Un mois après avoir étendu sa guerre tarifaire à la quasi-totalité de la planète, le président américain, Donald Trump, a annoncé, jeudi, la conclusion d’une première entente commerciale avec le Royaume-Uni, qui semble toutefois s'apparenter à un accord de principe.
Les détails finaux resteront à mettre au point dans les prochaines semaines, a d'ailleurs indiqué Donald Trump, lisant un texte dans le bureau ovale de la Maison-Blanche.
Entouré notamment du secrétaire au Commerce Howard Lutnick, du vice-président américain J.D. Vance et de l'ambassadeur britannique aux États-Unis Peter Mandelson, le président américain a vanté une excellente entente pour les deux pays au cours d'une annonce conjointe faite sur deux continents.
Cela nous ouvre un marché considérable, s'est-il réjoui.
C'est un hommage à votre leadership, a déclaré depuis le Royaume-Uni le premier ministre britannique, Keir Starmer, mis sur haut-parleur.
Il s’agit de la première entente annoncée depuis que le président a étendu sa guerre tarifaire à la quasi-totalité des pays, au début du mois dernier. Le Royaume-Uni figurait cependant parmi les pays les moins pénalisés par l'approche tarifaire musclée de Donald Trump.
Le Royaume-Uni restera assujetti au taux tarifaire plancher de 10 % en vigueur depuis le 5 avril, mais bénéficiera d'un allègement sur les droits imposés sur les automobiles et du retrait des droits sectoriels de 25 % imposés sur l'acier et l'aluminium.
Les droits de douane sur les véhicules britanniques, comme les Jaguar, les Bentley et les Aston Martin, passeront ainsi de 27,5 % à 10 %, selon les informations mises en ligne par le gouvernement britannique. Il doit y avoir un quota annuel de 100 000 véhicules.
Le secrétaire américain au Commerce a en outre affirmé que les États-Unis auraient désormais un meilleur accès au marché britannique, notamment pour le bœuf, l'éthanol et tous les produits agricoles.
Il a par ailleurs indiqué que les moteurs d'avion du constructeur britannique de Rolls-Royce seraient libres de droits, ajoutant que le Royaume-Uni achèterait pour 10 milliards de dollars d'avions américains Boeing.
Un accord qui reste à ficeler
En début de journée, avant l’annonce, Donald Trump a qualifié l’accord de complet et global sur son réseau Truth Social.
En entrevue en matinée au réseau Fox Business, la secrétaire à l’Agriculture, Brooke Rollins, était restée plus prudente. D’autres détails suivront. C’est un accord sur le concept général. Il reste encore beaucoup de choses à préciser, a-t-elle dit.
Selon le média britannique The Guardian, l'ambassadeur britannique aux États-Unis a parlé d'un point de départ.
Donald Trump a attribué l'accord à son approche, mais le Royaume-Uni cherchait à conclure une entente commerciale avec les États-Unis depuis le Brexit, en 2020.
Épargné par les tarifs douaniers erronément appelés réciproques, le pays ne figurait pas sur la liste des dizaines de pays frappés de droits oscillant entre 11 % et 125 %. Ceux-ci, à part dans le cas de la Chine, ont été suspendus le 9 avril, quelques heures à peine après leur entrée en vigueur.
Les pays ciblés, dont ceux de l’Union européenne et plusieurs pays d’Asie, ont cependant obtenu un sursis de 90 jours, le temps que soient menées des négociations.
En attendant, ils sont eux aussi assujettis aux droits de douane de 10 %.
Ciblée par des vagues tarifaires successives, la Chine s'est vu imposer des droits de douane cumulatifs de 145 % depuis le début de l'année.
Les marchés ont réagi favorablement à l’annonce de jeudi.
La firme de recherche et d’analyse économique Capital Economics y a vu une bonne nouvelle, mais l’a accueillie avec circonspection.
Comme pour les efforts visant à lancer les négociations commerciales avec la Chine dès ce week-end, cet empressement à démontrer des progrès sur les "accords" révèle un désespoir croissant au sein de l'administration pour réduire les droits de douane avant qu'ils n'affectent la croissance du PIB et l'inflation, a écrit l’économiste en chef de l’entreprise, Paul Ashworth, dans une note de recherche citée par le New York Times.
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