Se distancier des ordinateurs, des logiciels et des plateformes américains n’est pas aisé. Le Devoir vous propose quelques produits de rechange pour faciliter vos décisions en ces temps de guerre commerciale. Cette compilation a été rendue possible grâce au travail de Gérard Verger, citoyen engagé et fondateur du site AmericaBoycott.org.
Plateformes vidéo en ligne. Netflix, Disney+, Amazon Prime et Hulu appartiennent tous à des intérêts américains, et leur contenu l’est presque tout autant. Au Québec, l’Extra d’ICI Tou.TV et Illico+ offrent des émissions d’ici et de plus en plus diversifiées. Si l’on cherche à se divertir avec du contenu canadien, Crave, propriété de Bell Canada, propose des émissions en français et même des séries originales depuis 2020. Le site de documentaires Tënk, la chaîne TV5Unis ou le distributeur britannique de films d’auteur MUBI pourront satisfaire vos besoins d’étendre vos horizons culturels.
Ordinateurs. Apple, HP et Dell sont tous de propriété américaine, bien que la majorité de leurs ordinateurs soient fabriqués en Chine, au Brésil, en Inde, au Vietnam ou en République tchèque. Les Taïwanais produisent de bons ordinateurs équivalents sous les marques Acer et Asus. Sinon, les fameux ThinkPad de Lenovo sont quant à eux de fabrication chinoise. « On pourrait dire qu’on a un biais de plus et qu’on n’achète pas non plus chinois, souligne Gérard Verger. Mais les Chinois ne nous menacent pas, eux. »
Systèmes d’exploitation. Les logiciels macOS et Windows dominent le marché des systèmes d’exploitation. C’est le produit numérique qui « a le plus d’impact », affirme M. Verger, un professionnel dans l’installation de systèmes informatisés. « Si vous laissez tomber les systèmes d’exploitation de Microsoft ou d’Apple, tous les produits de l’environnement Windows ou macOS tombent. » En revanche, la seule option de rechange réelle est le logiciel libre Linux et ses différentes déclinaisons, comme Ubuntu. Bien que gratuite, l’utilisation de Linux exige un peu plus de connaissances informatiques que celle de ses compétiteurs commerciaux.
Suites bureautiques. Microsoft Office, iWorks et Google Workspace occupent actuellement presque tout l’espace sur nos écrans quand il vient le temps de rédiger des textes ou d’aligner des colonnes de chiffres. Par contre, des concurrents efficaces existent bel et bien. Les Allemands ont mis au point LibreOffice et SoftMaker Office, deux logiciels qui se conforment aux normes de protection des données et dont une version est offerte sans frais. OnlyOffice, de Lettonie, et WPS Office, de Chine, peuvent aussi prêter main-forte.
Moteurs de recherche. Y a-t-il un véritable substitut à Google, qui canalise 90 % de toutes les recherches Internet ? Il y a Bing et Yahoo, quoique tous deux soient également américains. Puisque le chinois Baidu et le russe Yandex ne représentent pas des solutions particulièrement attirantes, le site français Qwant pourrait satisfaire votre curiosité. L’américain (mais un peu plus éthique) DuckDuckGoest aussi à considérer.
Réseaux sociaux. Les plus grands réseaux sociaux américains, comme Facebook (3 milliards d’usagers), YouTube (2,5 milliards) et Instagram (2 milliards), ont très peu d’adversaires de taille. TikTok, qui compte 1,6 milliard d’utilisateurs, est une propriété indirecte du gouvernement chinois, ce qui n’en fait pas non plus une panacée. Le changement est plus facile du côté des applications de messagerie. Les Européens Wire et Signal peuvent très bien remplacer les Messenger et WhatsApp de ce monde.
Plateformes de musique en ligne. Apple Music est la seule plateforme majeure de musique en ligne essentiellement détenue par des Américains. Spotify, la plus grosse pointure du domaine, est d’origine suédoise. Deezer peut aussi faire l’affaire, puisque la plateforme est d’origine française, bien que le site soit possédé à près de 40 % par Leonard Blavatnik, un milliardaire proche des milieux politiques de Washington. Autrement, la plateforme française Qobuzoffre aussi un catalogue intéressant et peut valoir le détour.
Visioconférence. Microsoft Teams, Webex Meeting et Zoom sont devenus en quelques années des incontournables des réunions. Pour concurrencer ces plateformes venues des États-Unis, la firme torontoise Iotum propose le service similaire appelé FreeConference. La France a aussi son propre système, appelé Livestorm. Il existe aussi Jitsi, qui est gratuit, à code source ouvert et très efficace.
Cellulaires. Samsung (16 %), Apple (23 %), Xiaomi (13 %) et OPPO (7 %) s’approprient la part du lion du marché mondial du cellulaire. Dans l’optique où les marques de Chine ne constituent pas une solution de rechange à la pomme américaine, la coréenne Samsung se présente alors comme l’option à privilégier. La finlandaise Nokia continue aussi de fabriquer des téléphones intelligents. Mais dans tous les cas, il est pratiquement impossible d’échapper à un système d’exploitation américain.
Antivirus. Les logiciels de cybersécurité originaires des États-Unis dominent le marché de la protection informatique. La firme américaine Gen Digital, basée en Arizona, commercialise Avast, Avira et Norton AntiVirus. La firme McAfee, elle, est une filiale de la californienne Intel. Si vous pensez changer d’antivirus, la roumaine Bitdefender offre une gamme de solutions pour bloquer les intrus. Les Finlandais ont aussi développé leur logiciel, baptisé F-Secure, tandis que la Slovaquie a mis au point le sien sous le nom d’ESET. Ces derniers peuvent prévenir les mauvais coups d’internautes malveillants et permettent aux consommateurs de contourner l’achat de produits numériques américains.
Ce reportage bénéficie du soutien de l’Initiative de journalisme local, financée par le gouvernement du Canada.
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