Au cours du match France-Israël organisé jeudi 10 octobre à Budapest en raison des conflits au Proche-Orient, lors de la 3e journée de la Ligue des nations, le brassard de capitaine de l'équipe de France sera porté pour la toute première fois par Aurélien Tchouaméni.
En l'absence de Kylian Mbappé, c'est son partenaire de club au Real Madrid, le milieu de terrain de 24 ans, qui va étrenner ce nouveau rôle et ainsi devenir le 132e capitaine de l'histoire des Bleus. Avec le gardien Mike Maignan et le défenseur Jules Koundé, Tchouaméni figurait parmi les potentiels suppléants de Kylian Mbappé, forfait lors de la fenêtre internationale avec l'équipe de France.
N'Golo Kanté, d'ordinaire capitaine lorsque Mbappé est absent, ne fait pas non plus partie du voyage en raison d'un petit problème aux adducteurs. Adrien Rabiot, pas appelé, et Dayot Upamecano, blessé avec le Bayern Munich, ne peuvent pas non plus tenir leur place.
𝑪𝒂𝒑𝒊𝒕𝒂𝒊𝒏𝒆 𝑻𝒄𝒉𝒐𝒖𝒂𝒎𝒆́𝒏𝒊 🫡@atchouameni portera le brassard de Capitaine de l’Équipe de France pour le match de jeudi soir en Ligue des Nations 💙#FiersdetreBleus pic.twitter.com/yDXDR16qXE
— Equipe de France ⭐⭐ (@equipedefrance) October 9, 2024
Une absence de Mbappé qui ne passe pas
Le forfait du capitaine attitré de l'équipe fait grincer des dents depuis plusieurs jours. Ménagé avec les Bleus, Kylian Mbappé ne sera ni à Budapest jeudi pour affronter Israël, ni en Belgique le lundi 14, alors qu'il a joué 30 minutes voilà une semaine avec son club en Ligue des champions, puis 70 minutes ce week-end en Liga, créant un énorme malaise.
"Il faut privilégier l'intérêt du joueur sans le mettre en difficulté" vis-à-vis de son club, a expliqué lundi Didier Deschamps sur le site de la Fédération française de football (FFF). "Il ne faut pas oublier que l'employeur c'est le club, pas la fédération", a ajouté le sélectionneur qui s'efforce d'éteindre la polémique.
👏 Félicitations, @KMbappe !
— Real Madrid C.F. 🇫🇷 (@realmadridfra) October 8, 2024
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Le jour de l'annonce de la liste, le technicien précisait avoir "échangé avec Kylian" et ne pas vouloir "prendre des risques". Didier Deschamps avait aussi rappelé qu'il considérait ces matches de Ligue des nations comme une occasion d'"oxygéner" son groupe, et qu'il n'aurait pas pris les mêmes décisions pour des qualifications pour le Mondial-2026.
Cette absence survient toutefois dans le prolongement du rassemblement des Bleus du mois de septembre, où l'attaquant du Real Madrid ne semblait intéressé ni par les critiques sur le jeu des tricolores ni par la Ligue des nations. Mais dans le staff tricolore, on insiste sur le fait qu'il n'y a "aucun souci" avec Kylian Mbappé, comme le sélectionneur le disait déjà le 3 octobre, après avoir donné les noms des joueurs convoqués. "Je n'ai pas le moindre doute sur l'implication de Kylian, j'en ai rediscuté plusieurs fois avec lui entre ce rassemblement et le précédent."
Les doutes s'amoncellent toutefois sur l'intérêt actuellement porté par Mbappé aux Bleus, a fortiori alors qu'il entame une nouvelle aventure dans son club de rêve depuis deux mois. La priorité de l'ancien Parisien est manifestement de s'adapter au Real, plutôt que de s'investir plus avant dans son rôle de capitaine des Bleus, à l'issue d'un Euro frustrant durant lequel il a dû se contenter d'un but sur penalty, son dernier en cinq rencontres internationales.
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Des départs en série
En plus de ce forfait remarqué, Didier Deschamps doit faire face à un départ de taille. À la surprise générale, le vice-capitaine de l'équipe de France, Antoine Griezmann, a annoncé le 30 septembre sa retraite internationale.
"Aujourd'hui, c'est avec une profonde émotion que je vous annonce ma retraite en tant que joueur de l'équipe de France. Après dix années incroyables, marquées par des défis, des succès et des moments inoubliables, il est temps pour moi de tourner une page et de laisser place à la nouvelle génération", a expliqué dans une vidéo le joueur de l'Atletico Madrid.
C’est avec le cœur plein de souvenirs que je clos ce chapitre de ma vie. Merci pour cette magnifique aventure tricolore et à bientôt. 🇫🇷 pic.twitter.com/qpw8dvdtFt
— Antoine Griezmann (@AntoGriezmann) September 30, 2024
L'ère post-"Grizou" commence donc au sein des Bleus, après dix ans d'amour et d'étincelles. Personne n'a le profil unique du joueur de l'Atlético Madrid, increvable arpenteur du terrain, récupérateur, relanceur, puncheur et buteur. Deschamps a bien précisé qu'il ne cherchait pas un introuvable clone pour combler le vide que laissera le départ de son "chouchou" aux 137 sélections et aux 44 buts.
Pour son profil créateur, Michael Olise pourrait occuper un rôle un peu ressemblant, après avoir connu ses deux premières sélections contre l'Italie (défaite 3-1) et la Belgique (victoire 2-0). Le joueur du Bayern est resté timide en Bleu, mais il brille dans le championnat allemand où il a signé cinq buts et trois passes décisives depuis le début de la saison. Et ces matches de poules de Ligue des nations doivent justement servir à voir du monde. Dans un tout autre rôle, Christopher Nkunku (dix sélections, aucun but) revient dans le groupe pour la première fois depuis 16 mois, après que les blessures ont interrompu son histoire avec les Bleus.
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Un tournant pour les Bleus
La retraite d'Antoine Griezmann s'ajoute à celles d'Hugo Lloris, Raphaël Varane, Olivier Giroud, Steve Mandanda ou encore Karim Benzema. Comme le souligne le journal l'Équipe, il ne reste que deux champions du monde 2018 parmi les sélectionnés pour les deux rencontres à venir : "Dans le groupe qui s'envole pour Budapest, mercredi, deux Bleus, seulement, ont plus de 36 sélections (Ousmane Dembélé, 51, et Lucas Digne, 47), trois ont joué en équipe de France avant 2020, et deux joueurs de champ, seulement, ont plus de 27 ans (Jonathan Clauss, 32, et Digne, 31)".
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Les Bleus font donc face à un rajeunissement important et sont à un tournant de leur histoire. Par le passé, ces périodes de changement n'ont pas porté chance à l'équipe tricolore, comme l'explique l'Équipe : "Depuis quarante ans, chez les Bleus, cela s'est globalement mal passé, que la transition ait été brutale, comme après la Coupe du monde 1986, ou progressive, comme après l'Euro 2000".
Le quotidien sportif rappelle la longue traversée du désert des Français entre le départ de Michel Platini en 1987 et le titre mondial en 1998. L'Équipe fait aussi le parallèle avec l'après-Zidane, période de dix ans durant laquelle la France n'a réussi ni à accéder à la demi-finale de l'Euro, ni à se qualifier pour la Coupe du Monde.
Didier Deschamps parviendra-t-il à amorcer cette nouvelle période avec plus de réussite ? Alors que la France est deuxième du groupe B derrière l'Italie dans la Ligue des nations, les deux prochains matches contre Israël et la Belgique ne sont pas décisifs pour l'instant. Mais ils seront scrutés, ne serait-ce que pour observer la façon dont le sélectionneur va gérer la situation, privé coup sur coup de deux cadres majeurs.
Avec AFP
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