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Nétanyahou ordonne des frappes militaires « immédiates » sur la bande de Gaza

Photo : Associated Press / Jehad Alshrafi
Photo : Associated Press / Jehad Alshrafi

Agence France-Presse

Le premier ministre Benyamin Nétanyahou ordonne à l’armée israélienne de mener des frappes militaires « puissantes » et immédiates sur la bande de Gaza, accusant le mouvement islamiste palestinien Hamas de violer le cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Après une réunion, le premier ministre a ordonné à l'armée de mener immédiatement des frappes puissantes dans la bande de Gaza, a indiqué un communiqué succinct de son bureau sans autre précision.

La porte-parole du gouvernement, Shoh Bedrosian, a affirmé plus tôt que tout se fait en pleine coordination avec les États-Unis, avec le président Trump et son équipe.

Cette annonce est intervenue après qu'Israël a accusé le Hamas de violer l'accord de cessez-le-feu, le mouvement islamiste palestinien Hamas ayant restitué des restes d'un otage dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée par l'armée, provoquant le courroux des proches d'otages et des autorités.

 

Or mardi, les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont affirmé qu'une nouvelle dépouille d'otage, récemment trouvée dans un tunnel de Gaza, serait remise à 20 h. La restitution se fait d'habitude par le biais de la Croix-Rouge internationale.

En vertu de la première phase de l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre, le Hamas a libéré au 13 octobre l'ensemble des 20 otages vivants qu'il retenait à Gaza depuis son attaque sans précédent contre Israël le 7 octobre 2023.

 

Un homme masqué porte un sac blanc qui semble contenir un corps.
Des militants du Hamas portent un sac blanc censé contenir un corps, après l'avoir récupéré dans un tunnel lors d'une recherche des restes d'otages dans le sud de Gaza, le mardi 28 octobre 2025. Photo : Getty Images / AFP / BASHAR TALEB

 

Il devait aussi rendre à cette date les 28 corps des captifs qu'il retient, mais il n'en a restitué que  15 jusque-là, invoquant des difficultés pour trouver les dépouilles dans le territoire ravagé par l'offensive israélienne en riposte à l'attaque du 7 octobre.

Lundi soir, l'armée israélienne a annoncé que la Croix-Rouge avait reçu un cercueil contenant la dépouille d'un otage, après l'annonce par le Hamas de la restitution d'un nouveau corps de captif.

Cependant, après les examens d'identification, les autorités israéliennes ont annoncé mardi que les restes humains rendus étaient en fait ceux de l'otage d'Ofir Tzarfati, dont une partie des restes avait été ramenée de Gaza il y a environ deux ans par l'armée.

Il s'agit d'une violation flagrante de l'accord de trêve, négocié sous l'égide du président américain Donald Trump, a dénoncé le bureau de Benyamin Nétanyahou, annonçant une réunion de sécurité.

Le Hamas a lui annoncé le report de la remise à Israël, initialement prévue d'une nouvelle dépouille d'otage, retrouvée dans un tunnel du sud de Gaza.

Nous reportons la remise prévue aujourd'hui en raison des violations de l'occupation (Israël, ndlr), a ajouté la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, en avertissant que toute escalade sioniste entraverait les recherches et la récupération des corps.

 

Briser [les] jambes du Hamas

La trêve a déjà été mise à l'épreuve par des violences meurtrières le 19 octobre dans la bande de Gaza, les plus importantes depuis le 10 octobre.

Après des tirs ayant tué deux soldats, Israël avait alors mené d'intenses frappes à Gaza en accusant le Hamas de violation du cessez-le-feu. Le Hamas a démenti et accusé en retour Israël de chercher des prétextes pour bombarder.

 

Des personnes courent se mettre à l'abri après un bombardement.
Des Palestiniens courent se mettre à l'abri après une frappe israélienne qui a visé un bâtiment dans le camp de réfugiés de Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 octobre 2025. (Photo d'archives) Photo : Getty Images / EYAD BABA

 

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 94 Palestiniens ont été tués dans des bombardements israéliens depuis le 10 octobre.

En vertu de la première phase de l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre, le Hamas a libéré au 13 octobre l'ensemble des 20 otages vivants qu'il retenait à Gaza depuis son attaque sans précédent contre Israël le 7 octobre 2023.

En matière de conséquences pour le Hamas, rien n'est exclu pour le moment, avait indiqué Shosh Bedrosian, la porte-parole du gouvernement. Mais tout cela se fait en pleine coordination avec les États-Unis, avec le président Trump et son équipe.

Le Forum des familles, principale association israélienne militant pour le retour des otages, a appelé le gouvernement Nétanyahou à agir de manière décisive contre le Hamas pour ses violations de l'accord de trêve.

Selon le Forum, une partie des restes d'Ofir Tzarfati avait d'abord été rapatriée fin 2023, puis en mars 2024.

Pour le ministre d'extrême droite Itamar Ben Gvir, responsable de la Sécurité intérieure, le fait que le Hamas continue de jouer et ne transfère pas immédiatement toutes les dépouilles prouve qu'il est encore deboutIl est temps de lui briser ses jambes une bonne fois pour toutes.

Le Hamas dit vouloir remettre tous les corps des captifs, mais répète que dans un territoire ravagé par deux ans de bombardements, les retrouver était complexe et difficile.

Alliés d'Israël, les États-Unis ont maintes fois menacé le Hamas de l'anéantir s'il ne tenait pas ses engagements à rendre toutes les dépouilles d'otages.

 

Très peur

La trêve a déjà été mise à l'épreuve par des violences meurtrières le 19 octobre à Gaza, les plus importantes depuis le 10 octobre.

À Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, un habitant dit avoir très peur que la guerre reprenne.

La question des [otages] doit être réglée […] afin qu'Israël ne s'en serve pas comme excuse pour reprendre la guerre, a dit Abdelhay al-Hajj Ahmed, 60 ans.

Une phase ultérieure du plan Trump comprend également le désarmement du Hamas, l'amnistie ou l'exil de ses combattants ainsi que la poursuite du retrait israélien dans la bande de Gaza.

L'attaque du 7 octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'Agence France-Presse à partir de chiffres officiels.

L'offensive israélienne menée en représailles a fait 68 531 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, et provoqué un désastre humanitaire.

Ce bilan continue à s'alourdir du fait de la découverte de nouveaux corps dans les décombres du territoire à majorité détruit, tandis que selon le ministère, des frappes israéliennes ont fait 94 morts depuis le 10 octobre.

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