Agence France-Presse
Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a espéré dimanche passer « très bientôt » à la deuxième phase de l'accord de cessez-le-feu à Gaza, parrainé par les États-Unis, et a annoncé une nouvelle rencontre avec Donald Trump en décembre.
Nous avons discuté des façons de mettre un terme au pouvoir du Hamas à Gaza et nous attendons très bientôt de passer à la deuxième phase, qui sera plus difficile ou tout aussi difficile, a souligné M. Nétanyahou à l'issue d'une rencontre avec le chancelier allemand Friedrich Merz à Jérusalem.
Le premier ministre a toutefois rappelé que, conformément à la première phase de l'accord de cessez-le-feu, le Hamas doit encore restituer à Israël un dernier corps d'otage retenu à Gaza, celui de l'Israélien Ran Gvili.
La deuxième phase de l'accord, appuyé sur le plan de paix du président américain Donald Trump, prévoit le désarmement du Hamas et la démilitarisation de Gaza, a-t-il rappelé.
Elle inclut aussi notamment le déploiement d'une force internationale dans le territoire palestinien et le retrait de l'armée israélienne.
M. Nétanyahou a annoncé qu'il rencontrera Donald Trump une nouvelle fois durant le mois de décembre. Son bureau avait annoncé le 1er décembre qu'il avait été invité à la Maison-Blanche après un entretien téléphonique entre les deux dirigeants.
Déradicaliser Gaza
Il y a une troisième phase, qui consiste à déradicaliser Gaza, quelque chose que beaucoup pensaient impossible. Mais cela a été fait en Allemagne [...], cela peut être fait à Gaza aussi, mais, bien sûr, le Hamas doit être démantelé, a ajouté M. Nétanyahou.
Il faut maintenant que cela aboutisse, lui a répondu le chancelier Merz, affirmant que l'Allemagne contribuera à la reconstruction de Gaza et au rétablissement de la paix. Le Hamas ne peut jouer aucun rôle à Gaza, a-t-il déclaré.
Samedi soir, Khalil Al-Hayya, chef du Hamas pour Gaza et principal négociateur du mouvement islamiste palestinien, a déclaré être prêt à remettre ses armes dans la bande de Gaza à une autorité palestinienne qui gouvernerait ce territoire à condition que cesse l'occupation par l'armée israélienne.
Il a en outre refusé le déploiement d'une force internationale qui aurait pour mission de désarmer le Hamas.
Israël a le droit de se défendre
M. Merz est arrivé samedi en Israël pour une visite destinée à consolider la relation privilégiée entre les deux pays.
Il a également rencontré d’anciens otages israélo-allemands, Ziv et Gali Berman, enlevés lors de l'attaque du Hamas en Israël qui a déclenché la guerre, le 7 octobre 2023.
Le chancelier a réaffirmé dimanche le soutien de l'Allemagne à Israël.
L'Allemagne doit défendre l'existence et la sécurité d'Israël. Cela restera à jamais profondément inscrit dans le lien qui nous unit, a déclaré le chancelier au mémorial de la Shoah, Yad Vashem, à Jérusalem, mettant en avant la responsabilité historique durable de son pays dans l'extermination de six millions de juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
Sa décision prise en août de décréter un embargo partiel sur les exportations d'armes de son pays vers Israël devant l'intensification des bombardements sur Gaza avait fortement déplu aux autorités israéliennes.
Les actions de l'armée israélienne à Gaza nous ont posé quelques dilemmes et nous y avons réagi, mais nous avons également constaté qu'à ce jour, il n'y a fondamentalement aucune divergence [entre nous], avait déclaré samedi M. Merz, qui a levé cet embargo fin novembre à la faveur du fragile cessez-le-feu en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre.
Israël a le droit de se défendre, car c'est la seule façon de garantir son droit à exister, a-t-il dit.
L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné, du côté israélien, la mort de 1221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres officiels.
L'offensive israélienne menée en représailles a fait 70 360 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l'ONU.