuré avoir infligé des «dégâts sévères» et diffusé une vidéo, non-authentifiée, montrant une explosion sous-marine près d’un pilier du pont.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a confirmé mercredi qu’il y avait «effectivement eu une explosion». Mais «rien n’a été endommagé, le pont fonctionne», a-t-il ajouté au cours de son point presse quotidien, auquel participait l’AFP. Inauguré en 2018, cet ouvrage, long de 19 kilomètres, est pour le pouvoir russe l’un des symboles de l’annexion en 2014 de la Crimée.
L’armée russe revendique la conquête d’un nouveau village
L’armée russe a affirmé ce même jour s’être emparée d’une nouvelle localité dans la région ukrainienne de Soumy (nord-est), frontalière de la Russie et où elle revendique des avancées depuis une dizaine de jours, Kiev disant y craindre une offensive d’ampleur.
Dans un communiqué, le ministère russe de la Défense a déclaré que le village de Kindrativka, situé à environ trois kilomètres au sud de la frontière russe, avait été «libéré».
Moscou ne s’attend à aucune «avancée» rapide
La veille, le Kremlin avait écarté tout règlement à court terme du conflit armé en Ukraine après de nouveaux pourparlers russo-ukrainiens peu fructueux à Istanbul, poussant Kiev à appeler Washington à sanctionner la Russie.
Alors que l’armée russe a l’avantage sur le terrain, Kiev accuse depuis des mois la Russie de faire traîner les négociations de paix, car Moscou refuse sa demande d’une trêve inconditionnelle, estimant qu’elle permettrait à l’Ukraine de reprendre des forces avec l’aide de ses alliés occidentaux. «La Russie doit vraiment sentir que poursuivre la guerre aura des conséquences dévastatrices», avait alors plaidé mardi soir Volodymyr Zelensky sur son compte Telegram après de nouvelles frappes russes meurtrières dans la journée.
Zelensky dénonce les conditions de paix présentées par Moscou
Les conditions de paix proposées par Moscou lors des discussions de lundi à Istanbul sont des «ultimatums» inacceptables pour l’Ukraine, a dénoncé Volodymyr Zelensky, la Russie exigeant notamment que Kiev retire ses troupes des quatre régions ukrainiennes dont elle revendique l’annexion. «C’est un ultimatum que la partie russe nous adresse. Donc, à mon avis, je pense qu’ils (les Russes) ne l’ont pas envoyé (avant les discussions), car ils comprenaient que si ça devenait public, l’Ukraine aurait eu pleinement le droit de ne pas venir à cette rencontre» à Istanbul, a déclaré le président ukrainien lors d’une conférence de presse.
Des pourparlers pour «retarder» de nouvelles sanctions américaines
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé mercredi la Russie de mener des pourparlers avec Kiev uniquement pour plaire au dirigeant américain Donald Trump et «retarder» la mise en place de nouvelles sanctions américaines contre elle. «Ils l’ont fait pour montrer aux États-Unis qu’ils peuvent être constructifs. Pourquoi ? Pour obtenir un délai, qui dépend personnellement du président Trump, pour savoir s’il va ou non retarder la mise en place de sanctions», a affirmé M. Zelensky lors d’une conférence de presse à Kiev.
Un haut responsable russe évoque le conflit en Ukraine avec Kim Jong-Un
Le secrétaire du Conseil de sécurité russe Sergueï Choïgou a discuté, lors d’une visite mercredi à Pyongyang, du conflit en Ukraine avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, dont le pays aide Moscou pour son effort militaire.
«Les parties ont discuté de questions de coopération dans divers domaines et ont échangé leurs points de vue sur la situation autour de la crise ukrainienne et dans la péninsule coréenne», a indiqué l’ambassade russe à Pyongyang sur Telegram.
L’Ukraine et la Russie prêtes à échanger 500 prisonniers de guerre de chaque camp
L’Ukraine et la Russie sont prêtes à échanger 500 prisonniers de guerre de chaque camp ce week-end, a annoncé de son côté le président Volodymyr Zelensky, quelques jours après un nouveau cycle de pourparlers avec Moscou à Istanbul.
«La partie russe a fait savoir que ce week-end, samedi et dimanche, elle serait en mesure de transférer 500 personnes» et l’Ukraine sera prête à faire de même, a dit à Kiev le chef de l’État ukrainien à des journalistes, parmi lesquels ceux de l’AFP.
L’Otan doit dépasser militairement la Russie
L’Otan doit dépasser la Russie en termes de capacités militaires, ce pays se préparant déjà à un éventuel nouveau conflit, a déclaré mercredi l’ambassadeur des États-Unis auprès de l’Alliance Matthew Whitaker. «Nous voyons déjà que le Kremlin vise à reconstruire son armée. Les alliés (au sein) de l’Otan doivent devancer la Russie», a-t-il dit au cours d’un point de presse avant une réunion des ministres de la Défense des États membres de l’Alliance mercredi et jeudi à Bruxelles.
«Moscou prépare déjà son prochain coup», a-t-il ajouté, soulignant que, face à ces menaces russes, les pays de l’Otan n’avaient «pas le choix». «Soyons clairs, le moment est venu» d’accroître les dépenses militaires, a-t-il insisté. «La menace russe existe. Elle est là pour longtemps et les Russes, à l’heure où nous parlons, reconstituent leurs forces à un rythme soutenu», a affirmé de son côté devant la presse le secrétaire général de l’Alliance Mark Rutte.
L’UE propose de prolonger la protection accordée aux réfugiés ukrainiens
La Commission européenne a proposé mercredi de prolonger d’un an, jusqu’en mars 2027, la protection accordée aux réfugiés ukrainiens dans l’UE, tout en engageant pour la première fois une réflexion sur leur avenir. Les Ukrainiens fuyant le conflit avec la Russie bénéficient depuis 2022 d’un statut unique leur permettant de séjourner, de travailler et d’accéder à des aides dans l’Union européenne.
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