Plusieurs sources israéliennes affirment qu’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Liban serait imminent. Il serait annoncé mardi, après une rencontre du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou avec les membres de son gouvernement.
Les diplomates français et américains multiplient également les déclarations sur l’imminence d’un accord.
Des sources libanaises de haut rang ont déclaré dans la soirée que le président français Emmanuel Macron et son homologue américain Joe Biden prévoyaient annoncer un cessez-le-feu d'ici 36 heures.
Un flou persiste cependant quant aux termes de cet accord. Certaines informations ont été distillées dans les médias, mais aucune partie n’a divulgué officiellement le contenu de l’entente.
L’ancien membre du cabinet de guerre Benny Gantz a demandé à M. Nétanyahou, dans une publication sur le réseau X, de divulguer des précisions sur l’accord.Les résidents du nord, les soldats et les citoyens d’Israël ont le droit de savoir, a-t-il écrit.
De son côté, le vice-président du Parlement libanais, Elias Bou Saab, a assuré à Reuters qu’il ne semble y avoir aucun obstacle sérieux pour commencer l'application de l'accord de cessez-le-feu proposé par les États-Unis.
En revanche, le Hezbollah est resté silencieux pour le moment.
Selon les informations diffusées par les médias israéliens, l'accord prévoirait un cessez-le-feu de 60 jours entre Israël et le Hezbollah.
Un responsable israélien a souligné qu'Israël acceptait une cessation des hostilités, et non une fin de la guerre contre le Hezbollah.
Nous ne savons pas combien de temps cela va durer, a déclaré le responsable à propos du cessez-le-feu. Cela pourrait être un mois, cela pourrait être un an.
L’accord stipulerait un retrait des troupes israéliennes du sud du Liban, mais il n’est pas clair si le retrait s’effectuerait immédiatement ou dans les 60 jours.
Du côté libanais, le Hezbollah devrait retirer ses troupes au nord du fleuve Litani, soit à environ 30 kilomètres des frontières avec Israël. Par la suite, l’armée libanaise devrait se déployer dans le sud du pays dans les 60 jours.
Deux points semblent achopper entre les deux parties.
Le premier concerne l’exigence d’Israël d’intervenir militairement au Liban dans le cas où il détecte une menace de la part du Hezbollah. Ce que le Liban refuse, soulignant qu’il s’agit d’une atteinte à sa souveraineté.
Mais les Israéliens avancent qu’ils ont obtenu une garantie des États-Unis de pouvoir attaquer le Liban lorsqu’ils le jugent nécessaire, indiquant qu’une annexe sur ce point sera ajoutée à l’accord.
L’autre sujet de discorde concerne la composition du comité international qui doit superviser l’application de l’accord.
Les parties s'étaient entendues sur un comité de cinq pays, mais les Israéliens s'étaient opposés à la présence de la France. Finalement, la présence française a été acceptée au sein de ce comité qui sera présidé par les États-Unis.
Opposition en Israël
Le ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a demandé à Benyamin Nétanyahou de rejeter la proposition de cessez-le-feu, la qualifiant de grave erreur.
Il n’a pas menacé de renverser le gouvernement — comme il l'avait fait précédemment — si l’accord est signé.
Itamar Ben Gvir s’est catégoriquement opposé à tout accord qui entraînerait une cessation des hostilités, même temporaire, dans la bande de Gaza et au Liban, et a menacé à plusieurs reprises de retirer son parti de la coalition dans le cas où Israël signerait un accord de trêve.
Certains ministres parlent à leur base et nous en tenons compte. Mais Ben Gvir comprend l’importance de cette décision. C’est dans l’intérêt d’Israël, a souligné un responsable israélien qui a également affirmé qu’un cessez-le-feu aiderait à mettre un terme à la guerre dans la bande de Gaza contre le Hamas.
Ce que le Hamas voulait, c’était le soutien du Hezbollah et d’autres. Une fois que vous avez coupé la connexion, vous avez la possibilité de parvenir à un accord. C’est un exploit stratégique, a déclaré le responsable. Le Hamas est seul, selon ce responsable.
Selon la chaîne 14, le premier ministre Benyamin Nétanyahou a plaidé en faveur de cet accord lors des discussions avec des membres de son gouvernement.
L'accord de cessez-le-feu n'est pas idéal, mais il existe un risque réel que les États-Unis nous imposent une résolution unilatérale au Conseil de sécurité pour mettre fin à la guerre, ce qui entraînerait des sanctions contre nous et nous n'aurions pas de droit absolu en cas de violation du côté libanais, aurait-il dit.
Israël dit vouloir détruire le Hezbollah et le Hamas, des alliés de l'Iran.
Il a juré de détruire le Hamas après l'attaque du 7 octobre 2023 et veut faire cesser les tirs de roquettes du Hezbollah, qui ont déplacé quelque 60 000 habitants du nord depuis plus d'un an.
Lundi, l'armée israélienne a affirmé avoir frappé en une heure dans la journée environ 25 cibles liées au Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth ainsi que dans le sud et l'est du Liban. En soirée, de nouveaux raids ont visé la banlieue sud de la capitale, selon l'agence nationale ANI.
Le Hezbollah a tiré au moins 30 projectiles sur Israël, selon l'armée.
Dimanche, le Hezbollah a envoyé environ 250 projectiles en direction d’Israël, dont plusieurs ont été interceptés. Des combats ont opposé le Hezbollah aux troupes israéliennes dans le sud du Liban où celles-ci mènent depuis le 30 septembre une offensive terrestre, a indiqué ANI.
Selon le ministère de la Santé, près de 3800 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, la plupart depuis septembre dernier.
Côté israélien, 82 militaires et 47 civils ont été tués en 13 mois.
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