Les Brics

Face à Narendra Modi, Vladimir Poutine salue "le partenariat stratégique" entre la Russie et l'Inde

Auteur: admin Source: France 24::
Octobre 22, 2024 at 09:02

Le président russe, Vladimir Poutine, a entamé mardi par une rencontre avec l'Indien Narendra Modi trois jours d'intense activité diplomatique au sommet des Brics à Kazan, où il entend démontrer l'échec de la politique d'isolement de la Russie engagée par les Occidentaux. 

Le président russe a notamment salué mardi "le partenariat stratégique" entre la Russie et l'Inde. "Les relations russo-indiennes constituent un partenariat stratégique particulièrement privilégié et continuent de se développer activement", s'est félicité Vladimir Poutine lors d'une brève déclaration diffusée à la télévision russe.

Lors de sa rencontre avec Vladimir Poutine, Narendra Modi a de son côté affirmé qu'il souhaitait un retour rapide à la paix en Ukraine et soutenait les efforts pour y parvenir. "Nous sommes en contact constant à propos du conflit entre la Russie et l'Ukraine", a déclaré Narendra Modi au président russe. "Nous croyons que les conflits ont vocation à être résolus uniquement pacifiquement. Nous soutenons totalement les efforts pour restaurer rapidement la paix et la stabilité", a-t-il ajouté.

Après le Premier ministre indien, il doit rencontrer le leader chinois, Xi Jinping, avant l'ouverture officielle de ce sommet organisé avec la volonté affichée de concurrencer "l'hégémonie" occidentale. 

Le sommet des Brics, qui se tient jusqu'à jeudi à Kazan, sur les rives de la Volga, intervient alors que Moscou gagne militairement du terrain en Ukraine et a forgé des alliances étroites avec les plus grands adversaires des États-Unis : la Chine, l'Iran et la Corée du Nord.

Le Kremlin se flatte d'organiser "l'événement diplomatique le plus important jamais organisé en Russie", un pied de nez aux Occidentaux censé démontrer l'échec de leur politique d'isolement contre Vladimir Poutine depuis l'offensive contre l'Ukraine, en février 2022.

Dans le centre-ville de Kazan, les mesures de sécurité ont été largement renforcées, ont constaté des journalistes de l'AFP. Les habitants sont invités à rester chez eux, ont rapporté les médias locaux.

Situé à un millier de kilomètres de la frontière ukrainienne, Kazan a subi à plusieurs reprises des attaques de drones venant d'Ukraine et visant des sites industriels liés à l'armée.

 

Une quinzaine de rencontres bilatérales dès mardi

Les présidents russe Vladimir Poutine (à gauche) et chinois Xi Jinping, le 16 mai 2024 à Pékin, sur une photo publiée par l'agence de presse officielle russe Sputnik
Les présidents russe et chinois, Vladimir Poutine et Xi Jinping, le 16 mai 2024 à Pékin, sur une photo publiée par l'agence de presse officielle russe Sputnik. © Sergei Bobylyov, AFP (Archives)

 

Vladimir Poutine a entamé mardi un marathon d'une quinzaine de rencontres bilatérales prévues d'ici à jeudi, avec un entretien avec la présidente brésilienne de la Nouvelle banque de développement, Dilma Rousseff. 

À cette occasion, le président russe a répété son souhait d'une augmentation des "règlements en monnaies nationales" entre les pays Brics, ce qui "réduira les risques géopolitiques" selon lui. 

En butte aux sanctions économiques occidentales et avec ses principales banques exclues de la plateforme de paiement international Swift, la Russie plaide pour la mise en place d'un système alternatif pour faire face à l'hégémonie du dollar. 

Signe de l'importance du tournant stratégique entamé vers l'Asie par Moscou, Vladimir Poutine échangera également dans la journée avec son allié chinois Xi Jinping. Le chef de l'État russe s'entretiendra mercredi avec le président turc Recep Tayyip Erdogan – dont le pays, membre de l'Otan, a demandé à rejoindre les Brics – et avec le président iranien Massoud Pezeshkian.

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Avant d'enchaîner jeudi, d'après le Kremlin, avec un très attendu tête-à-tête avec le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, une première entre les deux hommes depuis avril 2022.

 

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva au palais du Planalto, à Brasilia, le 27 septembre 2024.
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva au palais du Planalto, à Brasilia, le 27 septembre 2024. © Evaristo Sa, AFP (Archives)

 

Le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, a pour sa part annulé dimanche son déplacement et interviendra en visioconférence, selon la présidence brésilienne.

Vladimir Poutine s'exprimera, en outre, lors d'une conférence de presse jeudi en fin de sommet.

"Le monde multipolaire est une réalité"

Ce sommet des Brics "vise à montrer que la Russie est non seulement loin d'être isolée, mais qu'elle a des partenaires et des alliés", souligne l'analyste politique russe Konstantin Kalatchev.

Visé par un mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) en mars 2023 en raison de la déportation d'enfants ukrainiens, dont Kiev accuse Moscou, Vladimir Poutine est limité dans ses déplacements à l'étranger.

Pour cette réunion à domicile, le Kremlin juge "crucial" de démontrer qu'"il y a une alternative aux pressions occidentales […] et que le monde multipolaire est une réalité", selon Konstantin Kalatchev.

Moscou présente son assaut contre l'Ukraine non pas comme une guerre de conquête, malgré ses nouvelles annexions revendiquées de régions ukrainiennes après celle de la Crimée en 2014, mais comme un conflit provoqué par l'hégémonisme américain.

Pour les Occidentaux et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, la Russie est au contraire dans une logique de domination de ses voisins, et cherche à imposer une loi du plus fort à l'échelle internationale.

Comptant quatre membres (Brésil, Russie, Inde, Chine) à sa création en 2009, tirant son nom des initiales de ces États en anglais le bloc des Brics a intégré l'Afrique du Sud en 2010. Il a été rejoint cette année par quatre pays : l'Éthiopie, l'Iran, l'Égypte et les Émirats arabes unis).

 

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, le 16 octobre 2024 à Bruxelles. © Nicolas Tucat,AFP (Archives)

 

Seule ombre au tableau, l'absence à Kazan du prince héritier Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto de l'Arabie saoudite, ce qui alimente les spéculations sur d'éventuels désaccords entre les deux poids lourds énergétiques mondiaux.

Avec AFP

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