Bijoux volés au Louvre : sur son site, le musée supprime son slogan «Évadez-vous au Louvre»

Par Victor Mérat avec AFP

La mise à jour n’est pas passée inaperçue. Quatre jours après le cambriolage spectaculaire de huit bijoux exposés dans la galerie d’Apollon, le musée du Louvre a modifié son slogan d’accueil. «Évadez-vous au Louvre», affiché depuis le début de l’année 2021, est sobrement devenu... «Musée du Louvre».

Dimanche 19 octobre, quatre malfaiteurs, deux à bord d’un camion équipé d’un monte-charge et deux au guidon d’un puissant scooter, sont arrivés devant le musée à 9h30, au niveau du quai François Mitterrand. Ils sécurisent les lieux avec des cônes de Lübeck, les plots de chantier orange. La nacelle élévatrice est déployée depuis le quai François-Mitterrand, qui longe la Seine, vers la fenêtre du premier étage du Louvre, musée le plus célèbre et le plus visité au monde. Deux voleurs fracturent une fenêtre à l’aide d’une disqueuse et entrent dans la galerie d’Apollon. Commandée par Louis XIV pour exalter sa gloire de Roi-Soleil, cette salle abrite la collection royale de gemmes et les diamants de la Couronne, qui compte environ 800 pièces.

Huit pièces dérobées

À l’intérieur, à 9h34, précise le parquet de Paris, les cambrioleurs brisent deux vitrines, toujours avec une disqueuse. Visages masqués, les deux hommes volent huit pièces, toutes du XIXe siècle.

Dans le détail, il s’agit d’un diadème de la parure de la reine Marie-Amélie et de la reine Hortense, d’un collier de la parure de saphirs de la reine Marie-Amélie et de la reine Hortense, d’une boucle d’oreille d’une paire de la parure de saphirs de la reine Marie-Amélie et de la reine Hortense, d’un collier en émeraudes de la parure de Marie-Louise, d’une paire de boucles d’oreilles en émeraudes de la parure de Marie-Louise, d’une broche dite «broche reliquaire», d’un diadème de l’impératrice Eugénie, et d’un grand nœud de corsage de l’impératrice Eugénie (broche). La patronne du Louvre a estimé mercredi qu’une restauration de la précieuse couronne de l’impératrice Eugénie, que les cambrioleurs du musée ont laissée échapper dimanche dans leur fuite, est «délicate» mais «possible».

«Faiblesse dans la protection périmétrique»

Auditionnée par la commission des Affaires culturelles du Sénat mercredi 22 octobre, Laurence des Cars a également reconnu des failles dans le système de surveillance extérieur du grand musée parisien et proposé de nouvelles mesures dont un commissariat de police en son sein. «Le système de sécurité tel qu’il est en place aujourd’hui dans la galerie d’Apollon a parfaitement fonctionné», y compris toutes ses alarmes, a assuré la dirigeante.

Elle a en revanche admis que le système de surveillance vidéo de l’extérieur du gigantesque palais était «très insuffisant», évoquant une «faiblesse dans la protection périmétrique»: «Nous n’avons pas repéré suffisamment à l’avance l’arrivée des voleurs». «Il y a quelques caméras périmétriques, mais qui sont vieillissantes (...), le parc est très insuffisant, ne couvre pas l’ensemble des façades du Louvre, et malheureusement du côté de la galerie d’Apollon» où a eu lieu le vol, «la seule caméra est posée en direction de l’ouest et donc ne couvrait pas le balcon concerné par l’effraction», a-t-elle détaillé.