Emmanuel Macron marchant seul sur les quais de la Seine à Paris en début de semaine… La vidéo a frappé, comme une illustration de la grave crise politique dans laquelle est plongé le pays. Autre illustration, ce mois-ci, la cote de confiance du chef de l'Etat chute lourdement.Selon le baromètre Elabe pour « Les Echos », seuls 14 % des Français lui accordent leur confiance pour affronter efficacement les problèmes qui se posent au pays, en baisse de 3 points sur un mois. C'est une chute vertigineuse, avec 7 points de perdus en deux mois et 13 depuis mars 2025.
Le plus bas niveau mesuré
Avec 14 % de cote de confiance, Emmanuel Macron bat son record d'impopularité atteint le mois dernier. Humiliation pour lui, le président de la République égale aussi le record de François Hollande, que l'ancien chef de l'Etat socialiste avait atteint en novembre 2016. C'est le niveau le plus bas mesuré par le baromètre depuis sa création.
« Ce n'est plus une crise d'impopularité, c'est désormais une crise d'hostilité », analyse Bernard Sananès, président d'Elabe, alors que 82 % des Français déclarent ne pas lui faire confiance, dont 59 % « pas du tout ». Un chiffre qui a bondi de 11 points en un mois. Inédit. Le précédent record d'Emmanuel Macron avait été atteint en novembre 2018, en pleine crise des « gilets jaunes », avec 51 %.
Elément extrêmement inquiétant pour Emmanuel Macron, il continue de dévisser dans son électorat de premier tour : seuls 38 % de ses électeurs du premier tour de l'élection présidentielle de 2022 lui accordent encore leur confiance, en décrochage de 7 points, et 28 % de ceux du second tour. C'est à peine plus que François Hollande au même niveau d'impopularité (alors 35 % de ses électeurs de premier tour lui faisaient confiance).
« Chaos depuis la dissolution »
Parmi les verbatims des sondés, trois reproches principaux émergent fortement ce mois-ci, en dehors des critiques habituellement formulées. « Il y a le retour du président déconnecté des Français, loin de leurs préoccupations, isolé, relève le sondeur. L'idée du mépris revient beaucoup. » Ils lui reprochent également sa priorité donnée à l'international, le trouvant « absent » du terrain national. « Il préfère s'occuper des problèmes à l'étranger », dit l'un de ces verbatims.Enfin, les sondés lui imputent le blocage et l'instabilité. « C'est le chaos depuis la dissolution », déplorent-ils ou encore « cela fait plusieurs mois que le pays est à l'arrêt. » « A 14 %, il n'est pas sûr qu'il y ait beaucoup d'attente, pointe Bernard Sananès, cela affaiblit fortement sa prise de parole à venir ».
Isabelle Ficek