Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé Israël de commettre un génocide à Gaza. Israël a rejeté un « rapport biaisé et mensonger ».
L'armée israélienne a annoncé le lancement mardi avant l'aube de son offensive terrestre majeure dans la ville de Gaza, après le soutien « indéfectible » affiché par l'allié américain pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas.
À Genève, une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé Israël de commettre un génocide à Gaza avec l'intention de détruire les Palestiniens, mettant en cause le premier ministre Benyamin Nétanyahou et d'autres responsables israéliens. Israël a rejeté un rapport biaisé et mensonger.
L'annonce de l'assaut a été faite juste après le départ d'Israël du secrétaire d'État Marco Rubio qui a qualifié de groupe de sauvages le Hamas, dont l'attaque sans précédent en Israël le 7 octobre 2023 a provoqué la guerre dans la bande de Gaza.
L'offensive menée en représailles par Israël a dévasté le territoire palestinien assiégé et affamé et fait des dizaines de milliers de morts. Mardi, la Défense civile a fait état de 31 morts dans le territoire, dont plusieurs dans la ville de Gaza.
Les troupes israéliennes avancent vers le centre de la ville et ont étendu les activités terrestres dans ce principal bastion du Hamas, a dit un responsable militaire. La phase principale de l'offensive a commencé pendant la nuit, a-t-il dit en estimant à 2000 ou 3000 le nombre de combattants du Hamas opérant dans l'agglomération dont l'armée veut prendre le contrôle.
On peut entendre leurs cris, a déclaré un habitant, Ahmed Ghazal, en allusion aux nombreuses personnes emprisonnées sous les décombres de maisons rasées par les bombardements massifs et incessants sur la ville de Gaza.
Nous avons retiré des enfants déchiquetés, a dit un autre, Abou Abd Zaqout, pendant que des Palestiniens fouillent les décombres à la recherche d'éventuels survivants.
Gaza brûle
Gaza brûle. L'armée frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de l'armée se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas, a déclaré le ministre de la Défense Israël Katz.
Depuis des semaines, les habitants de la ville de Gaza et de ses environs, estimés à un million par l'ONU, fuient en grand nombre en direction du sud.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.
Les Israéliens ont commencé à mener des opérations là-bas. Nous pensons que nous avons une petite fenêtre pour qu'un accord (de cessez-le-feu) puisse être conclu avec le Hamas, a dit M. Rubio, en évoquant probablement quelques jours et peut-être quelques semaines.
Il s'exprimait avant son départ d'Israël, où il a promis lundi le soutien indéfectible de son pays à Israël pour éliminer le Hamas.
M. Rubio a indiqué que les États-Unis préféreraient une solution diplomatique au conflit qui verrait une démilitarisation du Hamas, avant d'ajouter : Parfois, lorsqu'on traite avec un groupe de sauvages comme le Hamas, ce n'est pas possible, mais nous espérons que cela puisse arriver.
Les familles d'otages terrifiées
Le Forum des familles des otages a dit dans un communiqué que celles-ci étaient terrifiées pour leurs proches après l'intensification des frappes à Gaza. M. Nétanyahou fait tout pour qu'il n'y ait pas d'accord et pour ne pas les ramener, a-t-il noté après une rencontre de familles d'otages avec M. Rubio la veille.
L'offensive dans la ville de Gaza provoquera plus de destructions, plus de morts, a déploré l'Union européenne.
Le déplacement de M. Rubio dans la région est intervenu après une attaque israélienne inédite le 9 septembre à Doha contre des chefs du Hamas qui ont survécu selon le mouvement.
Avant son départ de Doha, il a exprimé à l'émir Tamim ben Hamad Al-Thani le soutien américain et l'a exhorté à poursuivre son rôle de médiateur entre Israël et le Hamas.
Le président américain Donald Trump, qui a critiqué cette attaque, a assuré lundi qu'Israël ne frappera plus au Qatar, un allié des États-Unis.
L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64 905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.
L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.