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«Les nouvelles faisant état de mon trépas sont assez largement exagérées », aurait ironisé Mark Twain en 1897 alors qu’une agence de presse venait d’annoncer son décès. La récente flambée de déclarations claironnant la fin de l’hégémonie du dollar évoque le trait d’esprit de l’écrivain américain : en dépit de certains propos enflammés, l’actuel système monétaire international (SMI) n’est pas mort. Mais, tout comme l’auteur de Huckleberry Finn au moment de la publication de sa nécrologie prématurée, il est malade.
La remise en cause du rôle du billet vert dans l’économie mondiale ne date pas d’hier. Alors qu’il occupe l’Élysée, un certain Nicolas Sarkozy profite de la présidence française du G20 pour dénoncer un modèle qui rend « une partie du monde dépendante de la politique monétaire américaine ». Il reprend alors la critique de Valéry Giscard d’Estaing, qui, ministre des finances, dénonçait le « privilège exorbitant » que l’utilisation internationale du dollar confère aux États-Unis. Moins de quinze ans après sa naissance, les déséquilibres dans le fonctionnement du SMI sont déjà suffisamment apparents pour qu’en 1958 l’économiste belge Robert Triffin pointe une « menace imminente sur un dollar américain qui a perdu sa puissance d’hier ». Dès 1976, son homologue Charles Kindleberger en est convaincu : « C’en est fini du dollar comme monnaie internationale. » Et pourtant, le billet vert trône toujours au sommet du système économique mondial…
N’observerait-on donc aujourd’hui que la survivance d’une contestation désormais ritualisée, où chaque annonce d’un basculement est condamnée à vieillir moins bien que le bon vin ? Peut-être pas. Car, lorsque le président russe Vladimir Poutine prédit le « début de la fin » pour le dollar et que l’ancienne présidente brésilienne Dilma Rousseff, aujourd’hui à la tête de la Nouvelle Banque de développement des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), promet de « trouver les moyens de ne plus être (...)
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