Dans les paysages dévastés de la bande de Gaza, on les aperçoit de loin. Mastodontes d’acier, bringuebalants sur des tapis de gravats, ils mordent les façades, soulèvent les dalles et éventrent les caves. Ces machines - pelleteuses et autres bulldozers - sont ici pour achever le travail commencé par l’aviation : détruire ce qui reste des villes et permettre une progression sécurisée des colonnes de soldats israéliens.
Ceux qui manient ces engins ne relèvent pas tous de l’armée régulière. Faute de bulldozers blindés et d’opérateurs en nombre suffisant, le commandement s’est progressivement appuyé sur des groupes informels recrutés par des sociétés de BTP, où se mêlent civils et réservistes. Sur les réseaux sociaux, les offres défilent et témoignent d’un marché devenu lucratif. « Pour des travaux de démolition dans la bande de Gaza, nous recherchons un conducteur d’engins de 40 tonnes. Début à 7 heures, fin à 16 h 30. Rémunération de 6000 NIS (1500 euros) par jour de travail, sur présentation…
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